L'amour constitue l'un des thèmes essentiels de la poésie « légère » amazighe. Deux genres poétiques lui servent de « supports ». L'amour y prend différents aspects et est exprimé sous diverses postures. Ce sentiment universel est véhiculé par des images et des figures rhétoriques traduisant la nature et l'intensité du rapport entre l'amoureux et l'être chéri. Cette rubrique a pour but de présenter les différentes fluctuations de ce thème dans la poésie amazighe du Maroc central.
L'amour peut, effectivement, prendre la figure d'une passion incontrôlable, d'un sentiment absolu. Une sorte de destin ou fatalité qui transcende les contingences, abolit le temps et l'espace. L'amour n'est plus un chois libre, c'est un sentiment que subit à sa « victime ».
Il se passe de toutes les barrières et de toutes les morales. Ce sentiment force la raison à démissionner, céder devant les assauts d'un désir qui échappe à tout contrôle. En témoigne cette tamawayt puisée du patrimouine poétique des Ayt Hdiddou :
Bettu nnec ur llin all da d ittmun
umlal d wuskay, imun umedda d uwtul,
idfured wuccen ahuli, taru tazart adil,
yamen muc i wgherda,
tekker tuga gg iselliwen.
L'on se séparera lorsque se concerteront
gazelles et lévriers, buze et lièvre,
que le chacal suivra le bélier, que le figuier
produira du raisin,
qu'entre chat et souris règnera l'entente,
que, sur les pierres poussera l'herbe.
L'amour ici, vécu comme fatalité, est sans issue. Il paralyse la raison, handicape sa « proie » qui ne peut ni concevoir, ni envisager sa séparation avec l'être aimé. Les conditions de la rupture, exprimées ici par le biais de l'oxymore, supposent un bouleversement, non de la vie de l'amoureux, mais une métamorphose de l'ordre de la nature et de l'univers. La figure stylistique de l'oxymore traduit un attachement « maladif » de l'amoureux à son amant, un attachement absolu, total et inconditionnel.
La séparation impliquerait des mutations dans l'ordre de la nature, particulièrement au niveau du monde animal dans sa hiérarchie et son organisation. Les prédateurs devront s'associer à leur proie, c'est-à- dire, se condamner à mourir. L'amour est ainsi exprimé comme menace de déstabilisation de l'ordre des choses.
C'est un sentiment nihiliste qui n'offre aucune alternative, aucun autre choix. C'est un amour racinien, tragique. L'être amoureux, tel un personnage d'une tragédie assume son destin et va jusqu'au bout. Son existence sentimentale est scellée.
L'amour peut, effectivement, prendre la figure d'une passion incontrôlable, d'un sentiment absolu. Une sorte de destin ou fatalité qui transcende les contingences, abolit le temps et l'espace. L'amour n'est plus un chois libre, c'est un sentiment que subit à sa « victime ».
Il se passe de toutes les barrières et de toutes les morales. Ce sentiment force la raison à démissionner, céder devant les assauts d'un désir qui échappe à tout contrôle. En témoigne cette tamawayt puisée du patrimouine poétique des Ayt Hdiddou :
Bettu nnec ur llin all da d ittmun
umlal d wuskay, imun umedda d uwtul,
idfured wuccen ahuli, taru tazart adil,
yamen muc i wgherda,
tekker tuga gg iselliwen.
L'on se séparera lorsque se concerteront
gazelles et lévriers, buze et lièvre,
que le chacal suivra le bélier, que le figuier
produira du raisin,
qu'entre chat et souris règnera l'entente,
que, sur les pierres poussera l'herbe.
L'amour ici, vécu comme fatalité, est sans issue. Il paralyse la raison, handicape sa « proie » qui ne peut ni concevoir, ni envisager sa séparation avec l'être aimé. Les conditions de la rupture, exprimées ici par le biais de l'oxymore, supposent un bouleversement, non de la vie de l'amoureux, mais une métamorphose de l'ordre de la nature et de l'univers. La figure stylistique de l'oxymore traduit un attachement « maladif » de l'amoureux à son amant, un attachement absolu, total et inconditionnel.
La séparation impliquerait des mutations dans l'ordre de la nature, particulièrement au niveau du monde animal dans sa hiérarchie et son organisation. Les prédateurs devront s'associer à leur proie, c'est-à- dire, se condamner à mourir. L'amour est ainsi exprimé comme menace de déstabilisation de l'ordre des choses.
C'est un sentiment nihiliste qui n'offre aucune alternative, aucun autre choix. C'est un amour racinien, tragique. L'être amoureux, tel un personnage d'une tragédie assume son destin et va jusqu'au bout. Son existence sentimentale est scellée.
