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Interview du Professeur Hakima Himmich : La santé pour tous ou le combat d'une militante


Lour cette militante, qui s'est toujours battue pour que ses malades bénéficient des trithérapies, l'ALE mettant en péril ce droit est une chose inadmissible. Le professeur, Hakima Himmich, crie sa colère et se bat, comme elle l'a toujours fait, pour

Interview  du Professeur Hakima Himmich : La santé pour tous ou le combat d'une militante
Pour de nombreuses pathologies (Sida, Cancer…etc.), l'accès aux traitements est une question de vie ou de mort. Comment expliquer dès lors les clauses de l'accord de libre échange Maroc/USA qui annihilent le recours aux génériques?

Je commence par vous donner quelques chiffres au niveau mondial pour avoir un aperçu de l'ampleur de la maladie et de la catastrophe que nous frôlons. Il y a quelque 6 millions de personnes atteintes de virus qui ont un besoin urgent de traitement dans le monde. Sur ces 6 millions, seules 400 mille reçoivent le traitement et la moitié d'entre elles sont des Brésiliens car le Brésil a été le premier pays du Sud qui, ayant beaucoup de malades, a décidé de fabriquer des génériques pour pouvoir traiter tous les Brésiliens. En 1998, il était le seul pays du Sud à donner l'accès au traitement. Mais il a eu droit à des menaces de procès des USA qui voyaient en cela le non respect de l'accord signé.
Or, sous la pression mondiale, les USA ont reculé.

Le traitement faisant appel aux molécules des multinationales et des industries pharmaceutiques coûte environ 10 à 15 mille dollars par patient et par an. Si on utilise les génériques, on le ramène à 300 dollars par personne et par an. Par ailleurs, les prix des autres médicaments ont baissé sous la pression des génériques.

Au Maroc, jusqu'à ce jour, les personnes atteintes du VIH qui n'ont pas les moyens pour avoir une couverture sociale, sont gratuitement prises en charge.

Comment êtes- vous arrivé à cet exploit ?

C'est le fruit d'un travail acharné que notre association a démarré dès que les trithérapies ont été mises sur le marché. Nous avons eu les premiers résultats des traitements en Juillet 1996, lors du congrès international de Sida à Vancouver. Ce combat nous l'avons mené seuls à l'ALCS et très vite le Ministère de la Santé, tout particulièrement la direction de l'épidémiologie et de la lutte contre les médicaments DELM s'est associé à notre bataille. Ensemble, nous avons réussi cette entreprise à savoir fournir les traitements à tous les Marocains atteints du virus. Malheureusement, le combat n'est pas terminé.

Aujourd'hui, ce traitement est payé pour un tiers sur le budget du ministère de la Santé et pour deux tiers sur un budget d'un fond des Nations unies -le fond mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme-. Or, ce fonds est approvisionné par les pays du G8. Ces derniers ont certes donné de l'argent mais ils n'ont pas tenu leur promesse. En effet, Bush a débloqué beaucoup d'argent dans la lutte contre le sida, mais il ne le verse pas dans ce fonds. Il l'utilise en bilatéral comme il le fait d'ailleurs dans tous les autres domaines. Ainsi ce fonds risque de ne plus être suffisamment alimenté pour nous renouveler la subvention dont nous sommes entièrement dépendants.

Le traitement VIH est cher, comment avez-vous pu en faire bénéficier vos malades avant l'avènement des génériques ?

Il a fallu travailler au niveau interne pour obtenir des exonérations des taxes douanières pour tous les médicaments nécessaires aux traitements des malades atteints de Sida.

Nous avons bataillé pour que le Maroc, qui est un pays qui n'a pas beaucoup de malades de Sida, puisse bénéficier des baisses de prix accordées par certains laboratoires.

