Les grands tsunamis de l'Histoire Par Najib Cherfaoui, ingénieur des Ponts et Chaussées.
Avant la tragédie de décembre 2004, le tsunami le plus meurtrier de l'Histoire se produisit en 1703, à Awa, au Japon. La vague aurait fait 100 000 victimes.
Un fameux séisme détruisit le 2 novembre 1755 à 9 h 40 mn du matin une partie de l'ancienne Kasbah de la ville de Mohammedia. La ville n'a repris son véritable essor, malgré sa reconstruction par le sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah, que vers le début du vingtième siècle. Ce tremblement de terre a surtout ravagé la capitale portugaise Lisbonne ; les survivants se réfugièrent en bord de mer où un tsunami les a fauché. Au total, il fit 60 000 victimes.
Les effets de ce séisme touchèrent également le site de Rabat-Salé ; on relate que la mer s'était retirée sur une grande étendue. Beaucoup de gens étaient allés contempler cet événement; le flot montant, revenant avec une rapidité prodigieuse, dépassa de beaucoup ses limites ordinaires. Les eaux tumultueuses, montèrent à une hauteur de dix à douze mètres au-dessus du niveau des hautes marées et engloutirent un grand nombre de curieux.
Le raz-de-marée balaya toutes les rues basses de Salé, couvrit même le sol de la grande mosquée et transporta fort loin dans la vallée toutes les allèges et embarcations ancrées dans le fleuve.
Le pont flottant qui reliait Rabat à Salé fut rompu et enlevé par les flots. Les berges de l'Oued Bou Regreg s'effondrèrent en divers endroits ; à la Tour Hassan, il reste des rochers fissurés témoins de ce désastre qui changea la configuration de l'estuaire, ainsi que celle du port de Salé, le fleuve s'étant élargi à l'embouchure.
L'île de Krakatoa, située dans le détroit de la Sonde, entre Java et Sumatra, était composée de trois cônes volcaniques. Les 26 et 27 août 1883, elle fut détruite par une gigantesque explosion volcanique qui projeta 10 km3 de pierres et de cendres à 80 km d'altitude, et son bruit fut perçu en Australie à 1 500 km de là.
L'onde de choc parcourut trois fois la circonférence de la Terre en trente six heures. Les îles voisines furent ensevelies sous 60 m de débris. L'effondrement de la cheminée du volcan déclencha une série de tsunamis. Des vagues hautes de 35 m, dévastèrent près de 300 villes et villages côtiers, faisant 36 000 morts. Le 1er avril 1946, un violent tremblement de terre fut enregistré près de Dutch Harbor, dans les îles Aléoutiennes. Un important tsunami traversa l'océan Pacifique et frappa Hawaii. Honolulu et la baie d'Hilo furent les zones les plus touchées. À Hilo, on dénombra 95 morts, après qu'un mur d'eau de 10 m se soit abattu sur la ville.
Le tsunami balaya aussi la côte Ouest américaine, mais sans provoquer de dommages importants. A cette occasion, les autorités ont établi à Honolulu le centre d'analyse de détection des tsunamis, le Pacific Tsunami Warning Center, où vivent en permanence des géophysiciens. Le 22 mai 1960, un séisme de 8.3 sur l'échelle de Richter se produisit près de la côte chilienne. Un tsunami endommagea gravement toutes les localités côtières sur une longueur de 900 km, faisant 2 000 victimes au Chili. Poursuivant son chemin, la vague voyagea 10 000 km jusqu'à Hawaii. À Hilo, le tsunami fit alors 61 morts.
Vingt-deux heures plus tard, après avoir encore franchi 5 000 km, des vague hautes de 6 à 10 m firent plus d'une centaine de victimes au Japon et aux Philippines.
Le 17 août 1999, le tremblement de terre qui toucha la région d'Izmir en Turquie fut accompagné d'un tsunami. Depuis le début des années 1990, on compte en moyenne un tsunami par an. Pour conclure, disons qu'à l'heure actuelle, il est impossible de lutter contre les causes des tsunamis. En revanche nous pouvons limiter les dégâts si nous savons prévoir leur arrivée sur les côtes.
La méthode actuellement mise en œuvre dans l'océan Pacifique consiste à traquer la manifestation de leur source, c'est à dire les mouvements de l'écorce terrestre. La défaillance des prévisions actuelles vient du fait qu'un tremblement de terre, même de forte intensité, ne génère pas toujours un tsunami. On ne sait pas encore vraiment pourquoi.
