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Le théâtre marocain, confiné dans un rôle de figurant

Encore une énième journée mondiale du théâtre pour fêter cet art qui souffre de plusieurs maux. Encore une journée pour rappeler que c'est par le théâtre qu'on peut toucher la population, l'éduquer, l'instruire et lui inculquer des idées nobles et généreu

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Malgré la mise en place depuis quelques années d'un fonds d'aide à la production théâtrale, il a du mal à décoller pour assurer une pratique constante et professionnelle.

Très peu de salles sont équipées pour servir de théâtre. A l'exception de quelques salles se trouvant à Casablanca, Rabat, El Jadida, Tanger, Agadir et Marrakech, l'activité théâtrale est presque nulle dans d'autres villes du Royaume. Aussi, la qualité de tout ce qu'on propose au public relève-t-elle du patchwork qui allie un théâtre de distraction basé seulement sur le rire. Les pièces théâtrales se multiplient, se ressemblent et traitent souvent du même sujet.

A vrai dire, on est très loin de ce théâtre populaire, militant et engagé que feu Abdessamad Kenfaoui nous a offert pour l'éternité. Aujourd'hui oublié, il demeure un pionnier de la dramaturgie marocaine, au legs littéraire méconnu. Il avait deux passions, le théâtre et la défense de la classe ouvrière. Ecrivain et réalisateur, A. Kenfaoui était le promoteur du théâtre populaire national, à un moment où le colonialisme avait réalisé l'importance de l'utilisation de cette arme redoutable comme moyen de lutte pour l'indépendance.

Il fut un haut fonctionnaire et un dramaturge qui fit école, traquant par l'ironie et le ridicule la fourberie, la corruption et l'injustice. Son théâtre était à la fois de divertissement, militant et engagé. Contes, proverbes, adages et scènes des plus pittoresques, constituent l'héritage populaire dont il s'est inspiré, et dans lequel il a puisé tout ce qu'il y a de plus noble. A lui et à son œuvre, nous rendons un vibrant hommage.
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