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Elections à hauts risques aujourd'hui : De sérieuses menaces de partition pèsent sur l'Irak

La victoire attendue des chiites aux premières élections de l'après-Saddam aujourd'hui fait planer la menace d'éclatement de l'Irak, risquant ainsi de conforter la domination iranienne sur la région du Golfe et de bouleverser la carte du Moyen-Orient, sel

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Le boycottage des élections par les sunnites qui représentent 28,6% de la population irakienne, va profiter essentiellement aux chiites, formant entre 52 et 55% de cette population, selon les chiffres du Centre d'études politiques d'Al-Ahram, environ 60 % selon d'autres sources.
Les dirigeants sunnites irakiens ont maintenu leur mot d'ordre de boycott du scrutin malgré les appels répétés en faveur de leur participation de la part de plusieurs pays arabes à majorité sunnite comme la Jordanie, l'Arabie Saoudite et l'Egypte.

Le Caire, Amman et Ryad craignent que le vide laissé par les sunnites ne favorise la partition de l'Irak, profitant ainsi à l'Iran, à majorité chiite, qui pourrait établir une hégémonie de fait sur le sud irakien (chiite) et au delà sur plusieurs pays du Golfe.

L'Arabie saoudite, gardienne de l'orthodoxie sunnite compte une forte minorité chiite, installée principalement dans les zones pétrolières de l'est. Il en est de même du Koweït et d'autres Emirats du Golfe. Ces craintes ont été encore renouvelées jeudi par le roi Abdallah II de Jordanie, qui dans un entretien avec l'AFP, a rappelé avoir "mis en garde contre les tentatives de certains de semer la discorde et de pousser vers la sédition confessionnelle en Irak (...) surtout après que des voix ont appelé à l'établissement d'une fédération indépendante dans le sud de l'Irak, ce qui constitue clairement une invitation suspecte à la partition".

Fin décembre dernier, le monarque jordanien avait estimé, dans une interview au Washington Post, que l'"Iran (avait) tout intérêt à voir s'instaurer une république islamique en Irak" qui favoriserait la création d'un "croissant" chiite allant de l'Iran jusqu'au Liban.

Fahmi Howeidi, spécialiste de l'islam et auteur de plusieurs études sur la "Révolution islamique" iranienne depuis 1979, affirme "que l'inquiétude existe que la victoire chiite en Irak donne naissance dans les pays de la région à une opposition chiite plus mordante contre les régimes en place".
"L'Iran va étendre son influence sur l'Irak par l'intermédaire de ses hommes bien placés d'obédience chiite irakienne, dont une grande partie ont des origines perses", souligne l'analyste égyptien.

Il prédit que le prochain pouvoir en Irak sera "plus proche de l'Iran", ce qui, selon lui, "devrait conforter les positions iraniennes face aux Etats-Unis", qui ont placé l'Iran sur leur liste noire des "tyrannies" à combattre.
Mohammed Said Idriss, analyste du centre d'Al-Ahram, reconnaît qu'une victoire chiite en Irak "va stimuler les revendications des communautés chiites opprimées dans plusieurs pays du Golfe, comme à Bahreïn et en Arabie Saoudite et les pousser à réclamer plus de droits".

Bahreïn, un petit royaume du Golfe, compte quelque 650.000 habitants, dont 378.000 d'autochtones à 40% sunnites et 60% chiites. "La victoire chiite va peser sur les décisions américaines concernant l'Irak soit dans le sens du dialogue ou dans le sens de la guerre", souligne pour sa part Dhiaa Rachouane, chercheur et auteur d'une histoire sur les Jamaat Al-Islamya en Egypte, sous presse.

En revanche, l'analyste d'Al Gomhouriya Naaman Gômaa souligne que chiites, sunnites et chrétiens, représentant plus de 80% de la population irakienne, sont "d'abord tous d'origine arabe". "L'Etat irakien n'est ni sunnite, ni chiite, mais arabe", et si une domination iranienne devait s'y exercer ce serait, affirme-t-il, "au nom des vieilles ambitions perses, qui furent aussi celles du Chah d'Iran".
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