Najib Cherfaoui est ingénieur
des ponts et chaussées.
Avant la tragédie de décembre 2004, le tsunami le plus meurtrier de l'Histoire se produisit en 1703, à Awa, au Japon. La vague aurait fait 100 000 victimes.
Un fameux séisme détruisit le 2 novembre 1755 à 9 h 40 mn du matin une partie de l'ancienne Kasbah de la ville de Mohammedia. La ville n'a repris son véritable essor, malgré sa reconstruction par le sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah, que vers le début du vingtième siècle. Ce tremblement de terre a surtout ravagé la capitale portugaise Lisbonne ; les survivants se réfugièrent en bord de mer où un tsunami les a fauché. Au total, il fit 60 000 victimes.
Les effets de ce séisme touchèrent également le site de Rabat-Salé ; on relate que la mer s'était retirée sur une grande étendue. Beaucoup de gens étaient allés contempler cet événement; le flot montant, revenant avec une rapidité prodigieuse, dépassa de beaucoup ses limites ordinaires. Les eaux tumultueuses, montèrent à une hauteur de dix à douze mètres au-dessus du niveau des hautes marées et engloutirent un grand nombre de curieux.
Le raz-de-marée balaya toutes les rues basses de Salé, couvrit même le sol de la grande mosquée et transporta fort loin dans la vallée toutes les allèges et embarcations ancrées dans le fleuve.
Le pont flottant qui reliait Rabat à Salé fut rompu et enlevé par les flots. Les berges de l'Oued Bou Regreg s'effondrèrent en divers endroits ; à la Tour Hassan, il reste des rochers fissurés témoins de ce désastre qui changea la configuration de l'estuaire, ainsi que celle du port de Salé, le fleuve s'étant élargi à l'embouchure.
L'île de Krakatoa, située dans le détroit de la Sonde, entre Java et Sumatra, était composée de trois cônes volcaniques. Les 26 et 27 août 1883, elle fut détruite par une gigantesque explosion volcanique qui projeta 10 km3 de pierres et de cendres à 80 km d'altitude, et son bruit fut perçu en Australie à 1 500 km de là.
L'onde de choc parcourut trois fois la circonférence de la Terre en trente six heures. Les îles voisines furent ensevelies sous 60 m de débris. L'effondrement de la cheminée du volcan déclencha une série de tsunamis. Des vagues hautes de 35 m, dévastèrent près de 300 villes et villages côtiers, faisant 36 000 morts. Le 1er avril 1946, un violent tremblement de terre fut enregistré près de Dutch Harbor, dans les îles Aléoutiennes. Un important tsunami traversa l'océan Pacifique et frappa Hawaii. Honolulu et la baie d'Hilo furent les zones les plus touchées. À Hilo, on dénombra 95 morts, après qu'un mur d'eau de 10 m se soit abattu sur la ville.
Le tsunami balaya aussi la côte Ouest américaine, mais sans provoquer de dommages importants. A cette occasion, les autorités ont établi à Honolulu le centre d'analyse de détection des tsunamis, le Pacific Tsunami Warning Center, où vivent en permanence des géophysiciens. Le 22 mai 1960, un séisme de 8.3 sur l'échelle de Richter se produisit près de la côte chilienne. Un tsunami endommagea gravement toutes les localités côtières sur une longueur de 900 km, faisant 2 000 victimes au Chili. Poursuivant son chemin, la vague voyagea 10 000 km jusqu'à Hawaii. À Hilo, le tsunami fit alors 61 morts.
Vingt-deux heures plus tard, après avoir encore franchi 5 000 km, des vague hautes de 6 à 10 m firent plus d'une centaine de victimes au Japon et aux Philippines.
Le 17 août 1999, le tremblement de terre qui toucha la région d'Izmir en Turquie fut accompagné d'un tsunami. Depuis le début des années 1990, on compte en moyenne un tsunami par an. Pour conclure, disons qu'à l'heure actuelle, il est impossible de lutter contre les causes des tsunamis. En revanche nous pouvons limiter les dégâts si nous savons prévoir leur arrivée sur les côtes.
La méthode actuellement mise en œuvre dans l'océan Pacifique consiste à traquer la manifestation de leur source, c'est à dire les mouvements de l'écorce terrestre. La défaillance des prévisions actuelles vient du fait qu'un tremblement de terre, même de forte intensité, ne génère pas toujours un tsunami. On ne sait pas encore vraiment pourquoi.
Najib Cherfaoui est ingénieur
des ponts et chaussées.
