Souscrire à une cause ne saurait se faire sans que l'on soit parfaitement convaincu de la justesse de cette cause et suffisamment outillé pour la défendre dans les règles de l'art et sans avoir à recourir à des moyens détournés ou bas pour faire entendre sa voix.
C'est ce qui nous a motivé à rédiger notre article intitulé " plaidoyer pour une cause juste " en faveur des inspecteurs du travail, lequel a été publié sur les colonnes de la page "Opinions & débats" en date du 12 juillet 2005. Page qui n'est ni l'arène de joutes oratoires ni le couvoir de discussions byzantines. Page qui constitue, au contraire, un espace de dialogue serein et responsable et un forum d'échange fécond d'idées novatrices sur des questions d'intérêt public dans tous les domaines.
Paradoxalement, notre plaidoyer a suscité une réaction virulente de la part d'un lecteur non avisé qui, d'un ton pompeux et provocateur, a affiché une étrange animosité envers le corps des inspecteurs du travail. Aussi a-t-il essayé vainement de mettre en cause la pertinence de notre raisonnement et de la logique qui le sous-tend en glapissant des propos désobligeants et en portant des jugements archifaux.
Le présent article se propose donc d'éclaircir davantage des points qui n'ont pas été assimilés par ce lecteur non avisé, dont le papier intitulé " Les inspecteurs du travail, cause juste, raisonnement faux " vient de paraître le 2 septembre 2005 à cette même page et de corriger les aberrations qui y sont arbitrairement contenues.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est légitime de s'interroger sur le véritable mobile qui a nourri son acharnement démesuré sur les inspecteurs du travail, et ce en posant des questions du genre :
- De quel droit s'est-il permis de s'opposer à ce que ces inspecteurs aient gain de cause?
- Qu'est-ce qui le turlupine tant au point de se demander jusqu'à quand "Les inspecteurs du travail vont-ils continuer à se leurrer, à se laisser mener par des espérances vaines ? ".
- Qui l'a mandaté pour réagir de la sorte ?
- Qu'est-ce qui l'a empêché de défendre sa cause, s'il en avait une ?
- Est-ce pour sortir de l'anonymat qu'il s'est aventuré à arborer le bouclier de la réforme globale pour s'en prendre à l'auteur du plaidoyer et attaquer tout un corps tel un déserteur qui, à défaut de moyens appropriés pour réintégrer son ancien régiment, virevolte, s'en veut à tout le monde et braque son arme rouillée au détonateur coincé sur la caserne qui l'abritait ?
L'idée principale ou plutôt l'idée farfelue qui serpente les passages du papier de ce lecteur non avisé se résume en ce mot d'ordre figé : "Tous ou personne ". Autrement dit, c'est l'objet de notre plaidoyer qui était directement visé beaucoup plus qu'autre chose. En fait, ce lecteur non avisé aurait voulu, comme il l'a dit clairement, que l'objet de notre plaidoyer eut été de défendre tous les fonctionnaires !
Une telle idée est rejetée catégoriquement pour la simple raison que tout un chacun est libre d'exprimer ses idées comme bon lui semble et de défendre n'importe quelle cause qu'il estime juste quelle qu'en soit la nature ou la dimension. Personne n'a le droit de le pousser ou de le contraindre à le faire. C'est là l'un des principes fondamentaux de la démocratie.
A défaut du sens de la mesure et ne sachant vraiment pas dans quelle galère il s'est naïvement embarqué, ce lecteur non avisé a hâtivement et maladroitement taxé de faux le raisonnement et la logique de notre plaidoyer.
Notre logique et notre raisonnement sont tout aussi justes que la cause que nous défendons. L'objectif visé est, on ne peut plus clair, à moins que ce lecteur non avisé soit atteint de presbytie ou d'agénésie intellectuelle !
Il importe de rappeler les décideurs sont, partout dans le monde, conscients que l'environnement du travail, et tout particulièrement la paix sociale constitue, entre autres, un facteur d'attraction des investissements et un propulseur de l'activité des entreprises.
Par la force des choses et compte tenu de leurs missions telles qu'elles sont définies par la loi, les inspecteurs du travail jouent un rôle important dans la régulation des relations professionnelles et contribuent, n'en déplaise à ce lecteur non avisé, à l'instauration de cette paix sociale qui est tout le temps recherchée et souhaitée par les investisseurs. Les hommes du terrain en diront plus.
