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Mairie de Meknès : la gestion du PJD pointée du doigt

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Le ciel vient de s'écrouler sur la tête d'Aboubaker Belkora, maire de la ville de Meknès, estampillé PJD. Rappelé à l'ordre par la plus haute autorité de l'Etat, l'édile islamiste qui gère la ville depuis septembre 2003, ne sait plus à quel saint se vouer. La douche froide qu'il a reçu a éclaboussé par ricochet tout le parti islamiste qui voulait faire de Meknès un laboratoire-vitrine portant l'empreinte du PJD. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est raté. Et pour cause. Aboubaker Belkora, fort du soutien de son parti et enfermé dans ses certitudes, a cumulé les maladresses.

A la tête d'une ville de 750 000 habitants, considérée comme la capitale d'une région aussi grande que le Bénélux, le nouveau maire s'est confronté dès le départ à un problème que toutes les autres villes du Royaume connaissaient. Le transport urbain est, en effet, un souci majeur pour tous les maires des villes du Royaume.

Cependant, aucun gestionnaire n'a jamais pensé priver une ville de la taille de Meknès, qui plus est capitale régionale et centre universitaire, du transport urbain. A. Belkora, lui, franchit le pas et décide de stopper toute aide à la régie locale. Il entame alors un plan de restructuration pour arrêter ce qu'il appelle une " hémorragie financière " qui saigne à blanc les finances de la ville. Si l'intention est louable, l'effet est lui désastreux…Pour les habitants et surtout pour l'image de la ville.

Meknès se retrouve ainsi privé de transport public pendant près de deux années malgré les protestations de l'opposition municipale qui crie au scandale. Belkora n'en a cure. C'est lui qui décide et il le fait savoir. Il demeure intraitable sur le sujet, faisant savoir par la voie de la presse qu'il ne renflouerait pas " une régie qui fonctionne mal, avec des bras cassés et des gens recrutés sur la base de clientélisme politique. " Le maire PJD a décidément mangé du lion. Il se sent réconforté dans ses choix d'autant plus que les négociations pour déléguer le transport urbain à une société hispano-marocaine vont bon train.

Le maire leur multiplie les promesses. Il leur promet d'intervenir pour les admissions temporaires, mais aussi de leur donner un garage pour abriter les bus. La ville entrevoit enfin le bout du tunnel… Mais pour un court moment seulement ! Promis pour le mois de septembre, les nouveaux bus tardent à faire leur apparition. Le maire accuse, dans un entretien à l'hebdomadaire Al Bidaoui, le ministère de l'Intérieur de ce retard… Une fuite en avant ? Certainement, puisque la société qui a eu la concession pointe Belkora du doigt. C'est lui qui n'a pas tenu ses promesses. En plus, du côté du ministère de l'Intérieur, on estime la sortie du maire PJD inopportune et surtout maladroite…


Et comme si cela ne suffisait pas, en deux ans, la ville a été livrée à une spéculation sauvage. Sur le plan urbanistique, Meknès est sur une pente glissante et le maire ne semble pas prêt d'agir pour redresser la situation. La dimension historique de la ville est escamotée. L'aspect culturel est négligé…Les monuments historiques ne sont ni réhabilités ni restaurés.

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