Le 24 septembre 2005, la cité portugaise avait fait peau neuve. Tous ses habitants s'étaient mobilisés pour célébrer à leur manière le premier anniversaire du classement des remparts en tant que patrimoine mondial de l'humanité.
Les rues de la cité portugaise avaient été nettoyés de fond en comble. La cité avait subi un véritable lifting.
Les employés du nettoyage s'étaient même munis de masque avant de s'aventurer dans les dédales de quelques souterrains qui, à l'époque portugaise, servaient de dépôts et qui au fil des années s'étaient transformés en déchetterie…Bref ! La cité avait ainsi revêtu un aspect de fête. Et c'est vrai que cette journée du samedi ne fut pas une journée tout à fait comme les autres : Deux associations, “L'Association de la cité portugaise” et “ les Rangs d'Honneur” avaient réuni leurs efforts pour créer une ambiance particulière à cette occasion.
Une cinquantaine de médecins, d'universitaires, d'artistes,etc…membres des “ Rangs d'Honneur ”avaient fait le déplacement depuis Casablanca, Meknès, Settat, et d'ailleurs, pour animer cette journée , en partenariat avec l'Association de la cité portugaise, et en collaboration avec le Centre d'études et de recherches du patrimoine maroco-lusitanien, que dirige M. Azzeddine Karra : Ainsi, divers ateliers ont été organisés, et ont réuni plusieurs dizaines d'enfants : un atelier de peinture, un atelier de musique et un atelier de sensibilisation bucco-dentaire .
Plus d'une centaine de goûters leur ont été également distribués, des cartables et un ordinateur.
De son côté, le professeur Hakima Benchiki-Berrada, chef de service de dermatologie au CHU Ibn Rochd de Casablanca, tenait une réunion avec des habitants de la cité autour de deux sujets particuliers : le planning familial et les maladies sexuellement transmissibles. Un exposé fait avec doigté et pudeur, pour être plus efficace et persuasif.
Mais le point d'orgue de la journée a été la cérémonie de remise à la place qui était jadis vraisemblablement la sienne d'un canon datant de l'époque portugaise et qui avait été précipité du haut des remparts du côté du bastion de l'Ange dans les eaux du port, non loin de la Porte de la Mer.
En effet, Michel Amengual, journaliste-retraité, qui s'est établi à Sidi Bouzid et voue une amitié toute sympathique à la ville d'El Jadida et à la province des Doukkala, membre d'honneur des deux associations citées ci-dessus, a eu l'idée d'extraire ce canon de la vase où il était enfoui depuis des dizaines d'années et de le restituer au Bastion de l'Ange où il avait été installé par les Portugais.
L'opération n'était pas une mince affaire ! Le gouverneur d'El Jadida, M. Mohamed Yazid Zellou, donna son accord au projet en insistant particulièrement sur les nécessaires précautions à prendre en matière de sécurité et il fut d'ailleurs tenu au courant presque jour par jour de l'avancement des travaux…
Pour beaucoup de Jdidis, c'était comme une page de notre histoire qui, par ce geste, allait être ainsi restituée.
Toutes les garanties devaient être prises pour que la tâche puisse être menée à bien. Et Michel Amengual, en relation constante avec Azzeddine Karra, s'est chargé de veiller au bon déroulement de l'opération. Ainsi, sur les conseils du directeur de l'ODEP et de Mohammed Ghazouani, armateur local, contact fut pris avec la société Trasoum (Travaux Sous-Marins), spécialisée dans ce genre de travaux.
Le vendredi 16 septembre, profitant de la marée basse, vers 17h 30, des spécialistes plongeurs de la société Trasoum ont arrimé le canon pesant près d'une tonne et difficilement maniable , à une sorte de radeau constitué de fûts…Et à marée haute, dans le courant de la nuit, ils l'ont tiré jusqu'à la cale sèche du port d'El Jadida….A 1h30 du matin, samedi 17 Septembre, le canon était sauvé et se trouvait enfin sur la terre ferme, au grand soulagement de toute l'équipe de plongeurs qui savourèrent leur victoire dans la douce lumière des remparts de la cité.
Mais le canon, tel qu'il apparut au grand jour, était dans un tel état de délabrement qu'il ne pouvait être restitué ainsi au donjon des remparts… Commença alors un véritable travail d'orfèvre. Pendant trois jours, le canon fut gratté, poncé….Il retrouva enfin une allure plus présentable ! Escorté par de nombreux habitants de la cité, devant des touristes étonnés, juché sur un chariot tiré par les plongeurs de Trasoum, il traversa la rue principale de la Cité portugaise, puis il fut hissé à la place qui était la sienne jadis, sous les vivats de tous les enfants du quartier….
