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La confusion au sein de la majorité brouille les cartes

La cacophonie règne au sein de la majorité en France pour la conduite de la campagne pour le oui au référendum sur la Constitution européenne, alors qu'un nouveau sondage «coup de tonnerre» vient de raviver les inquiétudes en créditant les partisans du no

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Cette confusion qui va s'amplifiant, survient alors que le «non» à la consultation du 29 mai monte en puissance - après trois sondages où il atteint successivement 51, 52, puis 55 pour cent - et que M. Raffarin, contesté dans ses propres rangs, est aux prises depuis des mois avec un fort mouvement social. «Le rôle principal, de mon point de vue, c'est celui du président de la République.

C'est son engagement dans la campagne qui va faire bouger les choses», a déclaré un des plus importants ministres, François Fillon (Education) sur la télévision privée TF1. M. Fillon a souligné que «dans les institutions, il y a un patron, c'est le président de la République, il y un chef de la majorité, c'est le Premier ministre et puis il y a un parti majoritaire (UMP, Union pour un Mouvement populaire) qui est dirigé par Nicolas Sarkozy». Le ministre de l'Education, qui rappelle avoir voté «non» au référendum de Maastricht en 1992, créant la monnaie unique, a expliqué que cette fois, «en disant -non- à ce traité constitutionnel, on dirait -non- à tous les efforts que la France a faits pour donner à l'Europe un visage qui ressemble à notre modèle politique et économique». Mais ces déclarations suivent de quelques heures celles de M. Raffarin qui, jeudi soir, s'était présenté comme «chef d'explication» de la campagne. «Il y a au sommet le président de la République qui pose une question aux Français.

C'est ça un référendum», a affirmé M. Raffarin. Selon lui, le chef de l'Etat «devra expliquer l'enjeu. Je pense qu'il le fera. C'est son intention, c'est une responsabilité tellement importante pour notre pays. On a besoin d'entendre son message». «Il y a la campagne des partis. Il peut y avoir une campagne d'explication du gouvernement. En tant que chef du gouvernement, je serai chef de cette campagne d'explication», a-t-il déclaré. «Raffarin veut mener la campagne», titrait vendredi le quotidien Le Parisien (populaire).

Un proche du président de l'UMP, Manuel Aeschlimann, a estimé que l'implication de M. Raffarin «n'apporterait rien à la campagne», alors que celle de M. Sarkozy pourrait «insuffler une vraie dynamique». Il a été vertement rappelé à l'ordre par M. Raffarin, qui a dénoncé les «jeux persos» (personnels, ndlr). Mais d'autres voix ont appuyé M. Aeschlimann.

De son côté, François Bayrou, président de l'UDF (centristes, membres de la majorité), a demandé au gouvernement de se mettre «en retrait» de la campagne. La contestation du rôle de M. Raffarin a même gagné les dirigeants socialistes, inquiets eux aussi d'une éventuelle victoire du «non». Ainsi Anne Hidalgo, une secrétaire nationale, a souhaité que le Premier ministre «ne vienne pas trop perturber le camp du -oui».

A droite comme à gauche, le “non” progresse
55% des Français ont l'intention de voter «non» au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne, selon un sondage à paraître samedi dans l'hebdomadaire Marianne, ce qui marque une forte nouvelle progression du «non». Ce sondage, réalisé le 23 mars, traduit une montée en puissance du «non» de droite, à 41% des intentions de vote (+5%) par rapport au précédent sondage CSA pour le quotidien Le Parisien, réalisé les 16 et 17 mars, qui donnait pour la première fois le non majoritaire à 51% contre 49% au «oui».
Le «non» de gauche progresse également, passant de 57 à 58%.

Selon ce sondage CSA Marianne, 50% des personnes interrogées expriment leur intention de s'abstenir ou de voter blanc ou nul, contre 53% auparavant. Interrogés sur le résultat qu'ils espèrent «au fond d'eux mêmes», les sondés se prononcent majoritairement (37%) pour une victoire du «oui», 30% souhaitant la victoire du «non» et 33% affirmant que «cela n'a pas d'importance». Les deux derniers sondages publiés depuis une semaine donnaient le «non» vainqueur avec soit 51, soit 52% des voix.
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