Pour des raisons, à la fois, historiques et géographiques, Le Maroc est, sans doute, le mieux placé où l'on s'est toujours attendu à un développement des études et de la recherche sur le monde hispanique et lusitanien. L'expérience ibéro-marocaine médiévale (l'Andalousie), le mouvement morisque, la présence portugaise sur les côtes marocaines depuis 1415 jusqu à 1769, les péripéties historiques que connurent les relations entre les trois pays (Maroc, Espagne et Portugal), l'établissement du Protectorat espagnol sur notre terre, l'engagement et la volonté actuelle que démontrent les trois pays ensemble pour le maintien d'une coopération effective sont autant de raisons qui corroborent notre opinion. On rappellera simplement qu'au Maroc, des départements, des unités de formation et de recherche, des équipes de recherche en culture hispanique et hispano-américaine existent dans plusieurs Universités et oeuvrent depuis longtemps dans ce sens.
D'un autre côté, dans un contexte de globalisation économique et culturelle marquée autant par une compétitivité accrue que par l'interdépendance, le Maroc se trouve condamné à l'ouverture sur les autres civilisations et à la connaissance de l'autre. Il devra, donc, s'ouvrir davantage à la coopération avec les pays hispanophones et lusophones d'Europe, d'Amérique Latine et de l'Afrique. L'acquisition des langues étrangères comme l'espagnol et le portugais, à côté de la langue arabe, et la recherche sur le monde hispano-lusophone constituent l'une des conditions essentielles à cette ouverture.
L'évolution rapide qui a eu lieu au niveau mondial dans le domaine du savoir, des technologies, des méthodes de travail et des démarches qui les accompagnent exige des institutions universitaires marocaines une plus grande efficacité.
Grâce à sa proximité géographique de L'Espagne et du Portugal et à ses relations historiques avec les deux pays, le Maroc a le potentiel nécessaire pour le développement des études et de la recherche sur la culture ibérique.
Sur le plan académique, l'hispanisme marocain est en passe de devenir une branche à part entière qui compte beaucoup de spécialistes. Le soutien qu'apportent les institutions étrangères telles que les Instituts Cervantes et Camoes, l'Agence Espagnole de la Coopération Internationale constituent un autre catalyseur du développement des études et de la recherche sur le monde ibérique. Il faut noter cependant que les hispanistes se sont intéressés exclusivement jusqu'ici à l'Espagne et à l'Amérique Hispanique. Ils n'ont guère porté leur attention au Portugal et à l'Amérique Latine.
Actuellement il existe cinq départements d'études hispaniques au Maroc (Rabat, Fès, Tétouan, Casablanca et Agadir). A l'intérieur de chacune de ces institutions universitaires travaille une dizaine de professeurs chercheurs repartis entre la linguistique, la littérature et l'histoire. Par ailleurs, les universités qui ne comptent pas de départements ou de filières, l'espagnol y est enseigné comme langue secondaire.
Il existe aussi L'institut du Roi Fah de Traduction qui est une autre institution s'occupant de l'enseignement de la traduction. Il y a aussi certains professeurs chercheurs en histoire et en sociologie qui viennent enrichir les études hispaniques en travaillant sur des thématiques de l'histoire et de la pensée commune entre l'Espagne et le Maroc.
En revanche, nous avons très peu d'enseignants chercheurs dans le domaine des études lusitaniennes et à part certains historiens, les études et la recherche sur le Portugal et sur le Brésil ne sont pas à la hauteur des relations culturelles séculaires entre le Maroc et le Portugal et du passé glorieux de la civilisation portugaise. Nous n'avons que deux lectorats du portugais à Fès et à Casablanca.
A Rabat, le lectorat n'existe plus. Il a été remplacé par un centre culturel dont le siège se trouve à l'Ambassade du Portugal. Rappelons qu'au niveau de l'espagnol même si "comparaison n'est pas raison", le Maroc est le seul pays au monde qui dispose de 5 Instituts Cervantès et un 6ème qui va voir le jour à Marrakech.
L'Hispanisme est, donc, un fait. Au Maroc, il y a beaucoup de spécialistes des études hispaniques. Le lusitanisme marocain, par contre, reste marginal. Les études et les recherches sur la culture lusophone, à l'exception de certains cas, n'atteignent pas les objectifs escomptés.
A la lumière de cet aperçu sur les structures existantes, il apparaît que le Maroc dispose d'atouts et de potentiel humain pour la promotion des études hispano-lusopohones. Malheureusement les résultats restent en deçà des attentes pour les raisons suivantes:
-Manque de coordination dans les études et las recherche entre le domaine hispanique et lusophone.
-Absence de la recherche sur l'Amérique Latine, faute d'encouragements et de véritables accords de coopération.
- La recherche scientifique sur le Brésil, sa culture et ses liens avec le Maroc est quasi inexistante.
- La rareté et l'éparpillement des recherches sur le Portugal.
- Absence de manuels d'histoire générale en portugais sur le Maroc comme c'est le cas du Brésil, de certains pays d'Afrique et de l'Extrême Orient.
- L'inexistence des études et des recherches sur la présence du Portugal au Maroc depuis la fin du XVIII e. siècle. Plusieurs historiens considèrent que la fin du XVIII e. siècle constitue la fin de l'histoire portugaise au Maroc ce qui est, à notre avis, inexact.
- Le manque de coordination entre les différents professeurs chercheurs travaillant sur le monde hispanique et lusophone.