La population de la cité fut conviée à assister à son retour ce samedi 24 septembre. Le gouverneur était représenté par le caïd, des autorités provinciales et municipales faisaient partie du cortège, devancé par deux cavaliers en tenue de parade. Malgré les intenses préparatifs de la visite du Premier ministre français, M. Dominique De Villepin, une forte délégation française avait fait le déplacement de Casablanca pour s'associer à cette fête : Mme Brigitte Baley, la toute nouvelle consul général adjoint dont c'était la première sortie hors de Casablanca, M. Elie Nehme, vice consul, M. Bruno Roquier-Vicat, chef adjoint de la mission économique de l'ambassade de France à Casablanca. Pour sa part, M. Guy Seyriès, conseiller pour les affaires économiques et culturelles de l'ambassade de France à Rabat était représenté par M. Philippe Salis, nouveau Directeur de l'Alliance Franco-marocaine à El Jadida…
Quelques discours furent prononcés : M. Brahim El Kalii, président de l'Association de la cité portugaise s'est félicité au nom des habitants, de la restitution de cette pièce d'artillerie qui fait partie du patrimoine national. Le Dr Nourredine Bennani, Président de l'Association des “Rangs d'Honneur ” situa son action dans la continuité de celle qu'il avait entreprise l'an dernier, au profit des fauconniers kouassems .
Et Michel Amengual, dans une allocution fort émouvante, expliqua le sens de son initiative :
“Je veux voir dans cette cérémonie toute familiale, a-t-il dit, plus qu'un symbole : ce canon, bien affaibli par des décennies passées dans la vase a quand même été sauvé des eaux.
A l'origine, il était destiné à combattre tout ennemi venu récupérer cette portion de sol marocain qu'il croyait portugais. Certaines de ses batailles ont peut-être été glorieuses, mais combien de victimes a-t-il fait ? Mais de cet endroit, il a pu assister également aux assauts des vaillants guerriers marocains qui ont contraint les derniers soldats portugais à s'enfuir par la Porte de la Mer .
Sans doute, ce canon allait-il finir dans l'oubli, ravagé par le temps et les vagues. Mais ce sont des mains marocaines qui l'ont sauvé des eaux. Voyons-là, dans ce geste, la caractéristique essentielle du Maroc: Fier de toutes ses racines, arabes, berbères ou juives, portugaises ou françaises, ce vieil et beau pays tire son orgueil de cette tolérance qu'au quotidien il prouve au monde entier, dans ce monde aux assises actuellement si fragiles”. “Voyons donc, dans ce rassemblement, a poursuivi Michel Amengual, le symbole d'un Maroc jaloux de toutes les pages de son Histoire, n'en voulant occulter aucune, même les plus difficiles tant il sait qu'un arbre est plus fort pour affronter le temps quand il plonge ses racines au plus profond de la terre ”.
Et Michel Amengual conclut son allocution en s'adressant au canon : “ Canon ! Nous te saluons tous !(…) Sache que, dans ton orgueil blessé par ta chute du haut de ces remparts, nous veillerons sur toi, jalousement, pour qu'à jamais tu sois un témoin de cette histoire qui a façonné le Royaume du Maroc où nous sommes si fiers de vivre tous ensemble ”.
Les représentants du consulat et de la mission économique de l'ambassade de France se sont pour leur part réjouis de la symbiose qui existe entre les ressortissants français établis au Maroc et les Marocains, et ils se sont plu à voir dans ce geste un exemple de l'amitié franco-marocaine, comme l'a prouvé quelques heures plus tard, la visite au Maroc du Premier ministre Français.
Un lâcher de colombes, symbole de la Paix, mit fin à la manifestation ,aux fantasmes diaboliques et aux spéculations infondées de certaines mauvaises langues, qui au lieu d'aller chercher l'information à la source, se sont contentées des tchatches des cafés pour nuire et porter atteinte à cette noble initiative fort louable et qui mérite d'être gravée en or sur les remparts de Lbrija(MAZAGAO) pour rappeler aux ignorants de l'histoire et aux opportunistes que parfois par des gestes simples et des moyens limités, mais avec une grande volonté, le geste donne ses fruits bénéfiques.
Evidemment, on sait que ces spéculations ont été “ tissées ” diaboliquement pour décourager toute éventuelle bonne initiative. Et ce, pour des fins sataniques planifiés afin d'exploiter malicieusement le dossier de la cité portugaise.
