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Les forêts, un patrimoine ancestral à protéger

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Nulle part l'être humain ne se sent plus enveloppé de vie et plus en famille, que dans une forêt. Après la mer et la montagne, la forêt est la troisième grande forme primordiale de la nature. Si la mer est une aïeule et la montagne est surhumaine ; la forêt, elle est maternelle. Plus on fréquente ses composantes d'existences végétales, plus on les sent fraternelles. Pour entrer dans tout son mystère, c'est à pied qu'il faut la parcourir, s'arrêter et répartir au gré du caprice, car on ne l'admire pas seulement, on l'aime comme quelqu'un. Par la grandeur de sa beauté, la forêt satisfait plus que n'importe quel autre lieu de la terre, le besoin sacré de la solitude.

Nulle part la forêt n'apparaît plus nécessaire pour la protection du sol contre l'érosion, nulle part aussi, elle n'est plus indispensable pour assurer aux populations non seulement le bois et les produits accessoires dérivés de l'arbre, mais aussi l'herbe que les troupeaux ne peuvent souvent trouver qu'à l'intérieur des bois. Par ses racines, elle retient les terres et forme en quelque sorte, un écran protecteur du sol tout en rendant plus riche et plus fécond. Pour tout être humain, la forêt est une richesse inestimable. Elle constitue une réserve de combustible (bois mort) ; une réserve de bois d'œuvre (bois de charpente, de menuiserie et d'ébénisterie) ; une réserve de produits industriels (liège) et enfin une réserve alimentaire pour l'élevage (fourrage).

Compte tenu du milieu physique et humain caractérisant la province de Khénifra, la forêt occupe une place primordiale dans la vie socio-économique de la région et en constitue la ressource principale axée sur la production du bois et l'exploitation des parcours.

Ressource principale

Le domaine forestier de la province de Khénifra occupe une place de choix aussi bien par son étendue que par les rôles socio-économiques récréatifs et touristiques qu'il joue. Il est caractérisé par la diversité et la qualité des essences qu'il comporte dont notamment le cèdre de l'Atlas qui représente 12% du domaine forestier de la province et 50% environ des cédraies du Maroc et enfin le chêne vert qui représente à son tour 419% du domaine forestier et 18% des forêts de chêne vert du Maroc. Le cèdre est par excellence d'essence noble de l'Afrique du Nord et de l'Orient, par la majesté de son port, sa longévité et les souvenirs historique qui s'y attachent.

C'est un arbre de haute taille dépassant souvent cinquante mètres de hauteur et dont la circonférence atteint parfois huit mètres. Sa longévité, témoin de l'histoire du Maroc, a constitué pour l'étude endrochronologique, une référence précieuse pour déterminer les cycles climatiques de notre pays sur plusieurs siècles. Le bois de cèdre est un excellent bois d'œuvre facile à travailler et résistant à la compression.

Nul n'est censeignorer l'importance des cédraies sur le plan écologique et économique par rapport à la vie des populations rurales qui constituent 53% de l'ensemble de la population de la province qui tirent l'essentiel de son revenu de la forêt d'une manière directe ou indirecte. Ainsi plus de 46.000 m3 de bois d'œuvre et 41.879 stères de bois de feu sont produits annuellement et dont les recettes dégagées sont versées aux budgets des communes rurales.

Le patrimoine forestier qui relève de leur ressort, fait ainsi de la cédraie un élément moteur pour le développement de l'économie locale en particulier et nationale en général. Il y a cinquante ans environ, la population usager de la forêt ne constituait pas une menace dans ses activités forestières.

