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Les grands travaux de Taoufik Hjira : 2005, l'année de la production des 100.000 logements

Au pas de charge, il entre dans la salle de réunions, salue vigoureusement les différents directeurs centraux et responsables, distribue quelques civilités aux journalistes et prend place, face à ceux qui vont le questionner, l'interroger et l'interpeller

Les grands travaux de Taoufik Hjira : 2005, l'année de la production des 100.000 logements
Ainsi est fait Taoufik Hjira, le ministre délégué en charge de l'habitat et de l'urbanisme. Ses proches, ceux qui ont eu à travailler à ses côtés tant au ministère qu'au sein de sa famille politique, l'Istiqlal, l'ont surnommé “ Duracell ”. Parce qu'il ne s'arrête jamais ; tenace, il va jusqu'au bout de ses projets. “ C'est un bourreau de travail. Il ne compte pas les heures. Et ce qui l'anime par dessus tout, c'est l'obligation de résultats ”, confie l'un de ses collaborateurs.

L'Istiqlalien, fils de nationaliste, est d'abord et avant tout un militant. Il est aussi de la maison “ habitat ”. “ L'homme qu'il faut à la place qu'il faut ”, dit de lui le premier ministre, Driss Jettou. Et à l'habitat, regroupant désormais l'urbanisme après une âpre bataille politique, il fallait un buldozer, capable de prendre des décisions tout en fédérant le plus grand nombre. Bref, un homme qui donne un grand coup de pied dans la fourmilière mais dans le dialogue, la concertation et au bout l'adhésion.

En prenant la tête de ce département, T. Hjira était sûr de deux choses au moins. D'abord que c'est un immense chantier qui l'attendait et, ensuite, que ce n'était pas un cadeau qui lui était fait. Le ministère aux destinées duquel il préside, dépendant directement du premier ministre, est au cœur du social, de l'économique et de la politique. Multiforme et transversal, ce secteur est traversé de plusieurs départements ministériels. D'ailleurs, Hjira est prompt à le dire :
“ sans la solidarité gouvernementale, je n'aurais pas abouti à ces résultats ”.
Ce 23 février, le ministre délégué recevait donc la presse, à mi-parcours de son mandat, pour une rencontre voulue plus sur le mode “ ministère à cœur ouvert ” que de la conférence de presse. Depuis sa nomination, il ne s'était jamais prêté à l'exercice. Il explique :

“ après 2 ans de travail, je pense que nous sommes aujourd'hui prêt à évaluer le travail accompli, faire un bilan et le défendre. De même que je suis prêt aujourd'hui à parler de ce qui ne fonctionne pas bien, des chantiers qui posent problème et des obstacles ”.

Attention, l'homme ne baisse jamais les bras, malgré les handicaps, les lourdeurs, les difficultés. Partisan du verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, il n'hésite pas à remettre l'ouvrage sur le métier, encore et encore et autant de fois qu'il le faut. Il dit, en parlant du budget de son ministère passé de 820 millions de dirhams en 2003 à 1.420 millions de dirhams en 2004 : “ C'est un levier qui permet d'ouvrir plusieurs chantiers ”. Hjira fait l'inventaire des mises en chantiers, des productions et des projets devenus réalité.

Le politique n'est jamais loin. “ Qu'on nous juge sur la déclaration gouvernementale qui, pour la première fois était chiffrée et non pas un catalogue de vœux pieux, et nos réalisations ”, commente-t-il, sûr de son effet. Le programme des villes sans bidonvilles fonctionne bien, engagé à 47% à travers des signatures de conventions. Restent les cas épineux et difficiles de Casablanca, Témara et Khémissset, villes championnes des bidonvilles.

Le ministre égrène ses résultats, entouré des différents responsables du ministère – dont une fiche avec leurs coordonnées y compris le GSM sera remise aux journalistes. “ Mise en chantier de 450 000 unités en 2004, lancement des premiers chantiers de 9500 logements économiques ne dépassant pas les 120 000 dirhams, poursuite du programme des 200 000 logements sociaux, production de 85 000 logements et 27 000 restructuration de logements et forte ambition de faire de l'année 2005 celle des 100 000 logements uniquement en termes de production annoncés dans la déclaration gouvernementale faire devant le parlement ”. Le secteur bouge.


Le responsable gouvernemental brandit quelques indicateurs de performance pour témoigner d'une vitalité confirmant l'adage selon lequel “ quand le bâtiment va, tout va ” : les encours de crédit en la matière ont augmenté de15% tandis que la consommation de ciment a connu en 2004 une augmentation de 5,6%.
En arrivant au ministère de l'habitat et de l'urbanisme, cet istiqlalien s'est fixé une feuille de route, se résumant à deux grands objectifs : encadrer le secteur à travers les agences urbaines et réhabiliter le ministère dans son rôle de régulateur par le biais des opérateurs publics. Il s'est attelé à la tâche, affichant un bilan globalement positif, et faisant de l2005, l'année de la récolte des premiers fruits.

Les chantiers sont immenses et les objectifs affichés ambitieux. Hjira dresse le constat, livre la photo instantanée de la situation, explique la mobilisation du secteur public et tente de faire adhérer le secteur privé qui sera associé à la préparation de la loi de finances 2006. 500 000 familles logent dans l'habitat clandestin, 1,2 millions de ménages habitent dans des conditions difficiles, 30 000 ménages vivent dans des bidonvilles dans la seule Témara.

Pas une raison de s'arrêter, de ne pas procéder à l'assainissement et à la réforme des établissements publics tels que les ERAC, de ne pas lancer des projets comme les 50 centres émergents en milieu rural ou ceux relatifs aux villes nouvelles et fixer les 20 chantiers prioritaires de l'habitat en cette année.

Bien sûr, il y a “ les dossiers qui marchent moins bien, prennent du retard, n'ont pas pris la bonne cadence ”. Taoufik Hjira reconnaît sans peine les défaillances: les caisses de garantie, le programme de logements dans le monde rural, le code l'urbanisme, le secteur de la location, les normes d'habitat et d'urbanisme . “ Tous les chantiers de réforme sont ouverts ”. L'annonce ministérielle n'est pas une promesse. Elle sonne comme un engagement.
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