C'est un traitement cher et compliqué. L'ALCS est présente à tous les niveaux : formation des médecins, formation des malades, au niveau de l'approvisionnement des médicaments autre que le traitement VIH car les malades atteints de l'infection ont un grand besoin de médicaments. L'ALCS accompagne la réalisation des examens dans les laboratoires, nous payons même le transport des malades vers l'hôpital et nous leur assurons un soutien psychologique…etc.

Mais votre bataille n'est-elle pas terminée puisque vous disposez de génériques ?

C'est là où le bât blesse. Ces accords ou ceux de l'OMC ne concernent pas les médicaments qui sont déjà sur le marché. Ils visent les nouveaux médicaments. C'est la première menace. En effet, il faudra attendre 20 ans, ou peut-être 30 ans en ce qui concerne maintenant le Maroc à cause des accords de libre échange, pour obtenir un nouveau brevet pour un produit déjà commercialisé. Or, les bactéries et les virus développent rapidement des résistances. D'où la nécessité de nouveaux médicaments. La deuxième menace, d'une plus grande ampleur, réside dans le fait que, le principal fournisseur de génériques dans les pays d'Afrique et d'Asie est l'Inde -80% des génériques en sont issus-. Or, depuis le premier janvier 2005, l'Inde n'a plus le droit d'exporter librement ses génériques.

Comme de très nombreux pays, l'Inde est obligé de mettre en application la loi sur les brevets dans le cadre des accords de l'OMC.

Donc la situation est doublement dramatique : d'un côté, les nouveaux médicaments ne peuvent plus être copiés, il faut attendre des années pour des pays comme nous qui ont signé cet accord. Et de l'autre côté, le plus grand fournisseur dans le monde, ne va plus pouvoir exporter librement ses génériques.
La catastrophe ne se limite pas au Sida. Mais, il y a un tel lobbying des ONG, des activistes, des personnes malades de Sida dans le monde, que peut-être on va pouvoir faire reculer les décisions de l'OMC mais pas celles du libre échange. Peut-être, que des pays vont pouvoir profiter de certaines clauses qui dans l'OMC permettent à des pays d'importer ou de fabriquer les génériques. Le Maroc ne peut plus en bénéficier. Il peut y avoir des exceptions par rapport au Sida.

Mais pour toutes les maladies, il y a toujours un développement de résistance et donc un besoin de nouvelles molécules.
A Doha en 2000, dans le cadre de l'OMS, lors d'une réunion des Ministres des affaires étrangères, le Maroc y était, il y a eu un regroupement des pays du sud autour du Brésil.

Ils se sont révoltés contre les décisions de l'OMS d'où un assouplissement. Résultat : dans certains pays qui ressentent un grand besoin d'importer des génériques sans respecter le brevet des 20 ans, la voie peut être accessible. Mais avec le libre échange le Maroc n'a plus droit à cette dérogation.

D'où votre mobilisation devant le Parlement ?

Nous nous sommes mobilisés dans le cadre d'une coalition, il y avait des syndicats de médecins, de
pharmaciens…etc. Nous avons fait partie de ce rassemblement pour réclamer l'accès aux traitements en général. L'ALCS a été le moteur, l'initiateur et nous étions parmi les premiers à attirer l'attention sur cette catastrophe. L'association est inscrite dans le mouvement international de lutte pour l'accès aux traitements.
Docteur Othman Mallouk, qui est notre président de la section de Marrakech, est un acteur important de lutte pour l'accès au médicament à telle enseigne qu'il vient de rentrer de Bombay où se tenait une réunion entre les associations des militants et activistes et des génériqueurs pour leur demander de ne pas laisser tomber les pays du Sud et d'utiliser toutes les souplesses accordées par l'OMC. Prêts, sensibilisés, en contact avec des experts internationaux donc capables de déchiffrer ces accords, nous avons donc tout de suite réagi contre les accords de libre échange. D'ailleurs, notre action a commencé il y a quatre ans.
Nous avons déjà organisé un séminaire avec Médecins sans frontières dans ce sens. En 2002, nous avons reçu des sommités internationales pour discuter et trouver des solutions. Donc, cela fait des années que nous nous battons dans ce domaine. Mais aujourd'hui, cette catastrophe touche notre pays.