Par ailleurs, en jugeant, sans scrupules, " malséant de lier la (mission des inspecteurs) directement aux doléances…", ce lecteur non avisé a fait montre d'une légèreté étonnante voire choquante. Sinon, comment serait-ce possible de présenter des doléances sans en montrer le bien fondé qui réside justement dans la plus value de ces inspecteurs ?
Quant au choix de notre exemple pour illustrer l'utilité de l'intervention de l'inspecteur du travail pour régler un conflit collectif, il n'était ni fortuit ni "mal fait".
L'exemple de la revendication d'une augmentation de 5% des salaires et de la révision de la prime de rendement dans une entreprise de 1000 salariés était soigneusement choisi et s'inscrit parfaitement dans la logique de notre plaidoyer. Un spécialiste des relations professionnelles s'en serait vite rendu compte.
En outre, étant donné qu'il s'agit d'une grande entreprise, donc structurée, il serait anormal qu'elle ne se conforme pas aux dispositions de la législation du travail. Sa direction ne se hasarderait point à mettre en jeu son image de marque en privant ses salariés de leurs primes d'ancienneté comme l'a proposé ce lecteur non avisé dans son contre-exemple.
Et même en admettant que ce soit le cas, l'inspecteur doit agir non pas comme conciliateur, mais, forcément en sa qualité de contrôleur de l'application de la loi. A ce titre, il intervient pour constater l'infraction et notifie immédiatement une mise en demeure à l'employeur qui doit absolument s'y conformer au risque d'être poursuivi en justice.
Les spécialistes des relations professionnelles, dont les inspecteurs du travail bien sûr, savent pertinemment que les conflits collectifs qui surviennent dans les grandes entreprises, concernent généralement des questions autres que celle de la prime d'ancienneté qui ne fait en aucun cas l'objet d'une quelconque négociation entre l'employeur et ses salariés. Et pour cause, la prime d'ancienneté est une prime réglementaire. Elle est accordée aux salariés et leur est payée en vertu des dispositions des articles 350 et 355 du code du travail en vigueur. L'inspecteur étant tenu de vérifier, lors de sa visite d'inspection, les livres de paie et de s'assurer que tous les salariés sans exception bénéficient en bonne et due forme de la prime d'ancienneté.
Bref. Ce lecteur non avisé, tout comme un néophyte en matière de plaidoirie, aura présenté, à travers son cotre-exemple, une pseudo pièce à conviction qui s'est manifestement retournée contre lui. Et de quelle manière !
Autre chose. Ce lecteur non avisé devrait savoir que les inspecteurs du travail, grâce à leur expérience et leur parfaite connaissance des entreprises relevant de leur compétence territoriale et de la nature des relations professionnelles qui y prévalent, formulent des argumentaires persuasifs qui permettent de rapprocher les points de vue des parties en conflits et parviennent à les convaincre de régler leur conflit à l'amiable sans que leurs arguments soient nécessairement " assis sur des bases juridiques et scientifiques ".
Encore une fois, les statistiques du Ministère de l'emploi et les témoignages sur le terrain sont là pour le prouver si besoin est.
La conciliation est, avant tout, une technique, un style, un art. Elle nécessite donc une bonne connaissance des deux parties et une maîtrise des techniques de communication et des règles de persuasion.
A cet égard, l'inspection du travail demeure, de l'avis de tous ceux qui y étaient formés, une grande école où l'on apprend à bien écouter pour mieux répondre et savoir converger les points de vue des uns et des autres. C'est ce qui aide l'inspecteur à jouer pleinement le rôle de conciliateur dans les conflits individuels et collectifs.
Une autre aberration qui entache le papier de ce lecteur non avisé illustre sa méconnaissance du terrain et des hommes qui y travaillent. D'après lui, "la plupart des inspecteurs du travail n'ont pas le calibre professionnel requis pour examiner et se prononcer sur les états financiers et comptables de l'entreprise". Baliverne ! C'est un petit jugement de valeur insignifiant qui est émis dans le but de ridiculiser les inspecteurs du travail devant l'opinion publique et de saper leurs démarches. Car des informations sur les informations sur les niveaux d'instruction et les diplômes de tous les inspecteurs du travail, jamais il pourrait en prendre connaissance, à moins qu'il eut accédé, d'une manière ou d'une autre, au fichier central du Ministère de l'Emploi ! Ce qui est loin d'être une tâche facile pour un universitaire.
Après tout, un jugement de valeur ne vaut pas plus que le vent que les charlatans tentaient autrefois de vendre dans les cités médiévales.
