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La Mauritanie: volonté de demeurer «neutre»

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Depuis son retrait du conflit le 6 août 1979 , la Mauritanie affirme avoir opté pour la neutralité sur la question du Sahara tout en reconnaissant l'indépendance du territoire, position différemment interprétée par Rabat et Alger qui se disputent son soutien. La Mauritanie avait hérité de la partie sud du territoire auparavant sous occupation espagnole au terme de l'accord tripartite signé à Madrid en 1975, date du déclenchement d'une lutte indépendantiste armée par le polisario, fabriqué de toutes pièces et soutenu par l'Algérie, contre les Marocains et les Mauritaniens.

Après quatre ans de combats, Nouakchott, très affaiblie économiquement, avait fini par se retirer du conflit et du territoire sur décision de la junte ayant renversé en 1978 le premier président mauritanien, Mokhtar Ould Daddah, fidèle allié du Maroc.

Dans la foulée, la Mauritanie avait reconnu la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et obtenu le départ des forces marocaines venues à la rescousse de Nouakchott sur la partie mauritanienne du Sahara. Depuis, particulièrement sous le régime de Mohamed Khouna Ould Haidalla (1980-84), la Mauritanie, fragilisée et subissant des pressions de l'Algérie notamment, a souvent été accusée avec raison par Rabat de s'être lancée dans une diplomatie active en faveur de la reconnaissance de la RASD au niveau de l'Afrique.
En 1984, le Maroc avait dénoncé une cabale menée contre le Maroc au sein de l'Organisation de l'Unité Africaine qu'il avait contribué pourtant à fonder en 1961 à Casablanca.

Notre pays s'était retiré de l'OUA devenue Union africaine après l'admission de la RASD. Cependant, malgré ces accusations, Nouakchott a toujours affirmé sa neutralité entre le Maroc et l'Algérie, qui conditionnaient leur aide économique à sa position dans le conflit. Avec l'avènement de S.M. le Roi Mohammed VI, le Maroc s'est rapproché de la Mauritanie grâce à une amitié tissée entre lui et l'ancien président Maaouiya Ould Taya, renversé le 3 août par une junte militaire.

Quelques heures après le changement de pouvoir, une délégation marocaine, conduite notamment par M. Yassine Mansouri, directeur générale de la DGED s'était rendue à Nouakchott, ce qui a donné à penser aux observateurs que les relations entre les deux pays ne souffriraient nullement du nouveau climat. Cependant, même depuis la normalisation de ses relations avec Rabat, la Mauritanie n'a jamais renoncé à reconnaître la RASD.

En outre, s'il n'existe pas d'ambassade à Nouakchott, des émissaires sahraouis ont été souvent reçus par M. Ould Taya, pour évoquer les derniers développements du conflit et la situation de l'importante communauté sahraouie établie dans le nord du pays.
L'arrivée au pouvoir des nouvelles autorités militaires à Nouakchott a coïncidé avec la nomination de Peter van Walsum comme nouvel envoyé du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara. Il a rendu visite à la mi-octobre au chef d'Etat, le colonel Ely Ould Mohamed Vall.

A cette occasion, M. Walsum avait affirmé que le colonel Ould Mohamed Vall l'avait assuré de son soutien à "toute solution proposée par l'ONU pour résoudre la crise au Sahara, en toute neutralité".

Ce dernier a réitéré le 16 octobre que Nouakchott continuerait à observer une "neutralité positive stricte dans ce conflit entre frères"..
De nouvelles potentialités économiques (pétrole et minerais) pourraient apporter une certaine indépendance à Nouakchott vis à vis de l'aide extérieure, susceptible de faire enfin de la Mauritanie un acteur à part entière de l'échiquier politico-stratégique maghrébin.

Les dates-clés du conflit


Voici les grandes dates du conflit du Sahara:
Un référendum d'autodétermination prévu en 1992 par l'Onu a été constamment repoussé en raison des divergences sur la composition du corps électoral.
- 16 octobre 1975 : La Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye reconnaît l'existence de liens pendant la colonisation entre le Sahara occidental, le Maroc et la Mauritanie. En même temps qu'elle affirme que le Sahara n'était pas " terra nullius ", c'est-à-dire sans maître au moment de sa colonisation par l'Espagne imposée au Maroc.

- Le 6 novembre 1975 , 350.000 Marocains entreprennent, à l'appel de feu S.M. Hassan II, une "Marche verte" pour marquer libérer le territoire .
- Le 14 novembre, un accord signé à Madrid met fin à la colonisation du Sahara: l'Espagne cède au Maroc le nord et le centre du territoire.
Le sud revient à la Mauritanie.

