Afin que le traitement soit efficace, les médecins du pape lui ont conseillé d'arrêter la parole pendant plusieurs jours. Les experts médicaux externes craignent que le pape ne parvienne pas à parler pour une longue période. L'état de santé empêchera incontestablement le pape de poursuivre le peu de missions qui lui restent. Pas loin de la semaine dernière, Jean Paul II a évoqué l'importance que revêt sa mission, signalant sa détermination à rester pape jusqu'à la fin de ses jours.
Justement, tout le long de son pontificat, il n'a pas cessé d'élucider combien les personnes qui vivent avec des handicaps peuvent servir l'Eglise. " Combien de personnes trouvent-ils la compréhension et le confort auprès de leurs aînés qui peuvent être malades, et qui parviennent toutefois à leur inspirer le courage à travers leur conseil imprégné de l'amour, de leurs prières discrètes et de leur témoignage de souffrance, vécu comme une acceptation persévérante ?", a écrit le pape en 1999 dans une lettre destinée aux personnes âgées.
Egalement, il a clairement exprimé qu'il juge que la fonction visible de sa mission est d'être le pasteur pour un milliard de catholiques romains dans le monde. Les experts du Vatican pensent que le seul argument qui pourrait le persuader à quitter le Vatican est qu'il se sente, lui même, incapable d'accomplir son rôle en bonne et due forme. Comme il subsiste une confusion touchant le nombre des papes qui ont démissionné jusqu'à présent, -peut être 10-, le dernier en date a quitté son poste au cours du 13e siècle, les canons expliquent par ailleurs que c'est permissible.
En l'absence de rapports authentifiés, les rumeurs disent que le pape Jean Paul II a déjà préparé la lettre de démission, au cas où il est en permanence malade. Qu'il s'agisse de la mort du pape ou de sa démission, c'est le collège des cardinaux que revient le droit de choisir le successeur. A défaut d'une démission, le pape invalide pourrait déléguer la majeure partie de son pouvoir. Comme il n'y a aucun droit établi, il est devenu clair au cours des années, que les personnages proches du pape sont l'archevêque Stanislaw Dziwisz, le cardinal Angelo Sodano et le cardinal Joseph Ratzinger. Dziwisz, un proche collaborateur et le secrétaire de toujours du pape est constamment à ses côtés.
Il est également le chambellan du pape, une position extrêmement stratégique à un moment où le temps et l'énergie du pape sont rationalisés. Dziwisz paraît tellement en harmonie avec la manière de réfléchir du pape à tel point que beaucoup au Vatican considèrent que c'est lui l'auteur de plusieurs décisions coutumières prises au nom du pape. Etant donné qu'il est le secrétaire d'Etat au Vatican, Sodano est le second homme après le pape.
Très loyal au pontife, Sodano a expliqué récemment que le pape pourrait percevoir la démission comme un grand fardeau. Sodano, 77ans, a dit que la décision de la démission “était une affaire relevant de la conscience du pape." Rappelons que Ratzinger, un théologien conservateur à la tête d'une puissante congrégation de la doctrine de la foi, est chargé de renforcer la foi du pape.
Le pape et Ratzinger ont la même opinion concernant les grands problèmes, seulement il n'est pas évident si le ton conservateur des dernières déclarations de l'église traduit les idées du pape ou celles du Ratzinger, dont l'influence prend de plus en plus de l'ampleur.
Précisons par ailleurs que la seule chose qui n'a jamais été une grande priorité du pape actuel est qu'il ne s'est jamais préoccupé des affaires administratives. Il n'a jamais laissé le doute que le Vatican est une monarchie et qu'il est le monarque suprême. Au contraire, la volonté de déléguer a toujours fait partie de ses démarches pontificales. Après 2000 ans d'expérience, la bureaucratie au Vatican fonctionne comme une montre sans l'intervention du pape. Toutefois, les voix s'élèvent pour dire que ces derniers jours, le rythme a substantiellement baissé. Avant que la santé du pape commence à se détériorer, il avait une incroyable capacité pour le travail. Au cours des dernières années, il a porté tout son intérêt rien que sur les affaires qui comptent le plus pour lui.
Certainement, cet intérêt est en perte de vitesse à un moment où l'église pénètre de plain pied les eaux troubles de son troisième millénaire avec un pape dont la souffrance a atteint son paroxysme et qui affronte néanmoins la mort courageusement.
Quoiqu'il advienne de l'Eglise, les dernières périodes de la maladie ont donné la chance au pape de s'exprimer sur un thème qu'il a défendu durant ses 25 ans de pontificat. "Lorsque le corps est gravement malade, souffrant d'une totale invalidité et que la personne est presque incapable de vivre, vous ne pouvez pas imaginer la maturité intérieure et la grandeur spirituelle qui deviennent évidentes, donnant une leçon émouvante à ceux qui sont en bonne santé ", a écrit le pape à " Salvifici Doloris", sa lettre apostolique sur la souffrance en 1984.
