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Entretienavec le chanteur colombien Yuri Buenaventura

Rappelez-vous la version latine de la célèbre chanson de Brel «Ne me quitte pas»… C'était bel et bien le tube qui a confirmé le salsero colombien Yuri Buenaventura comme étant l'un des plus brillants artistes de salsa.

Entretienavec le chanteur colombien Yuri Buenaventura
C'est ce chanteur compositeur qui nous transporte en vitesse supérieure avec le turbo-plaqué cuivres "Salsa", le morceau fétiche du film du même nom de Joyce Bunuel, ou bien l'éblouissant "Mala Vida", l'adaptation salsa de la chanson de Manu Chao, mais aussi le duo avec Faudel qui donne le magistral "Salsa-Raï".

Des cuivres délicieux, des percussions riches et des arrangements cinglants !!! Tout cela continue toujours avec son nouvel album. Il s'agit de son cinquième opus intitulé "Salsa Dura", encore plus trémoussant, mais surtout touchant avec ses paroles de paix et de solidarité.

Chaque chanson interprète les pensées et les sensibilités de l'artiste. Une personne humaine et naturelle qui désire que tout le monde soit traité comme un être humain.

D'ailleurs, son premier succès "Ne me quitte pas", était le premier message qui lui ouvert les portes vers le monde : Ne pas se quitter, rester unis et solidaires … "Quand je vois les images de Jack Brel, je ne pense pas à une femme, c'est un message avec lequel Jack Brel s'adresse à la Nation Européenne pour éviter les séparations ", s'explique le salsero.

Pour lui, la salsa, issue de l'Afrique essentiellement, est la réalité de tous les jours en Amérique Latine… Yuri, l'homme intègre, l'homme du peuple, après une soirée à Paris le jeudi soir, a repris ses forces pour nous parler de son attachement envers le Maroc.

Le Matin du Sahara : Quel souvenir gardez-vous du Maroc?

Yuri B. :
A chaque fois que je viens au Maroc je garde de très très beaux souvenirs. J'ai visité plusieurs villes comme Ouarzazate, Fès, et Rabat surtout, avec ses quartiers si calmes… J'ai écouté aussi plusieurs musiques : Gnawa, berbère… en fait, un jour à Casa, j'étais à l'hôtel et j'avais écouté une musique à l'extérieur, éblouissante, j'ai découvert par la suite que c'était le Muezzin de la Mosquée Hassan II. C'était mon premier contact avec l'Islam.

Mais encore, il y a deux ans, au Festival Mawazine j'avais chanté devant presque 23 000 personnes et, à un moment précis, tout le public a commencé à réciter devant moi des versets du Coran! C'est inoubliable, j'étais sur scène, ému et j'avais le Drapeau Marocain dans les mains. Sans réaliser, j'ai embrassé le Drapeau nationale, la réaction du public m'a ébloui... c'était sublime!

C'est donc pour cette raison que vous avez écrit une chanson dans votre cinquième album intitulée «Marrueccos»?

Je n'ai pas chanté cette chanson par hasard, ou par une attirance de touristes…Le Maroc est un pays ouvert à plusieurs cultures... Cette chanson parle du Maroc comme si c'était une seule étoile brillante dans le ciel, c'est l'espoir… Je porte cela avec beaucoup de fierté. Le plus important au Maroc c'est que les gens ont la foi. Je ne parle pas d'intégrisme, mais plutôt de quelque chose de plus profonde chez l'être humain. Le Maroc est un pays très précieux grâce à son peuple, et il doit le rester pour évoluer dans le bon sens.

J'ai reçu beaucoup d'amour, de transparence et d'honnêteté. C'est ce qui fait rapprocher les gens... Je n'oublierai jamais le grand sourire de ce vieux monsieur que j'ai rencontré dans le Sahara... Vous savez, j'ai été même sur le point de devenir musulman…mais je préfère rester un citoyen qui parcourt le monde.

D'ailleurs, vous êtes en train de le faire actuellement, en portant avec vous plusieurs messages…

En effet, je ne dénonce rien, je constate en tant que compositeur et j'écris ce qui me touche tout simplement… Par exemple, la chanson 3046 dans mon nouvel album, c'est le nombre des personnes kidnappées en Colombie.

Pour l'amour du Maroc, tous les efforts et les changements doivent venir de la société. Il faut savoir que plus aucune société n'est épargnée par la violence. Il faut éviter que la douleur ne dégénère. Le Maroc est un pays avec une histoire forte… Mon souhait est qu'il puisse un jour polariser les religions.
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