- 27 février 1976 : Le polisario, créé en 1973 à Rabat et financé par l'Algérie proclame à Tindouf la "République arabe sahraouie démocratique" (RASD).
- 5 août 1979 : La Mauritanie signe un "accord de paix" avec le polisario, renonçant au sud du Sahara. Elle se retire, abandonnant les provinces de Oued Eddahab (ancien Rio de Oro) à leur propre sort. Les populations de cette province se rendent à Rabat et renouvellent le 14 août leur allégeance à S.M. Hassan II lors d'une cérémonie émouvante au Palais Royal. Elles réaffirment leur fidélité et leur attachement au Trône alaouite.

Le Maroc assume alors ses responsabilités et déploie ses forces. De 1976 à 1980, le polisario, soutenu par la Libye et l'Algérie, lance des agressions répétées contre le Maroc qui en appelle à la communauté internationale avant de proclamer son " droit de suite " contre les provocations en provenance du territoire algérien. A partir de 1980, la guerre tourne à l'avantage du Maroc, grâce à sa stratégie des "murs" de défense.

-En 1982, sous les " pressions de pays amis " comme la France, l'Espagne,certains pays d'Afrique et du monde arabe, et les Etats-Unis, S.M. Hassan II annonça lors du Sommet de l'OUA de Nairobi son accord pour l'organisation d'un référendum au Sahara sous l'égide de l'ONU.
Ce principe de référendum, l'Algérie en avait fait son cheval de Troie auparavant mais qu'elle s'était mise à combattre dès lors que le Royaume du Maroc l'avait accepté officiellement et qu'elle sentait le vent tourner.

- 12 novembre 1984 : Le Maroc quitte l'Organisation de l'unité africaine (OUA), après l'admission de la RASD et se refuse à intégrer l'Union africaine (UA), qui a succédé à l'OUA.

- 30 août 1988 : Le Maroc et le polisario acceptent un plan de paix de l'ONU qui prévoyait un cessez-le-feu, suivi plus tard par un référendum d'autodétermination.
- 6 septembre 1991 : Mise en œuvre du cessez-le-feu sous la surveillance d'une Mission de l'Onu pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso).
- 3 décembre 1997 : Reprise des opérations d'identification des électeurs, bloquées depuis trois ans après la relance du processus de paix sous l'égide de l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker.
- 12 mai 1999 : Le Maroc et le polisario acceptent un plan de l'ONU prévoyant un nouveau report du référendum.

- 28 juin 2000 : Le polisario rejette l'examen d'une "troisième voie" prévoyant une autonomie du Sahara et toute autre solution que le référendum.
- 1er-2 novembre 2001 : Sa Majesté le Roi Mohammed VI entreprend sa première visite de chef d'Etat au Sahara depuis son intronisation en 1999.
- 27 février 2002 : Visite du président Abdelaziz Bouteflika aux dirigeants du polisario à Tindouf, la première d'un président algérien. Une manière de les cautionner.

- 6 novembre : Le Maroc,par la voix de S.M. le Roi, juge "obsolète" et "inapplicable" tout projet de référendum d'autodétermination et , soutenu par plusieurs pays et par l'ONU, préconise une solution politique, impliquant des négociations politiques mais dans le cadre du respect de la souveraineté nationale marocaine.

L'Algérie s'emploie naturellement à saboter la formule.
- 31 juillet 2003 : L'ONU "appuie" un nouveau plan présenté par Baker. Ce cinquième plan prévoit un référendum d'autodétermination après cinq ans d'autonomie. Accepté par Alger et le polisario, il est rejeté par Rabat qui appuie une solution politique acceptable pour tous et articulée sur un statut d'autonomie, mais dans le cadre de la souveraineté marocaine déclarée "non négociable"
- 15 septembre 2004 : Alvaro De Soto, succède à James Baker comme envoyé spécial au Sahara du secrétaire général de l'ONU.

- 15 septembre : L'Afrique du Sud établit des relations diplomatiques avec la rasd. Le Maroc rappelle son ambassadeur à Pretoria.
- 21 mai 2005 : Le mercenaire Mohamed Abdelaziz affirme qu'il n'exclut pas une reprise de la guerre contre le Maroc
- 24 mai : Report d'un Sommet de l'Union du Maghreb arabe (Uma), en raison des divergences entre Alger et Rabat après que le président eut décidé de la saboter en affirmant sa décision de faire inviter les mercenaires du polisario aux travaux.
- 16 juin : Rabat annule une visite du Premier ministre algérien (prévue le 21), déclarée "inopportune" en raison de l'hostilité proclamée et d'agissements scandaleux contre le Maroc.

- 26 juillet : Peter van Walsum est nommé envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan pour tenter de lever les blocages dans le dossier.
- 18 août : Sur une initiative américaine et suite aux pressions répétées de la communauté mondiale , le polisario libère enfin les 404 derniers prisonniers marocains qu'il détenait à Tindouf.
-13 octobre : S.M. le Roi Mohammed VI reçoit M. van Walsum. Celui-ci avait indiqué que ses consultations au Maghreb visaient à "explorer les moyens de sortir de l'impasse".

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