Avez vous discuté avec des politiciens ?

Monsieur Jettou a été le seul à avoir organisé un débat dans la primature. Je le remercie. Par contre, nous n'avons jamais eu l'honneur d'en discuter avec les Affaires étrangères.
Le texte a été secret jusqu'à la signature. Nous avons travaillé sur des hypothèses et sur des fuites organisées au niveau international. Nous travaillons avec une association américaine Health Gap qui nous a aidé tout au long de notre combat. Il n'y a pas eu de concertation dans ce domaine.

Qu'en est-il des génériqueurs ?

Je l'ai dit brièvement dans une réponse adressée à un journal qui m'a accusé d'être achetée par des génériqueurs que s'ils étaient capables d'acheter quelqu'un, ils auraient été capables de se défendre. La profession n'est pas organisée chez nous. Il a fallu que ce soit la société civile qui fasse leur travail. Ils n'ont pas eu de poids dans les négociations. Malheureusement, le Maroc continue à se lier les mains. Il faut rester toutefois vigilant et ne pas baisser les bras. On va continuer à se battre.

Selon les chiffres rendus publics par l'ONU SIDA, 2,5 % des prostituées, 1% des détenus et une femme enceinte sur mille, seraient frappés de sida. Dans quelle mesure ces chiffres font-ils peur ?

Mon choc est dû au fait que je n'étais pas au courant de ces chiffres. Je n'avais pas été informée de ces résultats alors qu'il y a un bon dialogue avec le Ministère de la Santé. Nous travaillons main dans la main.
2,5 % des prostituées est en effet un chiffre très inquiétant. Par ailleurs, dans tous les pays, c'est toujours dans les milieux vulnérables que le Sida a démarré. Il faut redoubler de vigilance.

Votre association travaille beaucoup avec cette catégorie sociale

En effet, notre travail avec elle a commencé en 1992 lors d'un projet de recherche action financé par l'USAID. Après Casablanca, Safi, Marrakech et Agadir. Nous avons adopté les techniques recommandées par l'OMC et autres milieux à savoir l'action de proximité. Nous prenons des jeunes qui ont travaillé déjà dans le milieu. Nous les formons. Elles vont sur le lieu de drague. Elles établissent le contact et essayent de les convaincre de venir à l'association. Quand elles viennent, c'est gagné.

Elles sont bien reçues. On leur fait des séances d'éducation en matière de santé sexuelle : contraception, protection…etc, on organise des séances de convivialité. Elles sont à l'aise dans une ambiance réconfortante où elles peuvent discuter et se confier. On leur offre une consultation et des médicaments fournis par le ministère et à celles qui le désirent, un dépistage diagnostique anonyme et gratuit. Nous les mettons en contact avec d'autres associations si elles ont d'autres problèmes. Une fois cette dynamique créée, « la bouche à oreille » marche. On ne les juge pas, on ne les contrôle pas. C'est un travail de confiance. Si l'une d'elle est séropositive, on la prend en charge.

Continuent-elles à travailler si elles découvrent qu'elles sont atteintes?

Heureusement, elles ne sont pas nombreuses à être malades. Nous avons plus de divorcées qui se prostituent pour faire manger leur gosse ou des femmes contaminées par leur mari et qui arrivent chez nous en stade final que des jeunes prostituées. Nous leur expliquons que ce n'est ni dans leur intérêt, ni dans celui des autres qu'elles continuent à travailler. Car, toute réinfection, par n'importe quel germe, stimule la multiplication du virus. Nous les orientons vers d'autres associations pour leur trouver d'autres alternatives. Elles ne demandent pas mieux que de gagner autrement leur vie. Nous ne travaillons pas dans la catégorie de la prostitution de luxe. Nous n'avons jamais pu nous infiltrer dans ce milieu. Elles sont méfiantes et de toute façon, nous estimons qu'elles ont d'autres moyens pour être informées. Notre attention est plutôt focalisée sur les milieux très démunis, sur celles qui se vendent pour 20dhs.

