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L'abattage clandestin, une menace pour la santé : En 2004, 40.000 tonnes de viande échappé à tout contrôle

Casablanca est minée par l'abattage clandestin. 6.000 à 10.000 tonnes de viande rouge et 30.000 tonnes de viande blanche provenant de ces abattages sont annuellement écoulées sans subir le moindre contrôle des services vétérinaires. Il suffit de se déplac

L'abattage clandestin, une menace pour la santé : En 2004, 40.000 tonnes de viande échappé à tout contrôle
Cette pratique trouve son explication selon Aziz Daraâm, directeur du service vétérinaire de la ville de Casablanca, dans l'absence d'abattoirs agréés dans la totalité des souks qui ne remplissent pas les moindres conditions hygiéniques y compris l'eau potable. Les collectivités locales, dit-il, devront mettre à niveau leur lieu d'abattage s'ils veulent continuer à produire de la viande.

A la surprise générale, cette viande est prisée par les acheteurs qui viennent de tout bord pour s'approvisionner parce que son prix est un peu moins cher que, celle préparée dans les abattoirs agrées en sachant que l'hygiène et la propreté ne sont pas du tout garanties. Les étalages sont sales et attirent une nuée de mouches qui se posent sur les viandes. En parallèle, les bêtes abattues ne sont contrôlées ni avant ni après l'abattage.

Ce qui représente un danger certain pour la santé des consommateurs qui va de la simple diarrhée aux maladies de la salmonelle. A ce propos, Aziz Daraâm met en garde contre ces pratiques surtout que le Maroc est un pays touristique qui doit faire attention à la qualité de la viande qu'il offre à ces visiteurs.
L'ampleur du phénomène de l'abattage clandestin est telle que le service vétérinaire de la ville se montre impuissant en dépit de multiples interventions pour enrayer le phénomène.

Il faut dire qu'il existe uniquement 4 vétérinaires à Casablanca pour une population de 4 millions de personnes, soit 1 vétérinaire pour 1 million de personnes. Ces derniers ne disposent même de moyens matériels et techniques pour faire leur travail convenablement. Toujours selon M. Daraâm, il faudrait un minimum de 15 à 20 vétérinaires supplémentaires pour mieux contrôler tous les marchés d'abattage clandestin.

En France, par exemple, le gouvernement Jospin a recruté d'un coup 300 vétérinaires au moment de la maladie de la vache folle pour faire face à cette conjoncture.
Même constat pour la viande blanche dont seulement 4% transitent par les abattoirs avicoles agréés. Le reste est vendu au vif sans aucun contrôle sanitaire.

Les tueries clandestines se font n'importe où y compris dans les locaux de vente qui sont en grande majorité des endroits infectes où se dégagent une puanteur étouffante. Bref, ces lieux d'abattage crasseux donnent le vertige.
Cette situation est aussi encouragée par certains chevillards qui refusent d'effectuer l'abattage dans les abattoirs de la ville.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'y avait encore jamais eu de politique digne de ce nom au niveau de la ville pour enrayer cette pratique qui menace la santé des citoyens. Fait d'autant plus surprenant que chaque année on enregistre plusieurs cas d'intoxication, même s'ils ne sont pas liés uniquement à la qualité de la viande.

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