Casablanca est la troisième destination touristique du Maroc, avec une part de marché de 12% du tourisme national. En volume, elle représente près de 550 000 visiteurs par an, essentiellement une clientèle d'affaires.
La ville occupe une position de leader sur les provenances africaines, maghrébines et moyen-orientales. Le tourisme national n'est pas en reste avec plus de 23% du total des arrivées. La cité dispose d'une capacité hôtelière d'environ 8 400 chambres pour 56 établissements dont 64% positionnés sur le créneau supérieur 4 et 5 étoiles.
En dépit de toutes ces données, Casablanca n'arrive pas encore à cultiver l'image d'une ville touristique comme Marrakech ou Agadir. Conscient de ce problème, le Conseil régional du tourisme (CRT) a élaboré une vision appelée Casablanca 2012 pour mettre à niveau l'infrastructure de la ville et surtout faire de la ville un pôle touristique important.
Le point sur cette vision et l'état d'avancement du plan de développement régional avec Omar Kabbaj, président du CRT de Casablanca.
Le Matin : Quel bilan peut-on faire des trois années du CRT?
Omar Kabbaj : Le bilan de notre action est largement positif. Le CRT a élaboré une vision qui a fait l'objet d'un contrat-programme signé par les forces vives de la ville. Le CRT a également réalisé des études, il a réveillé les énergies autour de la Vision Casablanca 2012. Mais il y a un retard dans la réalisation des projets.
S'il y a eu des retards, c'est peut-être parce que nous avons été très ambitieux en élaborant notre vision. Et quoi de plus naturel que d'être ambitieux pour une ville comme Casablanca. Si on n'est pas ambitieux, il vaut mieux ne rien faire. Une ville comme Casablanca doit avoir des standards de métropoles internationales.
Concrètement, quelles sont les actions que vous avez réalisées ?
Ce n'est pas le CRT qui réalise des projets. Le CRT a établi une vision qui a fait l'objet d'un contrat-programme. Il a également réalisé des études bien détaillées sur l'ensemble des projets à réaliser. Maintenant, nous ne sommes ni l'administration ni l'Etat pour pouvoir lancer des projets comme la marina, le palais des congrès, l'aménagement du littoral, etc.
C'est à l'Etat et aux dirigeants de cette ville de lancer ces travaux. Le CRT a réveillé les énergies autour de la Vision 2012, mais le problème réside dans le fait que les projets tardent à voir le jour. Je dirais qu'à part la mise à niveau de la ville, tout le reste est encore à l'étude sauf le projet de Casa City Center dont les travaux sont en cours.
Il manque le palais des congrès parce qu'on ne peut pas parler d'une ville spécialisée dans le tourisme d'incentive et des congrès si on n'a pas un palais de congrès. Nous sommes en train de militer pour faire avancer les choses. Cela ne veut pas dire que les dirigeants ne sont pas mobilisés, mais la machine est lourde.
Pourquoi ces projets tardent –ils à voir le jour ?
Il y a une seule explication à ce retard, la non signature jusqu'à présent du contrat d'application appelé contrat Région-Etat, le premier du genre au Maroc. Aujourd'hui, tout est prêt. Il suffit qu'on signe ce contrat pour savoir qui fait quoi et qui finance quoi. Qu'on le veuille ou non, même si Casablanca est riche, même si elle a des ressources humaines et toutes les idées qu'il faut, il faut mettre sur place un levier financier qui clarifie les modalités de financement. Le contrat Région-Etat doit gérer la mise en œuvre de ces projets avec un planning bien défini.
Est-ce que vous avez fixé un deadline pour la signature du contrat Région-Etat?
J'aurais bien aimé que la signature soit faite maintenant, mais ce n'est pas le CRT qui décide quand et où ce contrat sera finalisé. Nous avons tracé notre feuille de route qui est agréée et partagée par l'ensemble des forces vives de la ville. Maintenant on revendique la validation de cette feuille de route par l'ensemble des parties.
Nous avons déjà un contrat à l'échelle régionale approuvé par toutes les parties. Il reste maintenant à signer un autre accord avec l'Etat puisqu'il a des responsabilités vis-à-vis de la ville et le devoir d'aider au financement de certains grands projets structurants.