Et les jeunes adolescents ?

Les jeunes sont accessibles. Collèges, lycées. Notre section est sollicitée toute l'année pour des conférences. Nous organisons des caravanes sur les plages durant l'été … etc. Ce qui nous manque c'est de pouvoir toucher plus de monde par la télévision. Quand la campagne télévisée a démarré notre « allô sida » a été saturé. Plus de 1500 appels pendant un mois alors que le centre reçoit en moyenne 200 appels par mois! Les gens qui appellent demandent des informations d'ordre général, des orientations, du soutien moral…etc.

Est-ce un numéro vert ?
Les numéros verts coûtent cher et sont difficilement gérables : il y a 40 % de plaisantins. Tous ceux qui les utilisent arrivent à ce constat. Nous avons un numéro éco. Le prix de la communication est le même quel que soit l'endroit duquel on nous appelle.

Qu'en est-il des programmes éducatifs ?
Ils existent mais ils sont abordés de manière très scientifique. Un partenariat entre le ministère de la Santé et celui de l'Education est en train de s'établir. Notre association a signé une convention, qui consiste en des séances d'éducation, avec la délégation d'éducation à Agadir. Nous étendrons notre expérience vers les autres délégations.

Pour quand la distribution des préservatifs dans les lycées ?
Cela n'est pas une priorité pour l'instant. C'est une étape qui me semble lointaine. L'essentiel est que les gens sachent que le Sida existe, qu'il faut se protéger et que les moyens de protection existent.

Notre société peut-elle s'y prêter?
Il y a quelques mois, on n'aurait pas pensé que le ministère de la Santé puisse admettre l'usage du préservatif dans sa campagne publicitaire. Il l'a fait et cela s'est bien passé.

Pour quand les distributeurs automatiques ?
Il y a maintenant une société qui s'en charge. Elle est en train de les mettre en place à côté des pharmacies. J'ai toujours conseillé aux jeunes d'en acheter dans une pharmacie loin de leur quartier cela est moins gênant.

Et les prostituées s'en servent-elles ?

Si cela ne tenait qu'à elles, elles l'utiliseraient systématiquement. Mais le client a aussi son mot à dire !

Pouvez-vous nous tracer le cheminement de votre association ?

En 1987, il y avait une conférence sur le Sida où on a pris conscience de l'ampleur de la catastrophe. Lorsque je suis rentré au Maroc, j'ai rédigé un rapport que j'avais envoyé à Taeib Bencheikh, ministre de la Santé à l'époque.

Je lui ai demandé de créer un comité de lutte contre le sida. Quatre mois après, le comité est né. Au bout d'un an, je m'aperçois de l'insuffisance et de l'inefficacité de la réponse institutionnelle et officielle. Je suis retournée voir le même ministre. Je lui ai proposé d'être le président d'honneur de l'association de lutte contre sida.

Il a accepté. 8 mois après, j'ai eu l'accord du ministère de l'Intérieur. Certaines personnes ne comprenaient pas mon action et supposaient que cela représenterait un risque de faire fuir les touristes. M. Moûtie connaissait bien Casa et Agadir. Il connaissait si bien la réalité et c'est lui qui a fini par nous obtenir l'accord. Avec quelques membres, on a travaillé pendant 6 ans sans aucune subvention. Nous occupions une salle à la faculté de médecine mise à notre disposition par M. le doyen Harouchi. Ensuite, nous avons entamé un long parcours pour chercher des fonds et des aides sur le plan international. Le Maroc est l'un des rares pays qui s'est doté d'une association de lute contre le sida avec si peu de cas de contaminés.

