Avec une légère majorité au Bundestag - le SPD, qui compte 251 députés sur 603 est fort de son alliance avec le parti des Verts (55 députés)- le parti du chancelier Schröder est affaibli au niveau du Bundesrat. Une situation devenue ingérable pour le gouvernement. Le système politique allemand y est pour beaucoup.
L'Allemagne est une fédération avec un système bicaméral : il y a le Parlement et la Chambre haute, où sont représentés les Länder. Or, depuis 2002, le SPD a subi plusieurs défaites lors d'élections régionales (le 22 mai 2005, le parti de Schröder perd le Land de Rhénanie-Nord Westphalie, traditionnellement de gauche), et la chambre des Länder est aujourd'hui de droite.
Or, 2/3 des lois allemandes doivent être votées par le Bundesrat. "Il y a eu 102 cas, durant les deux dernières législatures, où l'intervention de la commission de médiation était nécessaire et dans 31 cas, les membres de la commission ne sont pas parvenus à un compromis entre les partis de la majorité et ceux de l'opposition", reconnaît Joachim Höster, membre du Bendesrat, représentant la CDU, le parti chrétien démocrate, mené par Angela Merkel. C'est plus de cas que durant toute la période allant de 1949 à 1994.
Devant une telle situation, le chancelier Allemand a préféré mettre en balance le destin de son parti. Il décida donc le vote du retrait de confiance à son gouvernement, seule issue pour convoquer des élections anticipées, à 15 mois de la fin de la législature. Une décision qui n'a pas fait l'unanimité au sein du SPD et particulièrement chez les alliés du parti des Verts que dirige le ministre des Affaires étrangères, Joshca Fischer. La décision du Parlement, du 1er juillet, appuyée par celle du Président allemand qui décida le 23 juillet la dissolution du Bundestag, est contestée par deux députés de la coalition rouge-verte.
Leur recours auprès de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe est rejeté. Le dernier obstacle à la tenue des élections législatives anticipées était ainsi levé.
Les partis politiques allemands sont alors entrés dans une course dont l'issue reste, à ce jour, incertaine. Les sondages d'opinion, un outil de mesure des intentions de vote qui a de plus en plus la cote dans l'Allemagne aujourd'hui, donnent les principaux partis rivaux au coude à coude, avec un léger avantage pour la CDU.
Les militants du SPD ont donc invité les deux concurrents principaux à un duel télévisé, à l'américaine, comptant sur l'aura médiatique du chancelier Schröder, pour gagner des points supplémentaires. Si les sondages post-duel donnent l'avantage à un Schröder rodé à l'exercice de communication, la surprise est venue de sa rivale, la femme qui veut lui ravir le siège de chancelier. Angela Merkel a surpris, c'est ce que nous déclare un responsable au siège berlinois de la deuxième chaîne publique Allemande ZDF.
Connue pour son manque d'assurance devant les caméras qu'elle avait toujours fuies auparavant, Angie, comme l'appelle affectueusement ses supporters, a révélé qu'elle s'était bien préparée à l'exercice. Un travail dont on crédite sa directrice de campagne électorale. Une autre femme au caractère bien trempé.
Angela Merkel avait toutefois le beau rôle et n'hésita pas à attaquer frontalement son adversaire sur le bilan de sa politique. Le duel est, toutefois, resté un événement plutôt médiatique faisant le bonheur des chaînes de télévision qui s'étaient disputées auparavant le droit de diffusion, avant que les hautes institutions ne tranchent pour qu'il passe simultanément sur quatre chaînes (ARD et ZDF, publiques et RTL et SAT 1, privées), dont les journalistes étaient choisis à nombre égal pour animer le débat.
Ce dernier ne serait pas sorti des sentiers battus, affirme notre interlocuteur. L'emploi, les réformes sociales et la question de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, étaient au centre des débats. L'augmentation du taux de chômage dans une Allemagne, autrefois prospère économiquement, n'est pas pour arranger les affaires du chancelier. Angela Merkel n'hésitera pas à brandir l'éventail des 5 millions de chômeurs et de lancer des critiques à son rival sur sa gestion des affaires qui n'aurait pas aidé au progrès économique.
"L'Allemagne ne pourra être un partenaire fort et fiable dans le monde que si nous sommes également forts économiquement, et c'est là où nous sommes défaillants. Et, contrairement au chancelier, je peux assurer qu'avec mes collègues du parti, nous soutiendrons ensemble la voie de la modernisation", a-t-elle affirmé dans une tirade. La riposte du chancelier : "Je demande la confiance pour les politiques que j'ai menées, des politiques destinées à réajuster les régimes de sécurité sociale qui ont été négligés durant les années 90 (sous les gouvernements conservateurs)... C'est nous qui nous sommes attaqués aux problèmes structurels".
Les sondages ont souligné que ce débat a été suivi par 21 millions de téléspectateurs. Le chauffeur de taxi berlinois, qui nous conduisait à notre hôtel, à quelques minutes de la fin du débat, n'en fait visiblement pas partie. " Je n'ai pas suivi le duel à la télévision. Je ne m'intéresse pas à la politique, elle ne me fait pas manger mon pain", nous a-t-il assuré. La désaffection est-elle un phénomène qui gagne l'électorat allemand ? Celui-ci est plutôt jugé discipliné, même si le nombre des indécis augmente.
Une cible que les candidats aux élections convoitent tout particulièrement pour faire peser la balance de leur côté. Les pronostics sont aujourd'hui difficiles où les sondages créditent pourtant aujourd'hui le SPD d'une légère avancée sur les résultats des sondages durant les dernières semaines et qui le créditent de 34 % des voix contre 41 % pour son rival principal la CDU. Les élections allemandes n'ont pas encore dit leur dernier mot.