Les rues de la cité portugaise avaient été nettoyés de fond en comble. La cité avait subi un véritable lifting.
Les employés du nettoyage s'étaient même munis de masque avant de s'aventurer dans les dédales de quelques souterrains qui, à l'époque portugaise, servaient de dépôts et qui au fil des années s'étaient transformés en déchetterie…Bref ! La cité avait ainsi revêtu un aspect de fête. Et c'est vrai que cette journée du samedi ne fut pas une journée tout à fait comme les autres : Deux associations, “L'Association de la cité portugaise” et “ les Rangs d'Honneur” avaient réuni leurs efforts pour créer une ambiance particulière à cette occasion.
Une cinquantaine de médecins, d'universitaires, d'artistes,etc…membres des “ Rangs d'Honneur ”avaient fait le déplacement depuis Casablanca, Meknès, Settat, et d'ailleurs, pour animer cette journée , en partenariat avec l'Association de la cité portugaise, et en collaboration avec le Centre d'études et de recherches du patrimoine maroco-lusitanien, que dirige M. Azzeddine Karra : Ainsi, divers ateliers ont été organisés, et ont réuni plusieurs dizaines d'enfants : un atelier de peinture, un atelier de musique et un atelier de sensibilisation bucco-dentaire .
Plus d'une centaine de goûters leur ont été également distribués, des cartables et un ordinateur.
De son côté, le professeur Hakima Benchiki-Berrada, chef de service de dermatologie au CHU Ibn Rochd de Casablanca, tenait une réunion avec des habitants de la cité autour de deux sujets particuliers : le planning familial et les maladies sexuellement transmissibles. Un exposé fait avec doigté et pudeur, pour être plus efficace et persuasif.
Mais le point d'orgue de la journée a été la cérémonie de remise à la place qui était jadis vraisemblablement la sienne d'un canon datant de l'époque portugaise et qui avait été précipité du haut des remparts du côté du bastion de l'Ange dans les eaux du port, non loin de la Porte de la Mer.
En effet, Michel Amengual, journaliste-retraité, qui s'est établi à Sidi Bouzid et voue une amitié toute sympathique à la ville d'El Jadida et à la province des Doukkala, membre d'honneur des deux associations citées ci-dessus, a eu l'idée d'extraire ce canon de la vase où il était enfoui depuis des dizaines d'années et de le restituer au Bastion de l'Ange où il avait été installé par les Portugais.
L'opération n'était pas une mince affaire ! Le gouverneur d'El Jadida, M. Mohamed Yazid Zellou, donna son accord au projet en insistant particulièrement sur les nécessaires précautions à prendre en matière de sécurité et il fut d'ailleurs tenu au courant presque jour par jour de l'avancement des travaux…
Pour beaucoup de Jdidis, c'était comme une page de notre histoire qui, par ce geste, allait être ainsi restituée.
Toutes les garanties devaient être prises pour que la tâche puisse être menée à bien. Et Michel Amengual, en relation constante avec Azzeddine Karra, s'est chargé de veiller au bon déroulement de l'opération. Ainsi, sur les conseils du directeur de l'ODEP et de Mohammed Ghazouani, armateur local, contact fut pris avec la société Trasoum (Travaux Sous-Marins), spécialisée dans ce genre de travaux.
Le vendredi 16 septembre, profitant de la marée basse, vers 17h 30, des spécialistes plongeurs de la société Trasoum ont arrimé le canon pesant près d'une tonne et difficilement maniable , à une sorte de radeau constitué de fûts…Et à marée haute, dans le courant de la nuit, ils l'ont tiré jusqu'à la cale sèche du port d'El Jadida….A 1h30 du matin, samedi 17 Septembre, le canon était sauvé et se trouvait enfin sur la terre ferme, au grand soulagement de toute l'équipe de plongeurs qui savourèrent leur victoire dans la douce lumière des remparts de la cité.
Mais le canon, tel qu'il apparut au grand jour, était dans un tel état de délabrement qu'il ne pouvait être restitué ainsi au donjon des remparts… Commença alors un véritable travail d'orfèvre. Pendant trois jours, le canon fut gratté, poncé….Il retrouva enfin une allure plus présentable ! Escorté par de nombreux habitants de la cité, devant des touristes étonnés, juché sur un chariot tiré par les plongeurs de Trasoum, il traversa la rue principale de la Cité portugaise, puis il fut hissé à la place qui était la sienne jadis, sous les vivats de tous les enfants du quartier….
