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Les consommateurs saisis par la fièvre du Ramadan

"La fièvre acheteuse est générée par l'angoisse ressentie par un nombre conséquent de la population. Cette angoisse remonte à une période lointaine datant de la seconde Guerre mondiale, époque où la nourriture était rationalisée au Maroc. Des réminiscence

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Soumaya Naâmane Guessous, sociologue, lève le voile sur l'achat frénétique de la nourriture pendant le mois sacré et explique que les Marocains ont du mal à résister à l'abondance de l'offre : des étalages garnis, des mets prêts à la consommation, une grande variété de légumes et de fruits et un grand choix de vaisselle, proposé dans les boutiques ou dans des foires montées spécialement à l'occasion du mois sacré.

Et comme plusieurs périodes de privation ont marqué autrefois l'histoire du Maroc, comme des sècheresses récurrentes, la crainte de manquer est sans doute responsable de cette attitude sociale.

"Dès que j'ouvre les yeux le matin, ma première pensée est consacrée à la nourriture. Je dois faire mentalement la liste des aliments qui manquent à la maison et très souvent pendant Ramadan j'achète des produits que forcément je ne consommerai pas ", nous confie Sara Zahiri, 34 ans. Le cas de cette jeune femme n'est pas unique. La fièvre acheteuse, s'empare en effet de la plupart des familles marocaines, pendant tout le mois de ramadan.

Ceci est déclenché par un grand jeu de séduction qui s'installe entre les commerçants et les consommateurs. Ces derniers ont du mal à résister à l'abondance de l'offre : des étalages garnis, des mets prêts à la consommation, une grande variété de légumes et de fruits et un grand choix de vaisselle, proposé dans les boutiques ou dans des foires montées spécialement à l'occasion du mois sacré.

Au regard des rues bondées de vendeurs ambulants et la cadence à laquelle s'adonnent les consommateurs lors du mois de Ramadan, on dirait que la seule pensée qui les préoccupe étrangement tourne autour de la nourriture.

Soumaya Naâmana Guessous, sociologue lève le voile sur l'achat frénétique de la nourriture pendant le mois sacré et explique : "cette fièvre acheteuse est générée par l'angoisse ressentie par un nombre conséquent de la population.

Cette angoisse remonte à une période lointaine datant de la seconde guerre mondiale, époque ou la nourriture était rationalisée au Maroc. Des réminiscences inconscientes transmises par les parents traînent auprès des consommateurs la peur de manquer de nourriture d'où cette avidité excessive pour acheter des aliments qui très souvent finissent dans la poubelle."

Et comme plusieurs périodes de privation ont marqué autrefois l'histoire du Maroc, comme des sècheresses récurrentes, la crainte de manquer est sans doute responsable de cette attitude sociale. Plusieurs ménages souffrent en ce mois qui devrait être en principe ciblé sur le recueillement et le jeûne, des problèmes budgétaires énormes car selon Mme Naâmane Guessous, encore une fois beaucoup de marocains vivent essentiellement pour leur " œsophage ".

"Une grande frange de la population est pauvre. Un seul ménage marocain a besoin de 2 à 3 budgets pour faire face à ses factures et ses charges. Si les ménages avaient un seul budget, croyez-moi, plusieurs mourraient malheureusement de faim.

Et malgré ces difficultés financières, beaucoup prennent des risques inutiles et dépensent plus qu'ils ne gagnent", souligne Mme Naâmane Guessous. Ceci d'autant plus que les sociétés de crédit sortent le grand jeu pour inciter les clients potentiels –et ils sont nombreux- à contracter des crédits pour souffler un peu, les entraînant dans un engrenage qui prolonge les soucis d'argent au delà du mois de ramadan.

C'est après le passage d'une semaine que la sonnette d'alarme commence à sonner dans la plupart des foyers, et certaines familles se rendent compte du gâchis et décident de freiner la cadence. Exercice très difficile lorsque l'on sait qu'une table de f'tour doit être variée.

"Après une semaine du Ramadan, je serai certainement ruinée si je ne freine pas les dépenses. J'ai avisé mes enfants qu'il va falloir pour le reste du Ramadan être plus raisonnable et manger modérément sans acheter les extras, s'ils tiennent à ce qu'ils célèbrent la fête de l'Aid Al Fitr avec de nouveaux habits", précise Nouria S, 40 ans et femme d'intérieur. Plus facile à dire qu'à faire.

Ramadan'Attitudes
Encore plus que le reste de l'année, le mois de Ramadan nécessite activités culturelles, sportives, spirituelles, éducatives… en direction de la jeunesse des quartiers populaires.

Fidèles aux objectifs qu'elles se sont fixées, les associations de jeunes, par les jeunes, pour les jeunes du Réseau Maillage lancent un programme baptisé “ Ramadan'Attitudes ”.

- Béni Mellal : tournoi de football inter-quartiers concernant 800 jeunes, par l'association “ Emergence ”.
- Meknès : tournoi de football inter-génération par les associations Chabab Moulay Ismaïl, “ Chabab Hacienda ”, “ Chabab Bab Mansour”.
- Rabat-Salé-Témara :
Inauguration d'un local pour jeunes quartier “ Massira II ” par l'association “ Les amis de la côte ” à Temara.
Tournois sportifs par les associations “ Chabab Kasbah ”, “ Amal
Takkadoum ”, “ Chabab Lguich Loudaya ”, “ Chabab A…. ”.
- Casablanca :
Tournois sportifs inter-quartiers par les associations “ Mostaqbal ”, “ Emergence ”, “ Jeunes Citoyens ”, “ Nahda ”.
Tournoi d'échecs : Lissasfa, Sidi Maârouf par l'association “ Attawassoul ”.
Spectacles “ Les Nuits de Ramadan ” :
- Complexe Sidi Belyout : association “ Coup de chance ”.
- Complexe Anfa : association “ Positive attitude ”
- Centre ONCF : association “ Un pour tous ”.
- Maison de jeunes Aïn Harrouda : association “ Nahda ”.
Outre l'occupation intelligente de la jeunesse, le programme “ Ramadan Attitudes ” entend insister sur les relations de bon voisinage, la lutte contre le vacarme nocturne, le contact inter-générations et l'éducation à la tolérance.
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