Aujourd'hui, trente ans après cet événement, force est de constater qu'on est toujours loin des objectifs précités. Mais M. Bouteflika n'est plus ministre, il est Président de son pays. D'où l'importance de ses prises de positions sur le cours des événements. L'ironie du sort veut qu'il ait passé une partie de son enfance au Maroc. Car, il est un fait qui s'impose à chaque tentative de retracer l'histoire des relations entre le Maroc et l'Algérie : il s'agit en quelque sorte d'une lutte à la fois pour la défense de l'intégrité territoriale du Maroc et pour l'édification du Maghreb arabe.
Contrairement à d'autres pays, le Maroc a opté dès le départ en faveur de la lutte pacifique pour le parachèvement de son intégrité territoriale.
Certes, sur le plan populaire, cette position a été appuyée par les échecs auxquels s'est heurtée l'Armée de Libération. Les combattants armés du Rif se sont déplacés, rappelle-t-on, au lendemain de l'indépendance, au sud du Royaume pour continuer le combat. Plusieurs batailles ont été livrées à cet effet au cours des années 1957 et 1958. Avec l'appui des tribus de Tekna et Reguibet, une grande partie de Tarfaya et Ifni fut libérée, obligeant ainsi les colons espagnols à se retirer à Laâyoune. Les 12 et 13 janvier 1958, des combats ont occasionné, dans cette ville, la mort de 500 personnes.
Ont participé à ces actions, entre autres Rguibi Lakhlili, père de Mohamed Abdelaziz, dirigeant actuel des séparatistes, Mostapha Ould Essayed, père de Bachir Mostapha Essayed.
Pour contrecarrer l'avancée de l'Armée de Libération dans les régions du Sud, une coalition franco-espagnole se constitua. Munie de 100 avions, celle-ci entreprit, le 10 février 1958, la fameuse opération “Ecouvillon” qui allait mettre fin à l'aventure de l'Armée de Libération nationale.
Des dizaines de milliers de Sahraouis se sont dirigés vers les régions d'Agadir et de Tarfaya, récupérées par le Maroc, le 1er avril 1958.
Officiellement, l'Algérie n'a jamais eu de revendications territoriales sur le Sahara. Elle avait des intérêts économiques dans la région de Reguibet à cause du gisement de fer de Gara Djebilet, à 150 km au sud-est de Tindouf. Alger voulait son exploitation, mais pour ce faire, il lui était indispensable d'avoir un accès sur la côte Atlantique.
Le problème des frontières entre les deux pays avait reçu une solution provisoire avec l'accord signé à Rabat, le 6 juillet 1961, par feu S.M Hassan II et Ferhat Abbas, président du gouvernement provisoire de la République algérienne. Les deux gouvernements décidaient de
“ procéder à l'étude et à la solution de ce problème dans un esprit de fraternité et d'unité maghrébine ”.
Lors de sa visite à Alger, du 13 au 15 mars 1963, feu S.M Hassan II évoqua le problème des frontières, mais le Président Ben Bella proposa de l'ajourner. La tension entre les deux pays monta au cours de l'été 1963 : l'Algérie renforça son dispositif militaire dans les régions de Béchar et de Tindouf et occupa divers postes dans les zones contestées.
Entre le 8 et le 18 octobre, il y eut de violents combats entre les forces algériennes et marocaines dans les régions de Tindouf (Hassi Beida et Tindjoub) et Figuig. Ce fut la guerre des sables.
Après quelques années de turbulences, les dirigeants algériens et marocains vont se rencontrer et exprimer leur volonté de régler les problèmes de frontières entre eux, à travers les accords d'Ifrane conclus le 15 janvier 1969, la rencontre de Tlemcen, le 27 juin 1970 et les accords de Rabat du 15 juin 1972.
Le traité de bon voisinage conclu entre le Maroc et la Mauritanie, le 6 juin 1970 à Casablanca, avait mis un terme aux revendications du Maroc concernant ce territoire.
Le Front tripartite amorcé lors d'une conférence ayant réuni feu S.M. Hassan II et les Présidents Houari Boumediene et Mokhtar Ould Daddah à Nouadhibou, les 14 et 15 septembre 1970, a pris fin à Agadir du 22 au 24 juillet 1973.
