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Le fumorat féminin au Maroc : 50% des femmes fumeuses ont moins de 35 ans

Fumorat féminin reste faible au Maroc. Environ 132.000 femmes fument, soit un taux de 3,3 de fumeuses parmi les fumeurs et de 1,4 parmi les femmes.
Le constat est dressé par le groupe franco-espagnol Altadis, qui contrôle 80 % de la Régie des tabacs m

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Les femmes achètent leur cigarettes en paquet et peu au détail. «Les femmes n'achètent pas au détail parce qu'elles cherchent à rester fidèles à la marque qu'elles fument, comme elles sont fidèles à leur coiffure, à leur parfum et aux marques qu'elles portent. Les vendeurs au détail vendent des marques qui ne sont pas aimées par les femmes», explique Ilham, étudiante âgée de 23 ans. En effet, 85% de femmes fument principalement des marques haut de gamme.

La consommation moyenne journalière des femmes est moins importante que celle des hommes (12 cigarettes contre 15 cigarettes pour les hommes). 46% du fumorat féminin a une consommation journalière de 11 cigarettes et plus. 50% des femmes fumeuses ont moins de 35 ans. Jadis, la cigarette s'est vulgarisée en réunissant des femmes, issues d'une certaine classe sociale, autour d'un verre de thé. Cette tradition est aujourd'hui en voie de disparition puisque la femme n'a plus besoin de se cacher pour fumer. A la question de savoir pourquoi les femmes fument, Malika, 40 ans, cadre dans une entreprise de la place, répond que «C'est plutôt un vice comme d'autres.

Il existe ceux qui fument juste pour donner cette image de la femme émancipée. Il est vrai que la cigarette coupe l'appétit. Mais, elle diminue le risque d'avoir des rondeurs. C'est aussi le fait de vouloir ressembler aux autres que l'on devient accroc. Au fait, c'est une attitude négative». Loubna, 23 ans, secrétaire, affirme : «Je fume pour me calmer. Quand je travaille trop, j'ai la tête serrée ; ce qui me donne l'envie de griller une sèche. Je fume trop surtout en attendant un ami ou une amie qui vient en retard à notre rendez-vous».
Mina, 43 ans, journaliste, qui fume en moyenne un paquet de blondes par jour, rétorque qu'elle a «commencé à fumer par défi aux gens qui font le rapprochement entre la cigarette et la prostitution par exemple.

Par cet acte, je voulais montrer que si la femme fume, cela ne veut pas dire qu'elle n'assume pas ses responsabilités professionnelles et ne jouent pas pleinement son rôle dans la société. La femme qui fume peut être une femme politique et/ou intellectuelle».

Souad, 41 ans, avocate, témoigne : «Je dépense 32 DH par jour pour me procurer un paquet de cigarettes. Là n'est pas le problème, car je suis consciente que je suis en train de détruire ma santé. J'ai commencé à fumer au lycée pour faire comme la plupart des jeunes de l'époque. Aujourd'hui, je n'arrive plus à me débarrasser de ce vice, malgré plusieurs tentatives de cesser de fumer. J'ai utilisé plusieurs méthodes : patch, chewing-gum… sans résultat»
Pourtant, Zineb, 32 ans, médecin, ne partage pas tous ces avis.

Elle souligne que « je trouve que les femmes arborant une cigarette à la bouche est vulgaire qui représente un manque flagrant d'hygiène, d'autant plus que la majeure partie de ces femmes essayent de montrer aux hommes qu'elles sont émancipées et qu'elles sont leurs égales en adoptant la cigarette. Je n'aime pas cette dualité reposant sur signe superflu». Zineb a recommandé d'augmenter les taxes sur le tabac et les prix de vente des cigarettes dans l'objectif de dissuader les fumeurs, particulièrement les jeunes.

Pour l'anecdote, une femme interviewée, à l'occasion de la journée internationale de la femme, m'a gentiment demandé de lui offrir un paquet de blondes avant de répondre à mes questions.
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