Nous dirons, pour son information, que les inspecteurs qu'il attaque gratuitement, sont des cadres diplômés en droit ou en économie. Ils suivent régulièrement des stages de formation et de perfectionnement dans tous les domaines ayant un lien avec leur travail y compris la gestion d'entreprise.
Ces inspecteurs qui travaillent avec les moyens de bord, sont appelés, chaque jour, à effectuer trois visites d'inspection et régler environ une dizaine de conflits individuels auxquels pourraient s'ajouter, de temps à autre, des conflits collectifs.
C'est dire, en fin de compte, que les tâches multiples et difficiles dont ces inspecteurs ont quotidiennement la charge et les efforts considérables qu'ils fournissent inlassablement justifient largement leur droit légitime d'avoir un statut particulier conformément aux dispositions de l'article 6 de la convention internationale n° 81relative à l'inspection du travail.
Ce n'est donc pas un hasard que leur cause bénéficie du soutien de leur Ministre, des représentants de la nation, des partenaires sociaux et de l'opinion publique en général.
C'est l'occasion de murmurer à l'oreille de ce lecteur non avisé pour lui dire que les dernières démarches des inspecteurs du travail se sont avérées fructueuses. Le projet de leur statut étant à l'étude, les premiers résultats ne tarderaient pas à se faire jour. Tant mieux!
Qu'est-ce qui reste encore ?
Rien. Sinon quelques points redondants et superflus qui nous paraissent hors sujet parce que notre plaidoyer a focalisé sur la défense des intérêts des inspecteurs du travail et rien d'autre. C'est, d'ailleurs, ce qui nous intéresse toujours. Nous continuerons donc à plaider, vaille que vaille, pour la juste cause de ces inspecteurs. Notre devise étant : A corps particulier, statut particulier.
Un dernier mot pour conclure.
La tentative piteuse et avortée de ce lecteur non avisé qui s'est amusé à faire référence à l'antiquité nous rappelle typiquement les mésaventures de M. Jourdain. Décidément, c'est l'ironie de l'histoire. Par conséquent, si ce lecteur non avisé, l'universitaire qu'il prétend être, est novice à l'université, il lui reste beaucoup de chemin à faire. Mais, s'il y est vétéran, là c'est le comble !
* Saïd Chlih - est docteur en économie de l'université de Massachusetts et Inspecteur divisionnaire en chef du travail et de la prévoyance sociale.
C'est ce qui nous a motivé à rédiger notre article intitulé " plaidoyer pour une cause juste " en faveur des inspecteurs du travail, lequel a été publié sur les colonnes de la page "Opinions & débats" en date du 12 juillet 2005. Page qui n'est ni l'arène de joutes oratoires ni le couvoir de discussions byzantines. Page qui constitue, au contraire, un espace de dialogue serein et responsable et un forum d'échange fécond d'idées novatrices sur des questions d'intérêt public dans tous les domaines.
Paradoxalement, notre plaidoyer a suscité une réaction virulente de la part d'un lecteur non avisé qui, d'un ton pompeux et provocateur, a affiché une étrange animosité envers le corps des inspecteurs du travail. Aussi a-t-il essayé vainement de mettre en cause la pertinence de notre raisonnement et de la logique qui le sous-tend en glapissant des propos désobligeants et en portant des jugements archifaux.
Le présent article se propose donc d'éclaircir davantage des points qui n'ont pas été assimilés par ce lecteur non avisé, dont le papier intitulé " Les inspecteurs du travail, cause juste, raisonnement faux " vient de paraître le 2 septembre 2005 à cette même page et de corriger les aberrations qui y sont arbitrairement contenues.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est légitime de s'interroger sur le véritable mobile qui a nourri son acharnement démesuré sur les inspecteurs du travail, et ce en posant des questions du genre :
- De quel droit s'est-il permis de s'opposer à ce que ces inspecteurs aient gain de cause?
- Qu'est-ce qui le turlupine tant au point de se demander jusqu'à quand "Les inspecteurs du travail vont-ils continuer à se leurrer, à se laisser mener par des espérances vaines ? ".
- Qui l'a mandaté pour réagir de la sorte ?
- Qu'est-ce qui l'a empêché de défendre sa cause, s'il en avait une ?
- Est-ce pour sortir de l'anonymat qu'il s'est aventuré à arborer le bouclier de la réforme globale pour s'en prendre à l'auteur du plaidoyer et attaquer tout un corps tel un déserteur qui, à défaut de moyens appropriés pour réintégrer son ancien régiment, virevolte, s'en veut à tout le monde et braque son arme rouillée au détonateur coincé sur la caserne qui l'abritait ?