Est-ce que vous pensez pouvoir atteindre les objectifs de la Vision 2012?
Quand on se fixe des objectifs, c'est forcément pour les atteindre. Dans le cadre de Casablanca 2012, l'ambition était grande. Il vaut mieux donc que les choses soient bien réfléchies, bien mises en place, même si les projets accusent un peu de retard. Néanmoins, lorsque la machine se met en route rien ne peut l'arrêter.
Si on prend, par exemple, un projet comme l'aménagement du littoral, son étude prendra une année et demie de travail. Il vaut mieux faire une étude bien ficelée et détaillée parce que les travaux qui vont être réalisés vont engager la ville pendant au moins un siècle. Ça ne sert à rien de bâcler le travail pour juste dire qu'on est dans les temps.
Ceci étant, depuis la création du CRT de Casablanca, la dynamique touristique est réellement en marche. On en juge par les arrivées qui ont progressé de plus de 25 % par rapport à l'année 2002. Le nombre de nuitées est passé à 26 %, la capacité litière, qui était en stagnation, voire en régression durant la dernière décennie est passé de 6922 à 8400, soit une hausse de 21,4 %.
Le nombre d'hôtels construits en cette période à Casablanca est de 9 établissements. Les investissements durant ce laps de temps et dans le seul secteur de l'hôtellerie se montent à 600 millions de DH en création et 243 millions de DH en rénovation.
Tout ceci est créateur d'emploi et de richesse pour la région du Grand Casablanca.
Le CRT de Casablanca est le premier à concevoir un Plan de développement régional (PDR), en quoi consiste ce plan ?
La vision du Maroc 2010 repose sur deux axes principaux : le plan Azur qui ambitionne de développer le tourisme balnéaire et les plans de développements régionaux (PDR). Je vais même plus loin en disant que le véritable pied droit de la Vision 2010 n'est pas le plan Azur, mais les PDR. Je ne dis pas que le plan Azur n'est pas important, au contraire, ce plan est très important parce que le pays qui dispose d'autant de kilomètres de plages ne peut pas rester sans une vocation balnéaire.
Et ce plan aura bel et bien une influence positive sur l'économie marocaine. Mais quand on parle du plan de développement régional, on parle d'un tourisme qui a plus de pérennité parce que dans ce tourisme-là, on est en train de prendre un prétexte sur le tourisme pour développer économiquement, socialement et culturellement des régions déjà habitées.
Le plan de développement régional est en fait un "prétexte structurant " pour mettre à niveau l'infrastructure de la ville. Le PDR de Casablanca n'est pas simplement un plan de développement touristique, c'est également un plan de développement de la ville. Depuis 2002, date qui a coïncidé avec le lancement de la Vision Casablanca 2012, la ville se restructure à tous les niveaux notamment la collecte des ordures, l'éclairage public, les espaces verts, le plan de déplacement urbain, etc.
Le tourisme est un facteur déterminant de mise à niveau des villes. Un touriste ne vient pas uniquement pour son lit d'hôtel ou pour ses affaires, il vient également faire du shopping, du sport, etc. Ce contact avec la population locale crée un enrichissement culturel génère et de surcroît des emplois.
Le PDR consiste également à réaliser les projets structurants notamment l'aménagement du littoral, le palais des congrès, la marina, Casa City Center, etc.
Nous avons sélectionné dans notre PDR, dans sa vision globale, une vingtaine de projets pour lesquels nous avons établis des fiches-projets précises avec des budgets, des études à prévoir. Ces projets sont fin prêts aujourd'hui. Il ne faut pas rater cette opportunité pour Casablanca et la mobilisation de toutes les forces de la ville et de la région et plus indispensable que jamais.
Comment se fait-il que la structure chargée de la certification ISO des métiers et procédures du tourisme n'est pas encore en place, alors que l'Observatoire du tourisme est déjà opérationnel ?
Avant d'arriver à la certification, il faut d'abord avoir la charte de qualité. Nous sommes en ce moment en train de réfléchir à l'échelle nationale et régionale sur cette charte qui est un levier important de développement du tourisme.
Si vous construisez des hôtels sans mettre en place un service de qualité pour les clients, s'est comme si vous n'avez rien fait. La charte de qualité est extrêmement importante et cela nous amène à parler de la formation professionnelle pour mettre à niveau le personnel hôtelier.