Par Tom Hundley
Knight Ridder Tribune
Traduction de Zineb El Ouardighi
© 2005, Le Matin Du Sahara
et du Maghreb
Justement, tout le long de son pontificat, il n'a pas cessé d'élucider combien les personnes qui vivent avec des handicaps peuvent servir l'Eglise. " Combien de personnes trouvent-ils la compréhension et le confort auprès de leurs aînés qui peuvent être malades, et qui parviennent toutefois à leur inspirer le courage à travers leur conseil imprégné de l'amour, de leurs prières discrètes et de leur témoignage de souffrance, vécu comme une acceptation persévérante ?", a écrit le pape en 1999 dans une lettre destinée aux personnes âgées.
Egalement, il a clairement exprimé qu'il juge que la fonction visible de sa mission est d'être le pasteur pour un milliard de catholiques romains dans le monde. Les experts du Vatican pensent que le seul argument qui pourrait le persuader à quitter le Vatican est qu'il se sente, lui même, incapable d'accomplir son rôle en bonne et due forme. Comme il subsiste une confusion touchant le nombre des papes qui ont démissionné jusqu'à présent, -peut être 10-, le dernier en date a quitté son poste au cours du 13e siècle, les canons expliquent par ailleurs que c'est permissible.
En l'absence de rapports authentifiés, les rumeurs disent que le pape Jean Paul II a déjà préparé la lettre de démission, au cas où il est en permanence malade. Qu'il s'agisse de la mort du pape ou de sa démission, c'est le collège des cardinaux que revient le droit de choisir le successeur. A défaut d'une démission, le pape invalide pourrait déléguer la majeure partie de son pouvoir. Comme il n'y a aucun droit établi, il est devenu clair au cours des années, que les personnages proches du pape sont l'archevêque Stanislaw Dziwisz, le cardinal Angelo Sodano et le cardinal Joseph Ratzinger. Dziwisz, un proche collaborateur et le secrétaire de toujours du pape est constamment à ses côtés.
Il est également le chambellan du pape, une position extrêmement stratégique à un moment où le temps et l'énergie du pape sont rationalisés. Dziwisz paraît tellement en harmonie avec la manière de réfléchir du pape à tel point que beaucoup au Vatican considèrent que c'est lui l'auteur de plusieurs décisions coutumières prises au nom du pape. Etant donné qu'il est le secrétaire d'Etat au Vatican, Sodano est le second homme après le pape.
Très loyal au pontife, Sodano a expliqué récemment que le pape pourrait percevoir la démission comme un grand fardeau. Sodano, 77ans, a dit que la décision de la démission “était une affaire relevant de la conscience du pape." Rappelons que Ratzinger, un théologien conservateur à la tête d'une puissante congrégation de la doctrine de la foi, est chargé de renforcer la foi du pape.
Le pape et Ratzinger ont la même opinion concernant les grands problèmes, seulement il n'est pas évident si le ton conservateur des dernières déclarations de l'église traduit les idées du pape ou celles du Ratzinger, dont l'influence prend de plus en plus de l'ampleur.
Précisons par ailleurs que la seule chose qui n'a jamais été une grande priorité du pape actuel est qu'il ne s'est jamais préoccupé des affaires administratives. Il n'a jamais laissé le doute que le Vatican est une monarchie et qu'il est le monarque suprême. Au contraire, la volonté de déléguer a toujours fait partie de ses démarches pontificales. Après 2000 ans d'expérience, la bureaucratie au Vatican fonctionne comme une montre sans l'intervention du pape. Toutefois, les voix s'élèvent pour dire que ces derniers jours, le rythme a substantiellement baissé. Avant que la santé du pape commence à se détériorer, il avait une incroyable capacité pour le travail. Au cours des dernières années, il a porté tout son intérêt rien que sur les affaires qui comptent le plus pour lui.
Certainement, cet intérêt est en perte de vitesse à un moment où l'église pénètre de plain pied les eaux troubles de son troisième millénaire avec un pape dont la souffrance a atteint son paroxysme et qui affronte néanmoins la mort courageusement.
Quoiqu'il advienne de l'Eglise, les dernières périodes de la maladie ont donné la chance au pape de s'exprimer sur un thème qu'il a défendu durant ses 25 ans de pontificat. "Lorsque le corps est gravement malade, souffrant d'une totale invalidité et que la personne est presque incapable de vivre, vous ne pouvez pas imaginer la maturité intérieure et la grandeur spirituelle qui deviennent évidentes, donnant une leçon émouvante à ceux qui sont en bonne santé ", a écrit le pape à " Salvifici Doloris", sa lettre apostolique sur la souffrance en 1984.
Par Tom Hundley
Knight Ridder Tribune
Traduction de Zineb El Ouardighi
© 2005, Le Matin Du Sahara
et du Maghreb