L'idée principale ou plutôt l'idée farfelue qui serpente les passages du papier de ce lecteur non avisé se résume en ce mot d'ordre figé : "Tous ou personne ". Autrement dit, c'est l'objet de notre plaidoyer qui était directement visé beaucoup plus qu'autre chose. En fait, ce lecteur non avisé aurait voulu, comme il l'a dit clairement, que l'objet de notre plaidoyer eut été de défendre tous les fonctionnaires !
Une telle idée est rejetée catégoriquement pour la simple raison que tout un chacun est libre d'exprimer ses idées comme bon lui semble et de défendre n'importe quelle cause qu'il estime juste quelle qu'en soit la nature ou la dimension. Personne n'a le droit de le pousser ou de le contraindre à le faire. C'est là l'un des principes fondamentaux de la démocratie.
A défaut du sens de la mesure et ne sachant vraiment pas dans quelle galère il s'est naïvement embarqué, ce lecteur non avisé a hâtivement et maladroitement taxé de faux le raisonnement et la logique de notre plaidoyer.
Notre logique et notre raisonnement sont tout aussi justes que la cause que nous défendons. L'objectif visé est, on ne peut plus clair, à moins que ce lecteur non avisé soit atteint de presbytie ou d'agénésie intellectuelle !
Il importe de rappeler les décideurs sont, partout dans le monde, conscients que l'environnement du travail, et tout particulièrement la paix sociale constitue, entre autres, un facteur d'attraction des investissements et un propulseur de l'activité des entreprises.
Par la force des choses et compte tenu de leurs missions telles qu'elles sont définies par la loi, les inspecteurs du travail jouent un rôle important dans la régulation des relations professionnelles et contribuent, n'en déplaise à ce lecteur non avisé, à l'instauration de cette paix sociale qui est tout le temps recherchée et souhaitée par les investisseurs. Les hommes du terrain en diront plus.
Par ailleurs, en jugeant, sans scrupules, " malséant de lier la (mission des inspecteurs) directement aux doléances…", ce lecteur non avisé a fait montre d'une légèreté étonnante voire choquante. Sinon, comment serait-ce possible de présenter des doléances sans en montrer le bien fondé qui réside justement dans la plus value de ces inspecteurs ?
Quant au choix de notre exemple pour illustrer l'utilité de l'intervention de l'inspecteur du travail pour régler un conflit collectif, il n'était ni fortuit ni "mal fait".
L'exemple de la revendication d'une augmentation de 5% des salaires et de la révision de la prime de rendement dans une entreprise de 1000 salariés était soigneusement choisi et s'inscrit parfaitement dans la logique de notre plaidoyer. Un spécialiste des relations professionnelles s'en serait vite rendu compte.
En outre, étant donné qu'il s'agit d'une grande entreprise, donc structurée, il serait anormal qu'elle ne se conforme pas aux dispositions de la législation du travail. Sa direction ne se hasarderait point à mettre en jeu son image de marque en privant ses salariés de leurs primes d'ancienneté comme l'a proposé ce lecteur non avisé dans son contre-exemple.
Et même en admettant que ce soit le cas, l'inspecteur doit agir non pas comme conciliateur, mais, forcément en sa qualité de contrôleur de l'application de la loi. A ce titre, il intervient pour constater l'infraction et notifie immédiatement une mise en demeure à l'employeur qui doit absolument s'y conformer au risque d'être poursuivi en justice.
Les spécialistes des relations professionnelles, dont les inspecteurs du travail bien sûr, savent pertinemment que les conflits collectifs qui surviennent dans les grandes entreprises, concernent généralement des questions autres que celle de la prime d'ancienneté qui ne fait en aucun cas l'objet d'une quelconque négociation entre l'employeur et ses salariés. Et pour cause, la prime d'ancienneté est une prime réglementaire. Elle est accordée aux salariés et leur est payée en vertu des dispositions des articles 350 et 355 du code du travail en vigueur. L'inspecteur étant tenu de vérifier, lors de sa visite d'inspection, les livres de paie et de s'assurer que tous les salariés sans exception bénéficient en bonne et due forme de la prime d'ancienneté.
Bref. Ce lecteur non avisé, tout comme un néophyte en matière de plaidoirie, aura présenté, à travers son cotre-exemple, une pseudo pièce à conviction qui s'est manifestement retournée contre lui. Et de quelle manière !
