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L'Irak attend toujours de retrouver la sécurité

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Quatre soldats irakiens ont été blessés dans une attaque suicide samedi à la voiture piégée co rakien dans l'est de Bagdad, a annoncé à l'AFP une source policière.

Selon cette source, "la voiture a foncé sur les véhicules irakiens et américains qui arrivaient en sens inverse et quatre soldats ont été blessés dans l'explosion" survenue dans le quartier de Zayouna.

Vendredi dans le même quartier, deux attentats à la voiture piégée avaient été commis à peu de temps d'intervalle, le premier au passage d'un convoi de l'armée irakienne et le deuxième lorsque la police avait voulu inspecter une voiture suspecte.

Ils ont fait un tué et huit blessés, dont quatre policiers.
Ces attentats viennent rappeler qu'en Irak, tout n'est pas comme on l'a prévu ou l'aurait voulu.

Le 1er mai 2003, en effet, George W. Bush annonçait la fin des opérations militaires majeures en Irak. Deux ans après, la sécurité demeure la première préoccupation de chaque Irakien et le nouveau gouvernement a l'immense tâche d'en faire une réalité quotidienne.

"Les opérations militaires majeures ont pris fin. En Irak, les Etats-Unis et leurs alliés ont triomphé", avait lancé le président américain à bord d'une porte-avions, quelques semaines après le début de l'invasion.

Pendant ces opérations, seuls 138 militaires américains ont trouvé la mort.
Deux années plus tard, le pays connaît quotidiennement des attaques suicide, des attentats à la bombe, des enlèvements, des exécutions et les pertes américaines ont de loin dépassé les 1.500 militaires.

Entre 21 et 24.000 civils irakiens ont trouvé la mort, depuis le début de la guerre, dans les opérations militaires et les violences, selon une organisation indépendante Iraq Body Count.

"Nous avions besoin de sécurité dans la rue et d'un effort maximum de reconstruction mais nous n'avons eu ni l'un ni l'autre avec Allaoui", dit en référence au Premier ministre sortant Iyad Allaoui, Salim Jassem Ali, agent de change de Bagdad. M. Ali s'exprimait au moment où le nouveau gouvernement issu des premières élections libres en plus de 50 ans en Irak, formé par le chiite Ibrahim al-Jaafari s'apprête à prendre en charge les affaires du pays.

Cet Irakien indique avoir voté pour M. Jaafari, il y a trois mois, et dit en attendre des résultats. "Jaafari ne doit pas s'asseoir uniquement sur sa chaise et il faut qu'il se rappelle qu'il le doit à nous", avertit M. Ali en sirotant un thé dans la rue Saadoun, l'artère commerçante du centre de la capitale.

Comme beaucoup d'autres de ses concitoyens, Fakher Hédi, qui dirige un magasin de téléphones portables, reste cependant sceptique sur la capacité des nouveaux dirigeants à honorer leurs engagements.

"L'ambition du pouvoir est toujours tentante et Allaoui en donne le meilleur exemple. Il a perdu les élections mais il n'arrive pas à accepter de quitter" le pouvoir, dit ce chiite de 49 ans.

"Qu'ils me donnent du travail", s'exclame Chimeran Jassem, la cinquantaine et sans emploi. "Si un homme a un bon travail et peut gagner décemment sa vie, personne ne peut l'attirer en lui donnant de l'argent pour qu'il commette une attaque terroriste", dit-il.

L'avènement du gouvernement Jaafari a été salué vendredi par une série d'attaques qui ont fait une trentaine de morts dans Bagdad et sa région.
L'attribution des postes dans ce cabinet dominé par les chiites n'a pas satisfait les sunnites sous-représentés au Parlement après avoir boycotté largement les élections et accusés d'animer la rébellion.

L'analyste Joost Hilterman estime que les dirigeants chiites n'ont pas honoré leurs engagements de faire participer les sunnites au gouvernement où ils se retrouvent, selon lui, encore une fois sous-représentés.

M. Hilterman, directeur pour le Moyen-Orient de l'International Crisis Group, un groupe d'études, pense que les rebelles veulent "des contacts directs et à haut niveau avec les Américains, le droit de reconstituer le parti Baas (sous une autre appellation) et un calendrier de retrait des forces américaines".

"En plus, les Arabes sunnites veulent être incorporés dans les nouvelles institutions politiques", ajoute-t-il en estimant qu'une satisfaction de ces demandes "peuvent déboucher sur la fin de l'insurrection".

Les hommes politiques chiites parlent en revanche de leur côté d'écraser les rebelles et de chasser les baassistes de l'administration et des forces de sécurité.
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