La décision d'envahir l'Irak, la torture des suspects de terrorisme par les soldats américains ou les prisons secrètes de la CIA dans le monde: à lui seul, le vice-président américain Dick Cheney incarne toutes les polémiques mais reste imperturbable dans l'orage.
Fer de lance d'une administration Bush empêtrée en Irak, il mène la contre-offensive en accusant de lâcheté tous ceux qui demandent le retrait militaire américain d'Irak.
Il le fait, y compris avec des attaques personnelles, reprenant une méthode éprouvée lors des campagnes électorales. Dans le couple avec George W. Bush, il joue souvent le rôle du «mauvais flic», souligne Eric Davis, professeur de sciences politiques à l'université de Middlebury (nord-est).
«Aussi longtemps que Bush l'écoute et a confiance en lui, son pouvoir n'est pas menacé», ajoute cet expert, qui voit en Dick Cheney «l'homme de main» d'un gouvernement ayant «de moins en moins de marge de manoeuvre» sur le dossier irakien.
«Il sert de paratonnerre pour Bush», renchérit Stephen Hess, expert en sciences politiques à l'institution Brookings de Washington.
Depuis près d'un mois, l'opposition démocrate dénonce les mensonges et les «manipulations» du renseignement par l'administration Bush, et notamment par le vice-président, destinés à convaincre l'opinion publique du bienfondé d'une guerre décidée, selon eux, avant les attentats du 11 septembre 2001.
Les critiques se sont multipliées depuis fin octobre après l'inculpation pour mensonges notamment, et la démission de son directeur de cabinet Lewis Libby, dans le scandale Plame-Wilson sur la révélation du nom d'un agent de la CIA.
Le nom de M. Cheney, dont la côte de popularité est encore plus basse que celle du président (à moins de 40%), est aussi associé depuis plusieurs semaines à la défense de la torture sur les prisonniers, comme outil de lutte antiterroriste.
Le sénateur républicain John McCain s'est plaint de pressions exercées par le vice-président et de manoeuvres «machiavéliques» pour faire échouer le vote d'une disposition interdisant la torture.
Dernier détracteur en date, l'amiral Stansfield Turner, un ancien directeur de la CIA dans les années 70, l'a accusé jeudi d'avoir supervisé les politiques de torture de suspects terroristes.
En l'absence du président George W. Bush, en tournée en Asie, et alors que la semaine a été marquée par une spectaculaire prise de position du Congrès à majorité républicaine, demandant des comptes à l'administration sur l'Irak, le vice-président est monté au créneau.
«Le président et moi ne pouvons pas empêcher certains hommes politiques de perdre leur mémoire, ou de ne rien avoir dans le ventre, mais nous ne les laisserons pas réécrire l'histoire», a lancé mercredi Dick Cheney.
Le vice-président qui doit s'exprimer de nouveau publiquement lundi, a qualifié les démocrates «d'irresponsables» et de «malhonnêtes».
Jeudi, un parlementaire démocrate, John Murtha, qui a fait les gros titres de la presse après sa demande de retrait immédiat des troupes américaines d'Irak, a peut-être trouvé une faille dans la carapace épaisse du vice-président.
«J'aime bien ces gens, qui ont bénéficié de cinq reports d'incorporation, qui n'y sont jamais allés (à la guerre), qui y envoient les autres, et ne veulent pas écouter les suggestions sur ce qui doit être fait», a lancé cet ancien combattant du Vietnam multi-médaillé, qui avait jusqu'à présent soutenu la guerre.
Dans les années 60, le vice-président, étudiant et jeune marié à l'époque, a bénéficié à cinq reprises de reports d'incorporations ou de dispenses, et évité le Vietnam. Des années plus tard, il avait déclaré ne pas regretter ses décisions: «J'avais d'autres priorités que le service militaire dans les années 60».
Les démocrates se prononcent massivement contre le retrait des troupes américaines
L'opposition américaine s'est massivement prononcée vendredi soir contre le retrait des troupes américaines déployées en Irak, lors d'un vote organisé par la majorité républicaine.
Seulement 3 démocrates ont voté pour, et 6 se sont abstenus, tous les autres rejoignant la majorité républicaine pour rejeter cette proposition, résumé lapidaire d'un argumentaire livré la veille par l'un des leurs, John Murtha, partisan de laisser aux Irakiens «un pays libéré de l'occupation américaine».
Mais le soutien accordé aux militaires n'est pas allé sans arrière-pensées.
«J'ai passé trois ans à plaider contre la guerre en Irak, à organiser un mouvement national d'opposition à la guerre, à développer une stratégie de sortie, à travailler avec des collègues (républicains et démocrates) sur des plans de retrait - mais je voterai contre cette résolution car c'est une supercherie!» s'est exclamé Dennis Kucinich, ancien candidat à l'investiture présidentielle.
«Les membres du groupe des parlementaires noirs réaffirment leur déclaration du principe du mois d'octobre 2002, où ils ont voté contre la guerre, (...) les membres de notre groupe demandent au président Bush de rapidement mettre fin au déploiement en Irak, en soumettant au Congrès un plan détaillé», a fait valoir leur chef de file Mel Watt.
L'état-major républicain de la Chambre des représentants avait décidé contre toute attente vendredi de mettre aux voix l'idée d'un retrait, avancée la veille en son nom seul par le septuagénaire John Murtha.
M. Murtha avait alors assuré avoir reçu une «ovation debout» devant son groupe parlementaire, mais aussi qu'il entendait assumer seul la responsabilité de sa proposition appelant à retirer «immédiatement» les troupes déployées en Irak, en déployant une force de réaction rapide dans la région.