La ville occupe une position de leader sur les provenances africaines, maghrébines et moyen-orientales. Le tourisme national n'est pas en reste avec plus de 23% du total des arrivées. La cité dispose d'une capacité hôtelière d'environ 8 400 chambres pour 56 établissements dont 64% positionnés sur le créneau supérieur 4 et 5 étoiles.
En dépit de toutes ces données, Casablanca n'arrive pas encore à cultiver l'image d'une ville touristique comme Marrakech ou Agadir. Conscient de ce problème, le Conseil régional du tourisme (CRT) a élaboré une vision appelée Casablanca 2012 pour mettre à niveau l'infrastructure de la ville et surtout faire de la ville un pôle touristique important.
Le point sur cette vision et l'état d'avancement du plan de développement régional avec Omar Kabbaj, président du CRT de Casablanca.
Le Matin : Quel bilan peut-on faire des trois années du CRT?
Omar Kabbaj : Le bilan de notre action est largement positif. Le CRT a élaboré une vision qui a fait l'objet d'un contrat-programme signé par les forces vives de la ville. Le CRT a également réalisé des études, il a réveillé les énergies autour de la Vision Casablanca 2012. Mais il y a un retard dans la réalisation des projets.
S'il y a eu des retards, c'est peut-être parce que nous avons été très ambitieux en élaborant notre vision. Et quoi de plus naturel que d'être ambitieux pour une ville comme Casablanca. Si on n'est pas ambitieux, il vaut mieux ne rien faire. Une ville comme Casablanca doit avoir des standards de métropoles internationales.
Concrètement, quelles sont les actions que vous avez réalisées ?
Ce n'est pas le CRT qui réalise des projets. Le CRT a établi une vision qui a fait l'objet d'un contrat-programme. Il a également réalisé des études bien détaillées sur l'ensemble des projets à réaliser. Maintenant, nous ne sommes ni l'administration ni l'Etat pour pouvoir lancer des projets comme la marina, le palais des congrès, l'aménagement du littoral, etc.
C'est à l'Etat et aux dirigeants de cette ville de lancer ces travaux. Le CRT a réveillé les énergies autour de la Vision 2012, mais le problème réside dans le fait que les projets tardent à voir le jour. Je dirais qu'à part la mise à niveau de la ville, tout le reste est encore à l'étude sauf le projet de Casa City Center dont les travaux sont en cours.
Il manque le palais des congrès parce qu'on ne peut pas parler d'une ville spécialisée dans le tourisme d'incentive et des congrès si on n'a pas un palais de congrès. Nous sommes en train de militer pour faire avancer les choses. Cela ne veut pas dire que les dirigeants ne sont pas mobilisés, mais la machine est lourde.
Pourquoi ces projets tardent –ils à voir le jour ?
Il y a une seule explication à ce retard, la non signature jusqu'à présent du contrat d'application appelé contrat Région-Etat, le premier du genre au Maroc. Aujourd'hui, tout est prêt. Il suffit qu'on signe ce contrat pour savoir qui fait quoi et qui finance quoi. Qu'on le veuille ou non, même si Casablanca est riche, même si elle a des ressources humaines et toutes les idées qu'il faut, il faut mettre sur place un levier financier qui clarifie les modalités de financement. Le contrat Région-Etat doit gérer la mise en œuvre de ces projets avec un planning bien défini.
Est-ce que vous avez fixé un deadline pour la signature du contrat Région-Etat?
J'aurais bien aimé que la signature soit faite maintenant, mais ce n'est pas le CRT qui décide quand et où ce contrat sera finalisé. Nous avons tracé notre feuille de route qui est agréée et partagée par l'ensemble des forces vives de la ville. Maintenant on revendique la validation de cette feuille de route par l'ensemble des parties.
Nous avons déjà un contrat à l'échelle régionale approuvé par toutes les parties. Il reste maintenant à signer un autre accord avec l'Etat puisqu'il a des responsabilités vis-à-vis de la ville et le devoir d'aider au financement de certains grands projets structurants.
Est-ce que vous pensez pouvoir atteindre les objectifs de la Vision 2012?
