Elles n'ont que la rue comme refuge. Les plus chanceuses trouvent refuge dans des associations : Solidarité féminine, INSAF, Basma, Sœurs de charité ou autres. Elles subissent toutes le rejet du père contre lequel elles ne peuvent rien.
Toutes celles qui tombent enceinte viennent chercher du réconfort chez des ONG. C'est le cas de Meryem rencontrée chez Solidarité féminine. Vêtue d'une djellaba verte, tête basse, Meryem raconte qu'elle s'est laissée séduire par un homme dont elle ignore tout. « Il m'a dit que sa femme est morte et qu'il allait m'épouser. Je lui ai offert tout ce que j'ai de plus cher, ma virginité. Quand il a su que je suis enceinte, il a disparu sans laisser de trace».
Meryem a quitté son domicile de crainte que frère apprenne la nouvelle. « Seule ma mère et ma petite sœur sont au courant. Mon frère ignore toujours la vérité. J'ai peur qu'il fasse une connerie en sachant que je suis enceinte».
Une fois que ces femmes tombent enceinte, elles sont rejetées comme un chiffon. Elles se retrouvent souvent victimes d'une triple exclusion : familiale, sociale et économique. La société marocaine conçoit mal, très mal le statut de mère célibataire.
Il n'y a pas que les petites bonnes crédules de la campagne qui figurent sur l'échantillon de mères célibataires. Il y a également des étudiantes.
Nadia 22 ans, titulaire du baccalauréat a fait, elle aussi, les frais des promesses de mariage. «J'étais secrétaire dans un parti politique dans une ville du sud du Maroc. Je sortais avec l'inspecteur provincial du parti. On a vécu une histoire d'amour. Quand il s'est aperçu que je suis enceinte, il est devenu un monstre. Il a dit que l'enfant ne peut pas être de lui parce qu'il est stérile ».
L'argument qu'avancent souvent les hommes qui refusent de reconnaître leurs enfants. Nadia a tout tenté pour le persuader d'accepter son bébé, mais en vain. «Vous n'allez pas toi et ton enfant ruinez ma carrière politique», lui a-t-il dit. Elle a fait tout ce que toutes les mères célibataires font désormais : elle a quitté la maison familiale à 15 jours de l'accouchement. Destination Casablanca où elle ne connaît personne.
La suite fut pénible. «J'avais du mal à trouver l'adresse d'associations qui prennent en charge les mères célibataires. Je suis allée directement à la préfecture de police. Sur place, je leur ai expliqué mon problème en leur demandant de me trouver un lieu d'accueil ou de m'emmener en prison. Ils m'ont alors orientée vers l'association INSAF où j'ai accouché.
Par la suite, INSAF m'a orienté vers Solidarité féminine qui m'a offert un travail ».
Nadia n'a pas, contrairement à la majorité des mères célibataires, subi le rejet de ses parents. « Mes parents ont accepté le fait accompli. Mais, ils ont insisté que je garde le bébé en secret et de ne jamais le faire chez eux pour ne pas leur foutre la honte. Personne dans mon village ne sait rien de mon histoire. Pour beaucoup, j'ai déménagé à Casablanca parce que j'y travaille».
Nadia sait que le plus dur est à venir. «En vivant au milieu des mères célibataires, je ne ressens aucune discrimination, ni regard méprisant puisque nous sommes pétries dans le même moule. Mais dès que je quitterai ce milieu, les difficultés vont certainement commencer. Je suis prête à soulever des montagnes s'il le faut pour protéger mon fils ».
Les histoires diffèrent, mais le résultat est le même pour les mères célibataires : le rejet. Sanaa originaire de Meknès ,à peine 22 ans et employée dans une société à Tanger, est tombée amoureuse d'un grutier. Ils ont habité ensemble en concubinage pendant 6 mois.
Tout allait bien dans sa vie jusqu'au jour où elle a décidé de le quitter alors qu'elle est enceinte sans le savoir. «C'est maman qui a découvert que je suis enceinte. Pour en avoir le cœur net, elle m'a accompagnée chez un médecin pour subir des examens. A ma grande surprise, ils se sont avérés positifs. Ma maman n'a pas accepté cette situation. Je l'ai suppliée de ne rien dire à mon père, mais elle l'a informé. Sans attendre la réaction de mon papa, j'ai préparé mon sac et pris la destination de la gare routière. A ma surprise, mon père m'appela et me demanda de retourner à la maison ».
Malgré la vie qui bascule, elle décide de rester chez ses parents, mais pas pour longtemps. «Quand mon ventre commençait à se gonfler, j'ai quitté la maison pour épargner la honte à ma famille. J'ai atterri chez Bayti qui m'a orientée vers l'association Solidarité féminine. J'ai été alors enceinte de six mois. L'association m'a ouvert un dossier, mais elle a refusé de m'accueillir. Les assistantes sociales de Solidarité féminine ont appelé ma maman et elles l'ont convaincue de m'accepter.
Au bout d'un mois à la maison, la situation devenait insupportable. Je suis partie à Tanger chez des copines jusqu'au neuvième mois. Ensuite, je suis retournée à INSAF où j'ai accouché ».
La vie de Sanaa a basculé sur une erreur de jeunesse. Aujourd'hui, son compagnon se dit prêt à reconnaître son fils et à l'épouser. Au Maroc, ils sont peu nombreux à accepter de reconnaître leurs enfants. C'est dire le drame que vivent ces femmes après avoir cédé aux avances de certains hommes irresponsables.