En 1987, Une seule personne sida était déclarée et diagnostiquée. Aujourd'hui, le Ministère de la Santé estime qu'il y a 16 000 séropositifs. Ils ne sont pas connus. C'est eux qui doivent inquiéter. Au Maroc il y a 1500 cas de SIDA.
Dans notre service à l'hôpital, on a 650 traités. C'est l'association qui vient à eux. Il y a un local où une assistance sociale ALCS est présente.

Les malades qui viennent à l'hôpital pour des soucis de santé et qui sont diagnostiqués séropositifs, sont dirigés vers notre service où on les informe de l'existence de l'association. Nous avons tout fait pour simplifier la vie à ces malades. C'est important pour eux, pour la prévention qui va interrompre la chaîne de transmission. Il est donc important que les patients reviennent et qu'ils suivent leur traitement. C'est pour le bien de tout le monde. Le traitement ne guérit pas, mais il freine son évolution. La plupart des séropositifs sont traités en France et n'arrivent pas au stade de sida, c'est pour cela qu'on dit qu'en France, il y a très peu de sida. Ils se portent bien et vivent à peu près normalement avec un traitement.

Quelles sont les entraves qui bloquent votre évolution?

Nous avons encore besoin d'argent. Nous couvrons actuellement 14 villes mais cela reste insuffisant. A Oujda, par exemple, on n'a pas de sections. Il faut des moyens pour les faire vivre. Pour la prévention, nous avons l'aide extérieure. Mais, il nous faut plus pour former et pour sensibiliser. 80% du travail est fait par des volontaires mais il faut aussi des salariés.

Il faut que les distributeurs se multiplient. Il faut un accès au média régulier et non temporaire (journée mondiale du Sida). Il nous faut une aide du Ministère de l'intérieur. Les responsables doivent comprendre que les jeunes volontaires font un travail remarquable et dans l'intérêt général. Quand on impose un test aux gens, l'affaire de Tétouan en est un exemple, c'est un désastre. Le test est un formidable outil s'il est fait volontairement. Mais quand il est imposé, il est contre productif.

L'AMO vient d'être mise en place, est-ce une solution à votre dilemme?

L'Assurance Maladie Obligatoire est un grand pas en avant. C'est un progrès énorme. La couverture est certes limitée et ne concerne pas toutes les maladies. Mais je félicite l'équipe gouvernementale qui l'a mise en place. Malheureusement, elle ne couvre pas le Sida car c'est un traitement jugé trop cher. Et si le fonds mondial nous coupe les vivres l'avenir sera vraiment sombre. L'AMO reste toutefois une grande amélioration au niveau de la Santé publique, ne serait ce que pour la couverture de l'hépatite.
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Repère
Après l'obtention d'un Bac au lycée de la mission à Meknés dont elle est originaire, Hakima Himmich, qui rêve de partir en France, doit poursuivre deux années à la faculté de médecine à Rabat.

Après un accord parental, elle s'installe à Nancy puis à Paris où elle fait son internat et se spécialise en réanimation.

En 1981, elle revient s'installer au Maroc pour y préparer son agrégation. Elle devient chef de service dans des conditions d'hygiène déplorables « à tel point, dit-elle, que je rentrais chez moi en pleurs car je ne pouvais pas soigner correctement, par manque de moyens, mes malades qui périssaient ». Elle livre un combat pour avoir un service de meilleure qualité.

Aujourd'hui, elle a pu gagner la bataille « grâce au ministère de la Santé, aux CHU, aux aides externes» précise notre militante. Elle est aussi la présidente de l'ALCS qu'elle dirige depuis 1988.

Maman de deux enfants dont aucun n'a fait la médecine, elle raconte fièrement une petite anecdote : « Mon cadet m'a dit que s'il pouvait exercer comme moi une médecine avec une dimension humanitaire, il l'aurait fait. C'est un très beau compliment à mon égard » dit-elle avec un sourire maternel.
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