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Le point sur la situation de la pauvreté et de la marginalisation au Maroc : 66% des personnes démunies vivent dans les zones rurales

Une quipe d'experts de la Banque mondiale a élaboré, au cours de l'année 2004, en collaboration avec le Haut commissariat au Plan un rapport sur la pauvreté au Maroc. Il s'agit d'une véritable carte détaillée de la pauvreté dans le pays, visant à mieux c

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Réalisé sur la base de l'enquête auprès des ménages de 1998-99 et du recensement de 1994, le rapport indique que les résultats de l'analyse font état d'une variation géographique importante dans la distribution du bien-être et entre les régions, provinces et communes. De grandes différences dans le niveau de pauvreté existent entre les communes rurales. Certaines d'entre elles connaissent de grandes concentrations de pauvreté. Leur seuil de pauvreté est de l'ordre de 3037 dirhams par personne et par année, alors que celui des zones urbaines s'élève à 3922 dirhams.

La pauvreté reste dans une large mesure un phénomène rural. Presque un Marocain sur quatre est pauvre dans les zones rurales par rapport à un sur dix dans les zones urbaines. Bien que la population rurale représente 46% de la population totale, 66% des pauvres vivent dans les zones rurales. Mais cela n'empêche pas que la pauvreté dans les régions urbaines est en croissance. La part des pauvres urbains est passée de 27% à 34% du nombre total des pauvres au cours des années 90, presque quatre fois plus vite que l'exode rural-urbain de la population.

Les résultats montrent par ailleurs que le ciblage des programmes sociaux sur les zones rurales au niveau communal peut être une approche efficace pour atteindre les pauvres en minimisant les fuites en faveur des ménages plus aisés, en particulier si ce ciblage est complété par d'autres critères pour identifier les pauvres dans les communes. L'analyse utilisant la base de données géographiques constate que de nombreux programmes gouvernementaux de développement social paraissent avoir bien réussi à atteindre les zones rurales pauvres. Ceci s'applique aux gains en termes de scolarisation (primaire et secondaire) qui ont été les plus élevés parmi les couches les plus démunies en milieu rural et particulièrement les filles.

Le rapport explique que malgré les niveaux croissants de la pauvreté tout au long des années 90, les indicateurs sociaux se sont considérablement améliorés du fait de programmes ambitieux d'alphabétisation et de développement rural. A titre d'exemple, la scolarisation primaire nette est passée de 58% en 1990 à 70% en 1998 (et ensuite en 2003), l'espérance de vie est passée de 67 ans en 1990 à 69 ans en 1998 (et puis à 70 ans en 2001) et l'accès à l'eau potable est passé quant à lui de 75% en 1990 à 80% en 2000. A signaler, que le dernier rapport de la Banque mondiale, en date du 30 mars 2001, avait identifié une forte corrélation entre la croissance économique et l'atténuation de la pauvreté au Maroc.

Selon le Haut commissariat au Plan, « le taux de pauvreté en 2000-2001 est estimé à 17.8% contre 19% de la population totale en 1998-99 ». Ce qui veut dire que depuis 1998-99, la croissance a varié, mais, en moyenne, elle a été positive. Cette croissance réelle du PIB était en moyenne de 1,8%. Elle est passée à 4% de 1999 à 2003. De plus, étant donné la concentration des populations pauvres dans les zones rurales, la croissance était vraisemblablement pro-pauvre, vu que la croissance de l'agriculture s'est accélérée d'une moyenne négative (-1,3%) durant la grande partie des années 90, à 8,2% au cours des quelques dernières années. Le taux de croissance de l'industrie manufacturière et de la construction, deux secteurs à forte intensité de main-d'œuvre qui font travailler les groupes à revenu faible, a augmenté de 3,7% et 4,4% respectivement du PIB.

Cependant et en dépit de la hausse de la consommation privée par habitant, l'inégalité et le chômage urbain ont continuer à grimper. L'augmentation est disproportionnée parmi les jeunes et les instruits qui enregistrent respectivement des taux de chômage de 32% et 27%.

A noter, que le Haut commissariat au Plan envisage de réaliser une nouvelle carte de la pauvreté dans les deux années à venir, sur la base de l'enquête auprès des ménages réalisée en 2001 et du recensement de 2004.

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