Le Maroc fut déçu de la position de ses voisins. De la Mauritanie qui a considéré la reconnaissance par le Maroc de son indépendance comme un signe de faiblesse lui permettant de contester la marocanité du Sahara, et de l'Algérie qui a fait du traité relatif aux frontières un moyen pour s'aligner aux côtés de l'Espagne.
Mais, étant donné qu'il n'a pu acquérir le soutien auquel il s'attendait, le Maroc n'a pas ratifié les traités précités.
Il a fallu donc que la tension monte entre le Royaume et l'Espagne pour voir l'Algérie changer temporairement ses positions.
Suite aux menaces espagnoles concernant une éventuelle guerre avec le Maroc, le Président Boumediene avait annoncé à feu S.M. Hassan II sa prédisposition à intervenir militairement aux côtés du Maroc, à condition d'être prévenu 48 heures avant le déclenchement de la guerre.
Dans une déclaration au Sommet arabe tenu en octobre 1974 à Rabat, le Pt. Boumediene avait déclaré : “ Nous sommes avec le Maroc pour la libération de chaque parcelle de terre, non seulement le Sahara occidental, mais également Sebta, Melillia et toutes les îles ”.
Et de conclure : “ Je n'ai aucun problème de frontières ni aucun problème de territoire, mais le problème pour moi est un problème de sécurité aux frontières de mon pays ”.
Mais, peu de temps après la Marche Verte, environ 30.000 Marocains ont été reconduits à la frontière algéro- marocaine, en abandonnant leurs biens et en étant souvent séparés de leurs familles. Heureusement, cette opération ne fut pas imitée par Rabat.
Le 4 octobre 1978, avant de se rendre à Moscou, où il devait rester plus d'un mois en raison de sa maladie, le Président Boumediene répondit à feu S.M. Hassan II, en termes modérés et conciliants qu'il souhaitait “ régler politiquement ce problème politique ”.
Le message fut bien accueilli à Rabat dans la mesure où il mettait l'accent sur la nécessité d'un dialogue direct avec l'Algérie à propos du Sahara, en ignorant le polisario, mais jusqu'à présent, il est resté sans suite.
La mort de Boumediene, le changement des options politiques de ce pays et la fin de la guerre froide ont dû faciliter le rapprochement entre les deux pays, mais cela ne s'est pas réalisé. Pis encore, suite aux actes terroristes ayant touché l'Hôtel Isni en 1994, les frontières entre les deux pays ont été fermées. Leur réouverture dépend désormais de l'Algérie et des intentions de ses dirigeants.
Contrairement à d'autres pays, le Maroc a opté dès le départ en faveur de la lutte pacifique pour le parachèvement de son intégrité territoriale.
Certes, sur le plan populaire, cette position a été appuyée par les échecs auxquels s'est heurtée l'Armée de Libération. Les combattants armés du Rif se sont déplacés, rappelle-t-on, au lendemain de l'indépendance, au sud du Royaume pour continuer le combat. Plusieurs batailles ont été livrées à cet effet au cours des années 1957 et 1958. Avec l'appui des tribus de Tekna et Reguibet, une grande partie de Tarfaya et Ifni fut libérée, obligeant ainsi les colons espagnols à se retirer à Laâyoune. Les 12 et 13 janvier 1958, des combats ont occasionné, dans cette ville, la mort de 500 personnes.
Ont participé à ces actions, entre autres Rguibi Lakhlili, père de Mohamed Abdelaziz, dirigeant actuel des séparatistes, Mostapha Ould Essayed, père de Bachir Mostapha Essayed.
Pour contrecarrer l'avancée de l'Armée de Libération dans les régions du Sud, une coalition franco-espagnole se constitua. Munie de 100 avions, celle-ci entreprit, le 10 février 1958, la fameuse opération “Ecouvillon” qui allait mettre fin à l'aventure de l'Armée de Libération nationale.
Des dizaines de milliers de Sahraouis se sont dirigés vers les régions d'Agadir et de Tarfaya, récupérées par le Maroc, le 1er avril 1958.
Officiellement, l'Algérie n'a jamais eu de revendications territoriales sur le Sahara. Elle avait des intérêts économiques dans la région de Reguibet à cause du gisement de fer de Gara Djebilet, à 150 km au sud-est de Tindouf. Alger voulait son exploitation, mais pour ce faire, il lui était indispensable d'avoir un accès sur la côte Atlantique.