Toutes celles qui tombent enceinte viennent chercher du réconfort chez des ONG. C'est le cas de Meryem rencontrée chez Solidarité féminine. Vêtue d'une djellaba verte, tête basse, Meryem raconte qu'elle s'est laissée séduire par un homme dont elle ignore tout. « Il m'a dit que sa femme est morte et qu'il allait m'épouser. Je lui ai offert tout ce que j'ai de plus cher, ma virginité. Quand il a su que je suis enceinte, il a disparu sans laisser de trace».
Meryem a quitté son domicile de crainte que frère apprenne la nouvelle. « Seule ma mère et ma petite sœur sont au courant. Mon frère ignore toujours la vérité. J'ai peur qu'il fasse une connerie en sachant que je suis enceinte».
Une fois que ces femmes tombent enceinte, elles sont rejetées comme un chiffon. Elles se retrouvent souvent victimes d'une triple exclusion : familiale, sociale et économique. La société marocaine conçoit mal, très mal le statut de mère célibataire.
Il n'y a pas que les petites bonnes crédules de la campagne qui figurent sur l'échantillon de mères célibataires. Il y a également des étudiantes.
Nadia 22 ans, titulaire du baccalauréat a fait, elle aussi, les frais des promesses de mariage. «J'étais secrétaire dans un parti politique dans une ville du sud du Maroc. Je sortais avec l'inspecteur provincial du parti. On a vécu une histoire d'amour. Quand il s'est aperçu que je suis enceinte, il est devenu un monstre. Il a dit que l'enfant ne peut pas être de lui parce qu'il est stérile ».
L'argument qu'avancent souvent les hommes qui refusent de reconnaître leurs enfants. Nadia a tout tenté pour le persuader d'accepter son bébé, mais en vain. «Vous n'allez pas toi et ton enfant ruinez ma carrière politique», lui a-t-il dit. Elle a fait tout ce que toutes les mères célibataires font désormais : elle a quitté la maison familiale à 15 jours de l'accouchement. Destination Casablanca où elle ne connaît personne.
La suite fut pénible. «J'avais du mal à trouver l'adresse d'associations qui prennent en charge les mères célibataires. Je suis allée directement à la préfecture de police. Sur place, je leur ai expliqué mon problème en leur demandant de me trouver un lieu d'accueil ou de m'emmener en prison. Ils m'ont alors orientée vers l'association INSAF où j'ai accouché.
Par la suite, INSAF m'a orienté vers Solidarité féminine qui m'a offert un travail ».
Nadia n'a pas, contrairement à la majorité des mères célibataires, subi le rejet de ses parents. « Mes parents ont accepté le fait accompli. Mais, ils ont insisté que je garde le bébé en secret et de ne jamais le faire chez eux pour ne pas leur foutre la honte. Personne dans mon village ne sait rien de mon histoire. Pour beaucoup, j'ai déménagé à Casablanca parce que j'y travaille».
Nadia sait que le plus dur est à venir. «En vivant au milieu des mères célibataires, je ne ressens aucune discrimination, ni regard méprisant puisque nous sommes pétries dans le même moule. Mais dès que je quitterai ce milieu, les difficultés vont certainement commencer. Je suis prête à soulever des montagnes s'il le faut pour protéger mon fils ».
Les histoires diffèrent, mais le résultat est le même pour les mères célibataires : le rejet. Sanaa originaire de Meknès ,à peine 22 ans et employée dans une société à Tanger, est tombée amoureuse d'un grutier. Ils ont habité ensemble en concubinage pendant 6 mois.
Tout allait bien dans sa vie jusqu'au jour où elle a décidé de le quitter alors qu'elle est enceinte sans le savoir. «C'est maman qui a découvert que je suis enceinte. Pour en avoir le cœur net, elle m'a accompagnée chez un médecin pour subir des examens. A ma grande surprise, ils se sont avérés positifs. Ma maman n'a pas accepté cette situation. Je l'ai suppliée de ne rien dire à mon père, mais elle l'a informé. Sans attendre la réaction de mon papa, j'ai préparé mon sac et pris la destination de la gare routière. A ma surprise, mon père m'appela et me demanda de retourner à la maison ».
Malgré la vie qui bascule, elle décide de rester chez ses parents, mais pas pour longtemps. «Quand mon ventre commençait à se gonfler, j'ai quitté la maison pour épargner la honte à ma famille. J'ai atterri chez Bayti qui m'a orientée vers l'association Solidarité féminine. J'ai été alors enceinte de six mois. L'association m'a ouvert un dossier, mais elle a refusé de m'accueillir. Les assistantes sociales de Solidarité féminine ont appelé ma maman et elles l'ont convaincue de m'accepter.
Au bout d'un mois à la maison, la situation devenait insupportable. Je suis partie à Tanger chez des copines jusqu'au neuvième mois. Ensuite, je suis retournée à INSAF où j'ai accouché ».
La vie de Sanaa a basculé sur une erreur de jeunesse. Aujourd'hui, son compagnon se dit prêt à reconnaître son fils et à l'épouser. Au Maroc, ils sont peu nombreux à accepter de reconnaître leurs enfants. C'est dire le drame que vivent ces femmes après avoir cédé aux avances de certains hommes irresponsables.