L'Allemagne est une fédération avec un système bicaméral : il y a le Parlement et la Chambre haute, où sont représentés les Länder. Or, depuis 2002, le SPD a subi plusieurs défaites lors d'élections régionales (le 22 mai 2005, le parti de Schröder perd le Land de Rhénanie-Nord Westphalie, traditionnellement de gauche), et la chambre des Länder est aujourd'hui de droite.
Or, 2/3 des lois allemandes doivent être votées par le Bundesrat. "Il y a eu 102 cas, durant les deux dernières législatures, où l'intervention de la commission de médiation était nécessaire et dans 31 cas, les membres de la commission ne sont pas parvenus à un compromis entre les partis de la majorité et ceux de l'opposition", reconnaît Joachim Höster, membre du Bendesrat, représentant la CDU, le parti chrétien démocrate, mené par Angela Merkel. C'est plus de cas que durant toute la période allant de 1949 à 1994.
Devant une telle situation, le chancelier Allemand a préféré mettre en balance le destin de son parti. Il décida donc le vote du retrait de confiance à son gouvernement, seule issue pour convoquer des élections anticipées, à 15 mois de la fin de la législature. Une décision qui n'a pas fait l'unanimité au sein du SPD et particulièrement chez les alliés du parti des Verts que dirige le ministre des Affaires étrangères, Joshca Fischer. La décision du Parlement, du 1er juillet, appuyée par celle du Président allemand qui décida le 23 juillet la dissolution du Bundestag, est contestée par deux députés de la coalition rouge-verte.
Leur recours auprès de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe est rejeté. Le dernier obstacle à la tenue des élections législatives anticipées était ainsi levé.
Les partis politiques allemands sont alors entrés dans une course dont l'issue reste, à ce jour, incertaine. Les sondages d'opinion, un outil de mesure des intentions de vote qui a de plus en plus la cote dans l'Allemagne aujourd'hui, donnent les principaux partis rivaux au coude à coude, avec un léger avantage pour la CDU.
Les militants du SPD ont donc invité les deux concurrents principaux à un duel télévisé, à l'américaine, comptant sur l'aura médiatique du chancelier Schröder, pour gagner des points supplémentaires. Si les sondages post-duel donnent l'avantage à un Schröder rodé à l'exercice de communication, la surprise est venue de sa rivale, la femme qui veut lui ravir le siège de chancelier. Angela Merkel a surpris, c'est ce que nous déclare un responsable au siège berlinois de la deuxième chaîne publique Allemande ZDF.
Connue pour son manque d'assurance devant les caméras qu'elle avait toujours fuies auparavant, Angie, comme l'appelle affectueusement ses supporters, a révélé qu'elle s'était bien préparée à l'exercice. Un travail dont on crédite sa directrice de campagne électorale. Une autre femme au caractère bien trempé.
Angela Merkel avait toutefois le beau rôle et n'hésita pas à attaquer frontalement son adversaire sur le bilan de sa politique. Le duel est, toutefois, resté un événement plutôt médiatique faisant le bonheur des chaînes de télévision qui s'étaient disputées auparavant le droit de diffusion, avant que les hautes institutions ne tranchent pour qu'il passe simultanément sur quatre chaînes (ARD et ZDF, publiques et RTL et SAT 1, privées), dont les journalistes étaient choisis à nombre égal pour animer le débat.
Ce dernier ne serait pas sorti des sentiers battus, affirme notre interlocuteur. L'emploi, les réformes sociales et la question de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, étaient au centre des débats. L'augmentation du taux de chômage dans une Allemagne, autrefois prospère économiquement, n'est pas pour arranger les affaires du chancelier. Angela Merkel n'hésitera pas à brandir l'éventail des 5 millions de chômeurs et de lancer des critiques à son rival sur sa gestion des affaires qui n'aurait pas aidé au progrès économique.
"L'Allemagne ne pourra être un partenaire fort et fiable dans le monde que si nous sommes également forts économiquement, et c'est là où nous sommes défaillants. Et, contrairement au chancelier, je peux assurer qu'avec mes collègues du parti, nous soutiendrons ensemble la voie de la modernisation", a-t-elle affirmé dans une tirade. La riposte du chancelier : "Je demande la confiance pour les politiques que j'ai menées, des politiques destinées à réajuster les régimes de sécurité sociale qui ont été négligés durant les années 90 (sous les gouvernements conservateurs)... C'est nous qui nous sommes attaqués aux problèmes structurels".
Les sondages ont souligné que ce débat a été suivi par 21 millions de téléspectateurs. Le chauffeur de taxi berlinois, qui nous conduisait à notre hôtel, à quelques minutes de la fin du débat, n'en fait visiblement pas partie. " Je n'ai pas suivi le duel à la télévision. Je ne m'intéresse pas à la politique, elle ne me fait pas manger mon pain", nous a-t-il assuré. La désaffection est-elle un phénomène qui gagne l'électorat allemand ? Celui-ci est plutôt jugé discipliné, même si le nombre des indécis augmente.
Une cible que les candidats aux élections convoitent tout particulièrement pour faire peser la balance de leur côté. Les pronostics sont aujourd'hui difficiles où les sondages créditent pourtant aujourd'hui le SPD d'une légère avancée sur les résultats des sondages durant les dernières semaines et qui le créditent de 34 % des voix contre 41 % pour son rival principal la CDU. Les élections allemandes n'ont pas encore dit leur dernier mot.
