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Maroc-Tunisie à Radès : les erreurs de Zaki

Nous n'irons pas à la Coupe du Monde en 2006. Nous n'avons pas pu gagner la Tunisie dans cette ultime rencontre de Radès et cela était prévu avant ce déplacement de la dernière chance. Car il faut avouer que la qualification nous a échappé bien avant cett

Maroc-Tunisie à Radès : les erreurs de Zaki
Obsédé par une discipline qu'il voulait rigoureuse, l'entraîneur avait fini par créer une véritable psychose au sein du groupe.

L'affaire Neybet aurait pu être gérée autrement, mais non pas à la manière de chiffonniers comme le public l'a vécue sur le plateau de Saïd Zadouk lors de l'émission sportive dominicale. Nous avons pu avoir une idée sur le degré d'intelligence d'un entraîneur qui est resté rigide quant à ses prises de position.

Il serait sorti grandi s'il avait laissé de côté son orgueil et tourné une page difficile des relations entre les deux hommes. Le Maroc avait encore besoin, en particulier pour ce match, de l'ex-capitaine des Lions. Son expérience et son influence psychologique sur le groupe auraient été déterminantes. On a vu la fébrilité de notre défense lors de cette rencontre qui nous a valu par deux fois l'égalisation des Tunisiens. Peut-on aussi reprocher aux responsables fédéraux de n'avoir pas pu tenter une médiation entre les deux hommes, qui pourtant ont été de grands professionnels?

Zaki fait partie de ceux qui n'ont jamais accepté les critiques, fussent-elles positives, ce qui a rendu ses relations avec la presse nationale des plus difficiles allant jusqu'à l'insulte et les procès. Depuis l'entame de ces éliminatoires, Zaki a montré ses limites dans ses choix tactiques et les victoires acquises n'ont jamais été convaincantes. Il se satisfaisait du résultat, faisant fi des reproches des uns et des autres. « Ceux qui veulent le spectacle n'ont qu'à aller au cirque. » a-il lancé à l'un de nos confrères qui l'a, un jour, interpellé sur le fond de jeu de l'équipe nationale.

Drôle de réponse pour un technicien, pourtant porté aux nues après la finale perdue contre ces mêmes Tunisiens lors de la CAN 2004. La Tunisie, donc, se retrouva sur notre chemin dans ces éliminatoires du Mondial 2006 et de la CAN 2006.Lorsque nous avons été contraints au nul à Casablanca, il était évident que les Aigles de Carthage allaient nous faire souffrir et douter. Surtout quand on connaît la présence et donc l'influence des dirigeants, au sein des plus grandes instances du football continental et mondial et leur propension à mettre en marche une machine qui déstabilise l'adversaire le plus coriace.

Leur dernier match contre le Kenya en est une preuve supplémentaire et l'histoire révèlera un jour les dessous de cette affaire où il fut question de sous et non pas de football. L'autre nul concédé contre ce même Kenya nous a fait encore plus douter car ce sont finalement quatre points de perdus et un rêve qui s'envole bien avant le voyage de Radès. Il ne restait donc plus qu'une victoire, rien que la victoire pour le sacre. On savait Zaki très frileux quant à un véritable schéma offensif d'où les appréhensions du public. Même en jouant à domicile, notre équipe nationale évoluait la peur au ventre. L'essentiel pour le technicien était de ne pas perdre et pourtant les attaquants faisaient preuve de beaucoup d'ingéniosité. Et pourtant on s'était mis à croire à un Zaki plus prompt à donner plus de liberté aux médians et plus de soutien aux attaquants.

Après le premier but, les appréhensions se sont estompées car avec un 3-5-2 Zaki, pour une fois, donna véritablement l'impression de vouloir faire la pression sur ses adversaires même si le choix d'un Boukhari dans l'entre jeu fut discutable. On a apprécié la pondération de Safri du moins jusqu'à sa blessure, le calme olympien de Chemakh et Hajji, la détermination de Benaskar, les velléités de Kaddouri, mais le schéma pris des allures plutôt défensives aussi bien après le premier que le deuxième but. Les erreurs du gardien Lemyaghri, sur les deux buts tunisiens ne sont que la résultante d'une tactique calamiteuse où Zaki n'a pas voulu donner plus de moyens à un compartiment offensif où seul Chemakh était présent.

La sortie de Safri fut l'un des tournants de cette rencontre. A ce jeu, il était évident que les Tunisiens finiraient par avoir gain de cause. Et pourtant ils étaient prenables chez eux. Leur second but a surpris même Lemerre qui a longtemps douté et qui fut tout heureux de l'aubaine offerte par quatre défenseurs et le gardien marocain tous incapables de repousser un ballon perdu. Notre élimination était attendue en dépit du courage de quelques valeureux gaillards.

Elle aura certainement des conséquences fâcheuses sur le football national déjà en proie à des grincements de dents et des démissions en cascades de présidents de clubs. Il est certain que Zaki n'est pas seul responsable. Ceux qui avaient prévu un tel scénario et qui n'ont pas réagi à temps sont tout aussi condamnables.
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