Quand on se fixe des objectifs, c'est forcément pour les atteindre. Dans le cadre de Casablanca 2012, l'ambition était grande. Il vaut mieux donc que les choses soient bien réfléchies, bien mises en place, même si les projets accusent un peu de retard. Néanmoins, lorsque la machine se met en route rien ne peut l'arrêter.
Si on prend, par exemple, un projet comme l'aménagement du littoral, son étude prendra une année et demie de travail. Il vaut mieux faire une étude bien ficelée et détaillée parce que les travaux qui vont être réalisés vont engager la ville pendant au moins un siècle. Ça ne sert à rien de bâcler le travail pour juste dire qu'on est dans les temps.
Ceci étant, depuis la création du CRT de Casablanca, la dynamique touristique est réellement en marche. On en juge par les arrivées qui ont progressé de plus de 25 % par rapport à l'année 2002. Le nombre de nuitées est passé à 26 %, la capacité litière, qui était en stagnation, voire en régression durant la dernière décennie est passé de 6922 à 8400, soit une hausse de 21,4 %.
Le nombre d'hôtels construits en cette période à Casablanca est de 9 établissements. Les investissements durant ce laps de temps et dans le seul secteur de l'hôtellerie se montent à 600 millions de DH en création et 243 millions de DH en rénovation.
Tout ceci est créateur d'emploi et de richesse pour la région du Grand Casablanca.
Le CRT de Casablanca est le premier à concevoir un Plan de développement régional (PDR), en quoi consiste ce plan ?
La vision du Maroc 2010 repose sur deux axes principaux : le plan Azur qui ambitionne de développer le tourisme balnéaire et les plans de développements régionaux (PDR). Je vais même plus loin en disant que le véritable pied droit de la Vision 2010 n'est pas le plan Azur, mais les PDR. Je ne dis pas que le plan Azur n'est pas important, au contraire, ce plan est très important parce que le pays qui dispose d'autant de kilomètres de plages ne peut pas rester sans une vocation balnéaire.
Et ce plan aura bel et bien une influence positive sur l'économie marocaine. Mais quand on parle du plan de développement régional, on parle d'un tourisme qui a plus de pérennité parce que dans ce tourisme-là, on est en train de prendre un prétexte sur le tourisme pour développer économiquement, socialement et culturellement des régions déjà habitées.
Le plan de développement régional est en fait un "prétexte structurant " pour mettre à niveau l'infrastructure de la ville. Le PDR de Casablanca n'est pas simplement un plan de développement touristique, c'est également un plan de développement de la ville. Depuis 2002, date qui a coïncidé avec le lancement de la Vision Casablanca 2012, la ville se restructure à tous les niveaux notamment la collecte des ordures, l'éclairage public, les espaces verts, le plan de déplacement urbain, etc.
Le tourisme est un facteur déterminant de mise à niveau des villes. Un touriste ne vient pas uniquement pour son lit d'hôtel ou pour ses affaires, il vient également faire du shopping, du sport, etc. Ce contact avec la population locale crée un enrichissement culturel génère et de surcroît des emplois.
Le PDR consiste également à réaliser les projets structurants notamment l'aménagement du littoral, le palais des congrès, la marina, Casa City Center, etc.
Nous avons sélectionné dans notre PDR, dans sa vision globale, une vingtaine de projets pour lesquels nous avons établis des fiches-projets précises avec des budgets, des études à prévoir. Ces projets sont fin prêts aujourd'hui. Il ne faut pas rater cette opportunité pour Casablanca et la mobilisation de toutes les forces de la ville et de la région et plus indispensable que jamais.
Comment se fait-il que la structure chargée de la certification ISO des métiers et procédures du tourisme n'est pas encore en place, alors que l'Observatoire du tourisme est déjà opérationnel ?
Avant d'arriver à la certification, il faut d'abord avoir la charte de qualité. Nous sommes en ce moment en train de réfléchir à l'échelle nationale et régionale sur cette charte qui est un levier important de développement du tourisme.
Si vous construisez des hôtels sans mettre en place un service de qualité pour les clients, s'est comme si vous n'avez rien fait. La charte de qualité est extrêmement importante et cela nous amène à parler de la formation professionnelle pour mettre à niveau le personnel hôtelier.
