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Farid Belkahia à la Galerie Bab Rouah : «La dérive des continents» ouvre la saison plastique

La galerie nationale Bab Rouah a été, le mardi 20 septembre, le théâtre d'une belle ouverture de la saison plastique (2005-2006) avec le célèbre peintre, Farid Belkahia, dont la renommée a dépassé les frontières.
Le vernissage a connu la présence d'un

Farid Belkahia à la Galerie Bab Rouah : «La dérive des continents» ouvre la saison plastique
Mais, il faut dire que l'événement valait bien le détour. Les douze mappemondes, que Farid Belkahia regroupe dans cette exposition, nous plongent dans un autre monde où le spectateur devient un astronaute imaginaire les regardant comme un hublot de navette spatiale.

Ces douze œuvres imaginées et créées à partir de “ la géographie ambulante sur le dos d'un animal”, se jouent ainsi des points cardinaux et du repère conventionnel Nord-Sud qui permettaient aux premiers navigateurs européens de retrouver leur route.

Intitulées “La dérive des continents”, ces mappemondes sont confectionnées à base de peau de vache tendue, devenue alors, pour l'artiste, le support d'une réflexion philosophique sur le devenir de l'homme, comme si la mémoire macrosomique était inscrite dans le code génétique de cet animal que nombre de mythologies érigent en symbole de la vie. Il en résulte une œuvre trouvant sa source d'inspiration dans des matériaux originaux, mettant le peintre Belkahia dans une grande intimité à l'égard de la planète, dont il transporte tous les mouvements et les transformations qu'elle connaît depuis longtemps.

“Cette exposition ne représente rien pour moi, c'est tout simplement mon quotidien. C'est une prestation qui était à Paris, puis elle s'est déplacée à Rabat ”, nous a répondu très brièvement l'artiste peintre, tout en saluant entre chaque deux mots ses invités de marque. C'est quand même très surprenant de la part d'un artiste de ce calibre qui a, également, refusé de se laisser prendre en photo par notre photographe, devant l'une de ses œuvres. Une rencontre un peu bizarre.

Mais, il reste un grand créateur qui a su ancrer dans ses œuvres la mémoire de notre passé, en utilisant des matériaux tels que le cuivre ou la peau, faisant référence à des pratiques traditionnelles comme il le souligne dans un écrit : “ La tradition est le futur de l'homme. Autrement dit, l'assimilation de la modernité n'est pensable que si l'on structure sa mémoire, ainsi que celle de l'Histoire à partir de repères fondateurs ”.

Ainsi, l'hommage qu'il avait rendu en 1983 au grand voyageur Ibn Battouta n'était, en vérité, que le départ d'une problématique plus large, celle de la dérive des continents, qui, dans la réalité, de géographique devient humaine, vu les conflits sociopolitiques à travers le monde.

C'est pour cela que son deuxième hommage rendu au Marocain Sharif Al Idrissi dans sa précédente exposition à l'Institut du monde arabe est significatif à plus d'un titre, étant donné que c'est le premier géographe au monde à avoir conçu et réalisé une mappemonde qui englobe les côtes marocaines jusqu'aux confins de la Chine. Une manière très subtile pour saluer cette importante personnalité, dont le travail précieux relevant de la science trouve aussi sa place dans l'art.
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