Actuellement, le domaine de la dégradation de la forêt ne cesse de s'
accroître.
Le comportement actuel de la cédraie est différent selon qu'on se trouve dans le Moyen ou le Haut Atlas. Si dans le Moyen Atlas la cédraie se présente sous forme de futaies plus au moins jeunes, dynamiques et équilibrées, dans le Haut Atlas, elle est en grande partie vieillissante, dégradée et sur le retour.
Régénération

Conscient de l'importance et de la nécessité de la protection patrimoine forestier et compte tenu du seuil de la dégradation atteint par cette richesse, le département concerné a réagit en adoptant un ensemble de mesures adéquates afin s'assainir le domaine forestier et apporter à la forêt l'entretient et la protection dont elle avait amplement besoin.

Un processus de développement et de promotion du patrimoine forestier a été préparé et lancé au niveau de la province de Khénifra, visant ainsi la promotion du monde rural. Les finalités assignées à ce plan de développement visent la protection et la régénération de la cédraie, le désenclavement des zones forestières et le revêtement des routes sillonnant la forêt, voire même la restructuration des coopératives forestières permettant ainsi la création de nouveaux emplois avec des revenus appréciables pour une catégorie relativement importante de la population usagere de la forêt.

Pour maximaliser la rentabilité du secteur des coopératives forestières, il a été procédé à l'équipement de ces dernières en matériel adéquat visant essentiellement à faire émerger ces entités pour passer du stade de la consommation du bois à la phase de la régénération, de la protection et de reboisement.

Le domaine forestier de la province de Khénifra qui joue un rôle récréatif et touristique, occupe quelque 526.000 ha dont 16.827 de cèdre répartis entre les forêts d'Ajdir pour 9701 ha, de Kerrouchen pour 2286 ha et d'Aït Sgougou pour 4840 ha.

Le chêne vert est estimé quant a lui à 76.186 ha répartis entre les forêts d'Ajdir, de Taskart, de Tafechna, de Khénifra, de Kerrouchen, d'Aït Ichou, d'Aït Ishaq, d'Azrou n'Aît Lahcen, d'Azaghar, d'Aït Sgougou et d'Aghbal.

Dynamiser les coopératives

Pour sensibiliser les communes rurales dont les territoires renfermant des forêts, les coopératives forestières et les populations a protéger cet important trésor, le haut commissariat des eaux et forêts et de lutte contre la désertification a organisé dernièrement à Midelt une journée d'information sur les forêts de la région de Meknès-Tafilalet sous la présidence du haut-commissaire des Eaux et Forêts et en présence du wali de la région de Meknès-Tafilalet, du gouverneur de la province de Khénifra, des responsables centraux et locaux des eaux et forêts, des élus locaux et des représentants des coopératives forestières et des associations actives dans le domaine forestier.

Cette journée a été marquée par la visite du périmètre péri -urbain de Taddamout pour la plantation de 12.500 pins d'Alep, la visite du grand ensemble de reboisement de Jaâfar d'une superficie de 850 ha. Une enveloppe budgétaire de 2.239.977,60 DHS est réservée à cet important projet. Elle a également été marquée par le lancement dans le secteur scolaire d'Aït Oumghar pour une opération de sensibilisation et de plantation dans le cadre du partenariat entre le haut-commissariat des eaux et forêts et le ministère de l'éducation nationale.

A cette occasion, deux conventions de partenariat ont été présentées, visant l'association des usagers de la forêt au traitement des problématiques locales de protection, de reconstitution et de développement durables des ressources forestières dans la région de Meknes-Tafelalet qui ont été signées les 8/12/2004 et 2/05/2005 entre la direction régionale des eaux et forêts et le ministère de l'agriculture d'une part et le conseil provincial de la forêt de Khénifra d'autre part, dans le but de dynamiser le secteur coopératif, qui comprend neuf coopératives avec un effectif de 570 adhérents. Notre forêt est un véritable trésor par sa forme, sa flore et ses essences diverses, il est donc du devoir de chacun de nous de protéger ce patrimoine ancestral et de sauvegarder son vestige, amie éternelle de l'homme, source de richesse et de vie, gage de notre avenir et de l'équilibre de notre écosystème.

Tout rupture, toute faille et tout exces serait fatal pour notre environnement.
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