Menu
Search
Samedi 27 Décembre 2025
S'abonner
close
Samedi 27 Décembre 2025
Menu
Search

Les appels à la démission du gouvernement libanais : se multiplient Le bras de fer se durcit

No Image
Les appels à la démission du gouvernement libanais pro-syrien se multipliaient vendredi, alors que l'opposition s'apprête à accroître encore la mobilisation populaire contre le pouvoir. Apparaissant renforcée par l'émotion de la population et les sit-in contre le pouvoir et la Syrie sur les lieux de l'attentat et devant la tombe de Hariri, l'opposition tenait vendredi après-midi une réunion pour «amplifier la mobilisation populaire contre le pouvoir», a indiqué à l'AFP un des membres de l'opposition, Samir Frangié. «Nous avons deux revendications: une enquête internationale pour identifier les coupables et le départ total des forces syriennes», a-t-il ajouté, estimant nécessaire la mise en place d'un nouveau pouvoir avant les élections prévues au printemps.

L'ancien Premier ministre Salim Hoss, qui ne fait pas partie de l'opposition, a quant à lui exhorté «le pouvoir à prendre des initiatives permettant de faire baisser la tension». «Cela passe par une démission du gouvernement et la formation d'un cabinet de transition où l'opposition sera représentée. De telles mesures permettront de faire participer cette opposition à l'enquête et à la préparation des élections», a ajouté M. Hoss, un homme dont l'opinion est respectée par la classe politique.

Même l'ex-ministre et député Najib Mikati, qui entretient d'étroites relations avec les dirigeants syriens, a appelé à la démission du gouvernement. Les quotidien Al Diyar et Al Chark, qui ne sont pourtant pas proches de l'opposition, appellent également à la démission du gouvernement. «Ce gouvernement ne peut pas continuer. M. Karamé est dans l'erreur s'il ne s'en va pas. Son devoir national doit le porter à le faire». «Il n'y a aucune honte à ce que le gouvernement se plie à la volonté populaire et s'en aille», affirme Al-Diyar. Jeudi soir, un des ténors de l'opposition, Walid Joumblatt, a affirmé que «ce pouvoir va être balayé par le peuple».

L'opposition rejette sur la Syrie et le pouvoir libanais qui lui est inféodé la responsabilité «au moins par omission» du meurtre de Hariri. Des milliers de personnes, dont des jeunes de toutes les confessions et de classes sociales différentes, ont organisé jeudi soir un sit-in sur les lieux de l'attentat et ont scandé dans slogans anti-syriens. «Musulmans et chrétiens unis, nous disons non à la Syrie», ont-ils scandés.

A l'initiative d'ONG, une pétition qui a déjà reçu plusieurs milliers de signatures circule, soutenant la demande d'une enquête internationale proposée par la France et l'Union Européenne.

Les autorités libanaises ont rejeté cet appel mais indiqué qu'elles étaient prête à accueillir des experts suisses spécialisés dans les explosifs et l'ADN. Près de la tombe de Hariri et de ses sept gardes de corps tués avec lui, une pétition sur lesquels sont écrits les seuls mots «Démissions» porte déjà plusieurs milliers de signatures sur un ruban de papier déroulé à même la terre et qui s'étend déjà sur 300 mètres de long.

Le défilé interminable se poursuit vendredi au domicile des Hariri où des milliers de gens attendent des heures tous les jours pour présenter les condoléances.
Le ministre de la Justice Adnane Addoum a indiqué vendredi que la justice était à la recherche de six suspects ayant quitté le Liban pour l'Australie quelques heures après l'attentat.

Le président libanais, Emile Lahoud, s'est rendu vendredi au domicile de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri assassiné lundi où il a présenté ses condoléances à la famille du disparu.

Selon un communiqué de la présidence, le chef de l'Etat a affirmé à la famille que la mort de Hariri «est une perte immense pour le Liban» et que «tout sera mis en oeuvre pour débusquer les coupables».

M. Lahoud avait été précédé jeudi soir par son Premier ministre Omar Karamé et par le ministre de l'Intérieur Soleiman Frangié.

L'opposition et la famille de Hariri avaient refusé l'organisation d'obsèques nationales et les représentants du pouvoir n'y avait pas assisté, à l'exception du président du Parlement, Nabih Berri, accompagné du vice-président syrien, Abdel Halim Khaddam, un ami personnel du défunt.
Lisez nos e-Papers