Autre chose. Ce lecteur non avisé devrait savoir que les inspecteurs du travail, grâce à leur expérience et leur parfaite connaissance des entreprises relevant de leur compétence territoriale et de la nature des relations professionnelles qui y prévalent, formulent des argumentaires persuasifs qui permettent de rapprocher les points de vue des parties en conflits et parviennent à les convaincre de régler leur conflit à l'amiable sans que leurs arguments soient nécessairement " assis sur des bases juridiques et scientifiques ".
Encore une fois, les statistiques du Ministère de l'emploi et les témoignages sur le terrain sont là pour le prouver si besoin est.
La conciliation est, avant tout, une technique, un style, un art. Elle nécessite donc une bonne connaissance des deux parties et une maîtrise des techniques de communication et des règles de persuasion.
A cet égard, l'inspection du travail demeure, de l'avis de tous ceux qui y étaient formés, une grande école où l'on apprend à bien écouter pour mieux répondre et savoir converger les points de vue des uns et des autres. C'est ce qui aide l'inspecteur à jouer pleinement le rôle de conciliateur dans les conflits individuels et collectifs.
Une autre aberration qui entache le papier de ce lecteur non avisé illustre sa méconnaissance du terrain et des hommes qui y travaillent. D'après lui, "la plupart des inspecteurs du travail n'ont pas le calibre professionnel requis pour examiner et se prononcer sur les états financiers et comptables de l'entreprise". Baliverne ! C'est un petit jugement de valeur insignifiant qui est émis dans le but de ridiculiser les inspecteurs du travail devant l'opinion publique et de saper leurs démarches. Car des informations sur les informations sur les niveaux d'instruction et les diplômes de tous les inspecteurs du travail, jamais il pourrait en prendre connaissance, à moins qu'il eut accédé, d'une manière ou d'une autre, au fichier central du Ministère de l'Emploi ! Ce qui est loin d'être une tâche facile pour un universitaire.
Après tout, un jugement de valeur ne vaut pas plus que le vent que les charlatans tentaient autrefois de vendre dans les cités médiévales.
Nous dirons, pour son information, que les inspecteurs qu'il attaque gratuitement, sont des cadres diplômés en droit ou en économie. Ils suivent régulièrement des stages de formation et de perfectionnement dans tous les domaines ayant un lien avec leur travail y compris la gestion d'entreprise.
Ces inspecteurs qui travaillent avec les moyens de bord, sont appelés, chaque jour, à effectuer trois visites d'inspection et régler environ une dizaine de conflits individuels auxquels pourraient s'ajouter, de temps à autre, des conflits collectifs.
C'est dire, en fin de compte, que les tâches multiples et difficiles dont ces inspecteurs ont quotidiennement la charge et les efforts considérables qu'ils fournissent inlassablement justifient largement leur droit légitime d'avoir un statut particulier conformément aux dispositions de l'article 6 de la convention internationale n° 81relative à l'inspection du travail.
Ce n'est donc pas un hasard que leur cause bénéficie du soutien de leur Ministre, des représentants de la nation, des partenaires sociaux et de l'opinion publique en général.
C'est l'occasion de murmurer à l'oreille de ce lecteur non avisé pour lui dire que les dernières démarches des inspecteurs du travail se sont avérées fructueuses. Le projet de leur statut étant à l'étude, les premiers résultats ne tarderaient pas à se faire jour. Tant mieux!
Qu'est-ce qui reste encore ?
Rien. Sinon quelques points redondants et superflus qui nous paraissent hors sujet parce que notre plaidoyer a focalisé sur la défense des intérêts des inspecteurs du travail et rien d'autre. C'est, d'ailleurs, ce qui nous intéresse toujours. Nous continuerons donc à plaider, vaille que vaille, pour la juste cause de ces inspecteurs. Notre devise étant : A corps particulier, statut particulier.
Un dernier mot pour conclure.
La tentative piteuse et avortée de ce lecteur non avisé qui s'est amusé à faire référence à l'antiquité nous rappelle typiquement les mésaventures de M. Jourdain. Décidément, c'est l'ironie de l'histoire. Par conséquent, si ce lecteur non avisé, l'universitaire qu'il prétend être, est novice à l'université, il lui reste beaucoup de chemin à faire. Mais, s'il y est vétéran, là c'est le comble !
* Saïd Chlih - est docteur en économie de l'université de Massachusetts et Inspecteur divisionnaire en chef du travail et de la prévoyance sociale.
