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La menace de violences plane sur le référendum

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Tout comme le gouvernement d'Iyad Allaoui en janvier, celui d'Ibrahim Jaafari se trouve devant un défi de taille: assurer la sécurité des électeurs irakiens samedi pour la deuxième consultation dans le pays depuis la chute du régime dictatorial de Saddam Hussein, il y a deux ans et demi.

En dépit de strictes mesures de sécurité le 31 janvier, des dizaines d'Irakiens ont été tués en allant voter lors des élections générales. Les votants s'exposent à la même menace lors du référendum de samedi sur le projet de Constitution, le violence ne refluant pas dans le pays.

Près de 90 personnes ont été tuées mardi et mercredi, dont 65 dans deux attentats suicide d'une extrême violence dans une ville du nord-ouest de l'Irak, Tall Afar, qui avait été "officiellement" nettoyée des rebelles lors d'une opération militaire d'envergure en septembre. Fait significatif, ces deux attentats ont été revendiqués par le chef d'Al-Qaëda en Irak, le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, qui a ouvertement menacé les Irakiens qui se rendront aux urnes samedi.

Et on peut s'attendre à tout dans le combat sans merci qui oppose Américains et autorités irakiennes d'une part et groupes extrémistes d'autre part. Ainsi, un groupe islamiste armé, Jaëch Al-Takfa Al-Mansoura (Armée de la confession victorieuse), lié à Al-Qaëda, est même allé jusqu'à menacer de mort, mercredi sur l'internet, les dirigeants du Parti islamique, le principal parti sunnite irakien, reprochant à ceux-ci d'avoir appelé à voter "oui" à la Constitution, après les modifications de dernière minute apportées au texte.

"La commission islamique de Jaëch Al-Takfa Al-Mansoura a décidé de considérer les apostats Mohsen Abdel Hamid et Tarek Al-Hachémi comme des cibles des moudjahidines où qu'ils soient", pouvait-on lire dans le communiqué signé de ce groupe.

La menace sur le scrutin est réelle au point de justifier un imposant dispositif de sécurité des autorités irakiennes qui fera pratiquement de l'Irak un pays mort pendant au moins quatre jours.

"L'objectif est de protéger chaque électeur", a dit le Premier ministre Ibrahim Jaafari, et son ministre de l'Intérieur Bayane Baqer Soulagh a prévu un couvre-feu, des restrictions draconiennes sur les déplacements, et la fermeture des frontières extérieures et entre les provinces pour limiter le risque d'attentats samedi. La crainte de violences le jour même du référendum a été exprimée par le président américain George W. Bush. "Je m'attends à des violences parce qu'il y a un groupe de terroristes et de tueurs qui veulent essayer d'arrêter l'avancée de la démocratie en Irak", a-t-il déclaré mardi, disant s'attendre néanmoins à "ce que les gens votent".

"Nous avons obtenu des succès remarquables en janvier, quand des millions de personnes ont voté. Et ils ont maintenant la chance de voter sur une Constitution qui les aidera à unifier le pays. Et ensuite ils auront l'occasion de voter, si la Constitution passe, sur un gouvernement permanent", a-t-il ajouté.

Les responsables irakiens assurent que la plupart des 15,5 millions d'électeurs appelés à se prononcer sur ce texte crucial pour leur avenir iront voter. Une inconnue demeure cependant sur le nombre de sunnites qui iront voter, eux qui ont boycotté les élections de janvier dernier, à l'appel de leurs chefs politiques et religieux.

Ces derniers n'ont jamais paru aussi divisés qu'actuellement.
Certains d'entre eux ont appelé à un vote positif au référendum, d'autres continuent de prôner le "non" ou le boycottage.
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