La population de la cité fut conviée à assister à son retour ce samedi 24 septembre. Le gouverneur était représenté par le caïd, des autorités provinciales et municipales faisaient partie du cortège, devancé par deux cavaliers en tenue de parade. Malgré les intenses préparatifs de la visite du Premier ministre français, M. Dominique De Villepin, une forte délégation française avait fait le déplacement de Casablanca pour s'associer à cette fête : Mme Brigitte Baley, la toute nouvelle consul général adjoint dont c'était la première sortie hors de Casablanca, M. Elie Nehme, vice consul, M. Bruno Roquier-Vicat, chef adjoint de la mission économique de l'ambassade de France à Casablanca. Pour sa part, M. Guy Seyriès, conseiller pour les affaires économiques et culturelles de l'ambassade de France à Rabat était représenté par M. Philippe Salis, nouveau Directeur de l'Alliance Franco-marocaine à El Jadida…
Quelques discours furent prononcés : M. Brahim El Kalii, président de l'Association de la cité portugaise s'est félicité au nom des habitants, de la restitution de cette pièce d'artillerie qui fait partie du patrimoine national. Le Dr Nourredine Bennani, Président de l'Association des “Rangs d'Honneur ” situa son action dans la continuité de celle qu'il avait entreprise l'an dernier, au profit des fauconniers kouassems .
Et Michel Amengual, dans une allocution fort émouvante, expliqua le sens de son initiative :
“Je veux voir dans cette cérémonie toute familiale, a-t-il dit, plus qu'un symbole : ce canon, bien affaibli par des décennies passées dans la vase a quand même été sauvé des eaux.
A l'origine, il était destiné à combattre tout ennemi venu récupérer cette portion de sol marocain qu'il croyait portugais. Certaines de ses batailles ont peut-être été glorieuses, mais combien de victimes a-t-il fait ? Mais de cet endroit, il a pu assister également aux assauts des vaillants guerriers marocains qui ont contraint les derniers soldats portugais à s'enfuir par la Porte de la Mer .
Sans doute, ce canon allait-il finir dans l'oubli, ravagé par le temps et les vagues. Mais ce sont des mains marocaines qui l'ont sauvé des eaux. Voyons-là, dans ce geste, la caractéristique essentielle du Maroc: Fier de toutes ses racines, arabes, berbères ou juives, portugaises ou françaises, ce vieil et beau pays tire son orgueil de cette tolérance qu'au quotidien il prouve au monde entier, dans ce monde aux assises actuellement si fragiles”. “Voyons donc, dans ce rassemblement, a poursuivi Michel Amengual, le symbole d'un Maroc jaloux de toutes les pages de son Histoire, n'en voulant occulter aucune, même les plus difficiles tant il sait qu'un arbre est plus fort pour affronter le temps quand il plonge ses racines au plus profond de la terre ”.
Et Michel Amengual conclut son allocution en s'adressant au canon : “ Canon ! Nous te saluons tous !(…) Sache que, dans ton orgueil blessé par ta chute du haut de ces remparts, nous veillerons sur toi, jalousement, pour qu'à jamais tu sois un témoin de cette histoire qui a façonné le Royaume du Maroc où nous sommes si fiers de vivre tous ensemble ”.
Les représentants du consulat et de la mission économique de l'ambassade de France se sont pour leur part réjouis de la symbiose qui existe entre les ressortissants français établis au Maroc et les Marocains, et ils se sont plu à voir dans ce geste un exemple de l'amitié franco-marocaine, comme l'a prouvé quelques heures plus tard, la visite au Maroc du Premier ministre Français.
Un lâcher de colombes, symbole de la Paix, mit fin à la manifestation ,aux fantasmes diaboliques et aux spéculations infondées de certaines mauvaises langues, qui au lieu d'aller chercher l'information à la source, se sont contentées des tchatches des cafés pour nuire et porter atteinte à cette noble initiative fort louable et qui mérite d'être gravée en or sur les remparts de Lbrija(MAZAGAO) pour rappeler aux ignorants de l'histoire et aux opportunistes que parfois par des gestes simples et des moyens limités, mais avec une grande volonté, le geste donne ses fruits bénéfiques.
Evidemment, on sait que ces spéculations ont été “ tissées ” diaboliquement pour décourager toute éventuelle bonne initiative. Et ce, pour des fins sataniques planifiés afin d'exploiter malicieusement le dossier de la cité portugaise.
