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Intermédiation de l'ONU dans le dialogue entre Chiïtes et Sunnites : Préparer les prochaines étapes de la transition en Irak

Le representant du secrétaire général de l'Onu en Irak, Ashraf Jehangir Qazi, a rencontré jeudi à Bagdad le chef du principal parti politique sunnite d'Irak, dans le cadre du dialogue lancé pour impliquer cette communauté dans le processus politique.

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«Il est du devoir de la mission de l'Onu en Irak de mener des consultations avec tous les leaders politiques importants pour examiner les derniers développements et l'aide que l'Onu pourrait apporter dans la prochaine phase de la transition politique», a déclaré M. Qazi aux journalistes.

Il a exprimé l'espoir que les parties qui n'ont pas participé aux élections de dimanche, notamment sunnites, «pourront participer à la rédaction de la Constitution (...) et nos efforts dans ce sens continueront».

De son côté, le chef du Parti islamique, Mohsen Abdel Hamid, a affirmé avoir discuté avec M. Qazi du «prochain gouvernement, de la Constitution et de la façon de réaliser une coopération pour régler les affaires de l'Irak». Interrogé sur le dialogue lancé par le Premier ministre Iyad Allaoui avec les sunnites, il a affirmé: «Nous voulons atteindre un point de vue commun avec tous les partis afin de garantir l'avenir de l'Irak».

«Pour nous, l'Irak est plus important que tous les conflits secondaires même si les sunnites en général, et le Parti en particulier, se sont retirés» de la course électorale, a ajouté M. Abdel Hamid. Le Parti islamique s'était retiré pour protester contre le refus d'accéder à sa demande de reporter le scrutin en attendant une amélioration de la situation sécuritaire.
«Nous ne serons pas au Parlement et cela ne nous importe pas vraiment (...) Ce qui nous importe ce sont (les pourparlers) entre tous les Irakiens dans le but de coopérer pour régler les problèmes du pays», a assuré le leader sunnite.
Un candidat chiite accuse le cabinet Allaoui
«Nous coopérerons avec toutes les parties irakiennes dans l'intérêt de l'Irak», a-t-il insisté. Interrogé sur un rôle de son parti dans le prochain gouvernement, M. Abdel Hamid a affirmé que cette question n'avait pas été soulevée au sein de sa formation et «nous ne considérons pas cette question» pour le moment.

M. Qazi devait rencontrer hier après-midi le ministre des Finances, le chiite Adel Abdel Mahdi, candidat aux élections et au poste de Premier ministre, a indiqué son porte-parole. M. Allaoui s'était réuni mercredi avec de nombreux dirigeants sunnites, dont M. Abdel Hamid, et a annoncé une autre réunion pour lundi prochain. Un candidat chiite, Hussein Chahrastani, cité comme un des possibles futurs Premiers ministres en Irak, a qualifié mercredi le gouvernement du Premier ministre Iyad Allaoui du plus corrompu de l'histoire de l'Irak.

Ce chercheur, présenté comme un proche du Grand ayatollah Ali Sistani et qui a participé à la mise en place de la liste Alliance irakienne unifiée (AUI), a par ailleurs affirmé que si la minorité sunnite voulait la présidence, ce poste devait lui revenir. Qualifiant le gouvernement actuel de corrompu, le chimiste nucléaire a en particulier mis en accusation le ministre de la Défense Hazem Chaalane. «C'est connu dans le pays que la corruption est très répandue, de la police jusqu'au système judiciaire (...) En effet, l'Irak n'a jamais connu ce degré de corruption», a déclaré M. Chahrastani à l'AFP.

«Une importante quantité de fonds publics a disparu sous l'Autorité provisoire de la coalition (...) et même maintenant», a-t-il dit, faisant référence à l'ancienne Autorité provisoire de la coalition (CPA), dirigée par l'administrateur civil américain Paul Bremer. M. Chahrastani a accusé M. Chaalane d'avoir transféré 300 millions de dollars au Liban en janvier dans le cadre d'un accord sur l'achat d'armement. «Le fait que le ministre de la Défense, un jour où quatre attentats suicide avaient été perpétrés à Bagdad, passe sa journée à l'aéroport pour tenter de sortir du pays quelques millions de dollars en espèces à la veille des élections, ne fait pas honneur au gouvernement», a dit M. Chahrastani.

Ces mêmes accusations avaient été proférées le 23 janvier par un autre membre de la liste de la coalition chiite, Ahmad Chalabi. M. Chaalane avait menacé de le faire arrêter.M. Charastani a promis que le prochain gouvernement examinerait tous les contrats suspects passés sous le cabinet de M. Allaoui. «Une chose que nous voulons obtenir c'est que les contrats suspects soient minutieusement examinés et tous les fonds qui ont été détournés devront être rendus au public (...) et ces choses là doivent être expliquées au peuple irakien», a-t-il insisté.

D'autre part, M. Chahrastani, qui a passé dix ans dans la sinistre prison d'Abou Ghraib à l'époque de Saddam Hussein pour avoir refusé de participer au programme d'armement de l'ancien dictateur, a affirmé que si la minorité sunnite voulait la présidence, ce poste devait lui revenir. «Si les Arabes sunnites considèrent que la présidence de l'Etat est très importante pour qu'ils se sentent des partenaires à part entière dans le gouvernement, alors je serais heureux d'accepter cette proposition et leur permettre de présenter les candidats les plus adéquats à ce poste», a affirmé Hussein Chahrastani.

Il n'a laissé planer aucun doute sur le fait que ce poste reviendrait aux sunnites s'ils le souhaitaient. «Oui absolument, si c'est important pour eux, nous serons heureux de leur offrir», a-t-il précisé. Il a répondu sèchement aussi à la demande des Kurdes d'occuper ce poste.

«Nous refusons la politique des ultimatums (...) Nous devons accepter le principe que nous devons travailler ensemble, que nous devons trouver des accommodements», a-t-il dit. M. Chahrastani a nié qu'il y ait eu un accord formel pour distribuer les portefeuilles selon des critères communautaires.
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