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Entre-nous : un comportement civique et responsable

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En vacances au Maroc il y a quelques années, Laïla est âgée d'à peine sept ans. Elle vit au Pays Bas et c'était sa première visite au pays d'origine de sa mère. Mais aussi contente qu'elle puisse être de rendre visite à ses grands-parents maternels, elle est d'une curiosité insatiable.

Et dans sa bouche, toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. «Pourquoi cet enfant jette-t-il l'emballage de son biscuit dans la rue ?», «Pourquoi l'oncle Mohamed balance par la vitre de sa voiture son étui de cigarettes vide ?» «Pourquoi la voisine lance un sac de plastiques plein de détritus par dessus son balcon dans la rue ?», «Pourquoi y-a-il autant de sacs en plastiques qui jonchent les trottoirs ?», «Pourquoi Mamie met-elle les épluchures de sa banane à côté de ce banc du jardin public et non pas dans la poubelle qui se trouve à quelques mètres ?». Les questions se bousculent dans la petite bouche.

Les yeux innocents cherchent à attirer l'attention des autres sur ce qui, à ses yeux, fonctionne mal. Ses interlocuteurs répondent rarement aux interrogations, incapables qu'ils sont de justifier tous ses comportements inciviques.

La petite, élevée dans une ville où la propreté, le civisme et les bonnes habitudes s'acquièrent dès le plus jeune âge, avait du mal à comprendre comment on pouvait s'accommoder de vivre dans un univers où la saleté faisait partie du quotidien. A la fin de son séjour, un membre de la famille s'aventure et lui demande si le Maroc lui a plu. Elle répond : «oui, mais il est sale». Des années plus tard, cette réponse me fait toujours mal lorsque j'y pense.

Dans les rues de la capitale économique, lorsqu'un enfant, un adulte, des parents, des conducteurs d'automobiles, des jeunes des quartiers chics, jettent des détritus, la réponse de la petite fille me revient à l'esprit. «Le Maroc est sale» Les saletés jetées un peu partout sont, il faut le reconnaître, peut-être un peu moins nombreuses, mais on continue à croire que la sphère publique, celle qui existe en dehors de son espace privé, ne mérite aucune considération.

Ce raisonnement est, évidemment, à bannir car l'environnement est une affaire qui nous concerne tous. La propreté de nos rues, l'acquisition d'un comportement civique et responsable sont les clés de l'avenir. De leur maîtrise dépend l'avenir de nos enfants.
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