Fer de lance d'une administration Bush empêtrée en Irak, il mène la contre-offensive en accusant de lâcheté tous ceux qui demandent le retrait militaire américain d'Irak.
Il le fait, y compris avec des attaques personnelles, reprenant une méthode éprouvée lors des campagnes électorales. Dans le couple avec George W. Bush, il joue souvent le rôle du «mauvais flic», souligne Eric Davis, professeur de sciences politiques à l'université de Middlebury (nord-est).
«Aussi longtemps que Bush l'écoute et a confiance en lui, son pouvoir n'est pas menacé», ajoute cet expert, qui voit en Dick Cheney «l'homme de main» d'un gouvernement ayant «de moins en moins de marge de manoeuvre» sur le dossier irakien.
«Il sert de paratonnerre pour Bush», renchérit Stephen Hess, expert en sciences politiques à l'institution Brookings de Washington.
Depuis près d'un mois, l'opposition démocrate dénonce les mensonges et les «manipulations» du renseignement par l'administration Bush, et notamment par le vice-président, destinés à convaincre l'opinion publique du bienfondé d'une guerre décidée, selon eux, avant les attentats du 11 septembre 2001.
Les critiques se sont multipliées depuis fin octobre après l'inculpation pour mensonges notamment, et la démission de son directeur de cabinet Lewis Libby, dans le scandale Plame-Wilson sur la révélation du nom d'un agent de la CIA.
Le nom de M. Cheney, dont la côte de popularité est encore plus basse que celle du président (à moins de 40%), est aussi associé depuis plusieurs semaines à la défense de la torture sur les prisonniers, comme outil de lutte antiterroriste.
Le sénateur républicain John McCain s'est plaint de pressions exercées par le vice-président et de manoeuvres «machiavéliques» pour faire échouer le vote d'une disposition interdisant la torture.
Dernier détracteur en date, l'amiral Stansfield Turner, un ancien directeur de la CIA dans les années 70, l'a accusé jeudi d'avoir supervisé les politiques de torture de suspects terroristes.
En l'absence du président George W. Bush, en tournée en Asie, et alors que la semaine a été marquée par une spectaculaire prise de position du Congrès à majorité républicaine, demandant des comptes à l'administration sur l'Irak, le vice-président est monté au créneau.
«Le président et moi ne pouvons pas empêcher certains hommes politiques de perdre leur mémoire, ou de ne rien avoir dans le ventre, mais nous ne les laisserons pas réécrire l'histoire», a lancé mercredi Dick Cheney.
Le vice-président qui doit s'exprimer de nouveau publiquement lundi, a qualifié les démocrates «d'irresponsables» et de «malhonnêtes».
Jeudi, un parlementaire démocrate, John Murtha, qui a fait les gros titres de la presse après sa demande de retrait immédiat des troupes américaines d'Irak, a peut-être trouvé une faille dans la carapace épaisse du vice-président.
«J'aime bien ces gens, qui ont bénéficié de cinq reports d'incorporation, qui n'y sont jamais allés (à la guerre), qui y envoient les autres, et ne veulent pas écouter les suggestions sur ce qui doit être fait», a lancé cet ancien combattant du Vietnam multi-médaillé, qui avait jusqu'à présent soutenu la guerre.
Dans les années 60, le vice-président, étudiant et jeune marié à l'époque, a bénéficié à cinq reprises de reports d'incorporations ou de dispenses, et évité le Vietnam. Des années plus tard, il avait déclaré ne pas regretter ses décisions: «J'avais d'autres priorités que le service militaire dans les années 60».
Les démocrates se prononcent massivement contre le retrait des troupes américaines
L'opposition américaine s'est massivement prononcée vendredi soir contre le retrait des troupes américaines déployées en Irak, lors d'un vote organisé par la majorité républicaine.
Seulement 3 démocrates ont voté pour, et 6 se sont abstenus, tous les autres rejoignant la majorité républicaine pour rejeter cette proposition, résumé lapidaire d'un argumentaire livré la veille par l'un des leurs, John Murtha, partisan de laisser aux Irakiens «un pays libéré de l'occupation américaine».
Mais le soutien accordé aux militaires n'est pas allé sans arrière-pensées.
«J'ai passé trois ans à plaider contre la guerre en Irak, à organiser un mouvement national d'opposition à la guerre, à développer une stratégie de sortie, à travailler avec des collègues (républicains et démocrates) sur des plans de retrait - mais je voterai contre cette résolution car c'est une supercherie!» s'est exclamé Dennis Kucinich, ancien candidat à l'investiture présidentielle.
«Les membres du groupe des parlementaires noirs réaffirment leur déclaration du principe du mois d'octobre 2002, où ils ont voté contre la guerre, (...) les membres de notre groupe demandent au président Bush de rapidement mettre fin au déploiement en Irak, en soumettant au Congrès un plan détaillé», a fait valoir leur chef de file Mel Watt.
L'état-major républicain de la Chambre des représentants avait décidé contre toute attente vendredi de mettre aux voix l'idée d'un retrait, avancée la veille en son nom seul par le septuagénaire John Murtha.
M. Murtha avait alors assuré avoir reçu une «ovation debout» devant son groupe parlementaire, mais aussi qu'il entendait assumer seul la responsabilité de sa proposition appelant à retirer «immédiatement» les troupes déployées en Irak, en déployant une force de réaction rapide dans la région.