- Le manque d'information, de communication et contact entre les chercheurs marocains et les chercheurs ibériques et ibéro-américains.
- Le patrimoine hispano-luso-marocain est un terrain très riche pour la recherche sociale, historique, artistique et littéraire, mais qui reste un champ peu étudié.
- Absence d'une base de données sur les recherches et les publications qui ont été réalisées jusqu'à maintenant sur le monde hispano-lusophone, etc.
* Abdelmouneim Bounou - est hispaniste- responsable du Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-américaines Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
D'un autre côté, dans un contexte de globalisation économique et culturelle marquée autant par une compétitivité accrue que par l'interdépendance, le Maroc se trouve condamné à l'ouverture sur les autres civilisations et à la connaissance de l'autre. Il devra, donc, s'ouvrir davantage à la coopération avec les pays hispanophones et lusophones d'Europe, d'Amérique Latine et de l'Afrique. L'acquisition des langues étrangères comme l'espagnol et le portugais, à côté de la langue arabe, et la recherche sur le monde hispano-lusophone constituent l'une des conditions essentielles à cette ouverture.
L'évolution rapide qui a eu lieu au niveau mondial dans le domaine du savoir, des technologies, des méthodes de travail et des démarches qui les accompagnent exige des institutions universitaires marocaines une plus grande efficacité.
Grâce à sa proximité géographique de L'Espagne et du Portugal et à ses relations historiques avec les deux pays, le Maroc a le potentiel nécessaire pour le développement des études et de la recherche sur la culture ibérique.
Sur le plan académique, l'hispanisme marocain est en passe de devenir une branche à part entière qui compte beaucoup de spécialistes. Le soutien qu'apportent les institutions étrangères telles que les Instituts Cervantes et Camoes, l'Agence Espagnole de la Coopération Internationale constituent un autre catalyseur du développement des études et de la recherche sur le monde ibérique. Il faut noter cependant que les hispanistes se sont intéressés exclusivement jusqu'ici à l'Espagne et à l'Amérique Hispanique. Ils n'ont guère porté leur attention au Portugal et à l'Amérique Latine.
Actuellement il existe cinq départements d'études hispaniques au Maroc (Rabat, Fès, Tétouan, Casablanca et Agadir). A l'intérieur de chacune de ces institutions universitaires travaille une dizaine de professeurs chercheurs repartis entre la linguistique, la littérature et l'histoire. Par ailleurs, les universités qui ne comptent pas de départements ou de filières, l'espagnol y est enseigné comme langue secondaire.
Il existe aussi L'institut du Roi Fah de Traduction qui est une autre institution s'occupant de l'enseignement de la traduction. Il y a aussi certains professeurs chercheurs en histoire et en sociologie qui viennent enrichir les études hispaniques en travaillant sur des thématiques de l'histoire et de la pensée commune entre l'Espagne et le Maroc.
En revanche, nous avons très peu d'enseignants chercheurs dans le domaine des études lusitaniennes et à part certains historiens, les études et la recherche sur le Portugal et sur le Brésil ne sont pas à la hauteur des relations culturelles séculaires entre le Maroc et le Portugal et du passé glorieux de la civilisation portugaise. Nous n'avons que deux lectorats du portugais à Fès et à Casablanca.
A Rabat, le lectorat n'existe plus. Il a été remplacé par un centre culturel dont le siège se trouve à l'Ambassade du Portugal. Rappelons qu'au niveau de l'espagnol même si "comparaison n'est pas raison", le Maroc est le seul pays au monde qui dispose de 5 Instituts Cervantès et un 6ème qui va voir le jour à Marrakech.
L'Hispanisme est, donc, un fait. Au Maroc, il y a beaucoup de spécialistes des études hispaniques. Le lusitanisme marocain, par contre, reste marginal. Les études et les recherches sur la culture lusophone, à l'exception de certains cas, n'atteignent pas les objectifs escomptés.
A la lumière de cet aperçu sur les structures existantes, il apparaît que le Maroc dispose d'atouts et de potentiel humain pour la promotion des études hispano-lusopohones. Malheureusement les résultats restent en deçà des attentes pour les raisons suivantes:
-Manque de coordination dans les études et las recherche entre le domaine hispanique et lusophone.
-Absence de la recherche sur l'Amérique Latine, faute d'encouragements et de véritables accords de coopération.
- La recherche scientifique sur le Brésil, sa culture et ses liens avec le Maroc est quasi inexistante.
- La rareté et l'éparpillement des recherches sur le Portugal.
- Absence de manuels d'histoire générale en portugais sur le Maroc comme c'est le cas du Brésil, de certains pays d'Afrique et de l'Extrême Orient.
- L'inexistence des études et des recherches sur la présence du Portugal au Maroc depuis la fin du XVIII e. siècle. Plusieurs historiens considèrent que la fin du XVIII e. siècle constitue la fin de l'histoire portugaise au Maroc ce qui est, à notre avis, inexact.
- Le manque de coordination entre les différents professeurs chercheurs travaillant sur le monde hispanique et lusophone.
- Le manque d'information, de communication et contact entre les chercheurs marocains et les chercheurs ibériques et ibéro-américains.
- Le patrimoine hispano-luso-marocain est un terrain très riche pour la recherche sociale, historique, artistique et littéraire, mais qui reste un champ peu étudié.
- Absence d'une base de données sur les recherches et les publications qui ont été réalisées jusqu'à maintenant sur le monde hispano-lusophone, etc.
* Abdelmouneim Bounou - est hispaniste- responsable du Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-américaines Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