Le problème des frontières entre les deux pays avait reçu une solution provisoire avec l'accord signé à Rabat, le 6 juillet 1961, par feu S.M Hassan II et Ferhat Abbas, président du gouvernement provisoire de la République algérienne. Les deux gouvernements décidaient de
“ procéder à l'étude et à la solution de ce problème dans un esprit de fraternité et d'unité maghrébine ”.
Lors de sa visite à Alger, du 13 au 15 mars 1963, feu S.M Hassan II évoqua le problème des frontières, mais le Président Ben Bella proposa de l'ajourner. La tension entre les deux pays monta au cours de l'été 1963 : l'Algérie renforça son dispositif militaire dans les régions de Béchar et de Tindouf et occupa divers postes dans les zones contestées.
Entre le 8 et le 18 octobre, il y eut de violents combats entre les forces algériennes et marocaines dans les régions de Tindouf (Hassi Beida et Tindjoub) et Figuig. Ce fut la guerre des sables.
Après quelques années de turbulences, les dirigeants algériens et marocains vont se rencontrer et exprimer leur volonté de régler les problèmes de frontières entre eux, à travers les accords d'Ifrane conclus le 15 janvier 1969, la rencontre de Tlemcen, le 27 juin 1970 et les accords de Rabat du 15 juin 1972.
Le traité de bon voisinage conclu entre le Maroc et la Mauritanie, le 6 juin 1970 à Casablanca, avait mis un terme aux revendications du Maroc concernant ce territoire.
Le Front tripartite amorcé lors d'une conférence ayant réuni feu S.M. Hassan II et les Présidents Houari Boumediene et Mokhtar Ould Daddah à Nouadhibou, les 14 et 15 septembre 1970, a pris fin à Agadir du 22 au 24 juillet 1973.
Le Maroc fut déçu de la position de ses voisins. De la Mauritanie qui a considéré la reconnaissance par le Maroc de son indépendance comme un signe de faiblesse lui permettant de contester la marocanité du Sahara, et de l'Algérie qui a fait du traité relatif aux frontières un moyen pour s'aligner aux côtés de l'Espagne.
Mais, étant donné qu'il n'a pu acquérir le soutien auquel il s'attendait, le Maroc n'a pas ratifié les traités précités.
Il a fallu donc que la tension monte entre le Royaume et l'Espagne pour voir l'Algérie changer temporairement ses positions.
Suite aux menaces espagnoles concernant une éventuelle guerre avec le Maroc, le Président Boumediene avait annoncé à feu S.M. Hassan II sa prédisposition à intervenir militairement aux côtés du Maroc, à condition d'être prévenu 48 heures avant le déclenchement de la guerre.
Dans une déclaration au Sommet arabe tenu en octobre 1974 à Rabat, le Pt. Boumediene avait déclaré : “ Nous sommes avec le Maroc pour la libération de chaque parcelle de terre, non seulement le Sahara occidental, mais également Sebta, Melillia et toutes les îles ”.
Et de conclure : “ Je n'ai aucun problème de frontières ni aucun problème de territoire, mais le problème pour moi est un problème de sécurité aux frontières de mon pays ”.
Mais, peu de temps après la Marche Verte, environ 30.000 Marocains ont été reconduits à la frontière algéro- marocaine, en abandonnant leurs biens et en étant souvent séparés de leurs familles. Heureusement, cette opération ne fut pas imitée par Rabat.
Le 4 octobre 1978, avant de se rendre à Moscou, où il devait rester plus d'un mois en raison de sa maladie, le Président Boumediene répondit à feu S.M. Hassan II, en termes modérés et conciliants qu'il souhaitait “ régler politiquement ce problème politique ”.
Le message fut bien accueilli à Rabat dans la mesure où il mettait l'accent sur la nécessité d'un dialogue direct avec l'Algérie à propos du Sahara, en ignorant le polisario, mais jusqu'à présent, il est resté sans suite.
La mort de Boumediene, le changement des options politiques de ce pays et la fin de la guerre froide ont dû faciliter le rapprochement entre les deux pays, mais cela ne s'est pas réalisé. Pis encore, suite aux actes terroristes ayant touché l'Hôtel Isni en 1994, les frontières entre les deux pays ont été fermées. Leur réouverture dépend désormais de l'Algérie et des intentions de ses dirigeants.
