La filiation historique et culturelle du Maroc avec l'Afrique est une donnée permanente. Elle est au principe même d'une large part de notre héritage et de notre mémoire, tant il est vrai que l'imbrication, les brassages et les mélanges ethnico-culturels demeurent forts. Tout un patrimoine national procède de cette Afrique qui fut pour le Maroc une sorte de ressourcement et pour laquelle celui-ci constitua, en revanche, un miroir et un pôle de rayonnement.
Avant même le Moyen-Age européen, qui était le point de départ de la Renaissance pour l'Occident, l'autoroute des échanges maroco-africains, traversant Marrakech, Essaouira, Tombouctou et jusqu'au cœur du continent pendant des siècles, a constitué comme la veine jugulaire d'un même corps.
Celui-ci était à l'image, fédérée et diversifiée, d'un bloc sur lequel les impérialismes du XIXe siècle jetteront leur dévolu. Sous les Almoravides et les Mérinides, les routes commerciales prospéraient, mais jouaient parallèlement un rôle de relais fondamental de rapprochement.
Notamment entre Sijelmassa et le Ghana, le Drâa et le Soudan et, surtout, de propagation de l'Islam par les savants et commerçants marocains, devenus en l'occurrence les messagers d'un Islam indolent et tolérant, privilégiant l'échange et la parole comme en témoignera plus tard – lors de ce XIXe siècle accaparé par les impérialismes européens – l'œuvre de conviction menée par les confréries Tijania et al-Mokhtaria.
Ce n'est pas un hasard si feu S.M. Hassan II, ouvrant un chapitre de son livre « Le Défi », avait écrit en 1976 sur le ton de la superbe métaphore que
«le Maroc ressemble à un arbre dont les racines nourricières plongent profondément dans la terre d'Afrique et qui respire grâce à son feuillage bruissant aux vents de l'Europe». L'enracinement africain du Maroc est une réalité qui s'est renouvelée tout au long des siècles.
Et Sa Majesté le Roi Mohammed VI, tout à sa fidélité à l'esprit de son défunt père et à ses ancêtres, inscrivant sa démarche dans une vision prospective, incarne plus que jamais l'architecte moderne de la nouvelle relation maroco-africaine. Participant au Sommet Europe-Afrique, organisé au Caire il y a quatre ans, le Souverain prononça devant le parterre de chefs d'Etat et de responsables euro-africains un discours aux retentissements considérables.
Une manière de bréviaire où l'audace et la vision politique bousculaient à coup sûr les frilosités. Dans la pure logique des débats objectifs et prémonitoires, le Souverain avait proposé une annulation des dettes contractées par un certain nombre d'Etats du continent à l'égard du Maroc, autrement dit – traduction politique exige et au-delà de l'équation maroco-africaine - la mise en œuvre d'une redynamisation des rapports entre le Sud et le Nord avec, condition sine qua non, leur nécessaire rééquilibrage, l'engagement concret du Nord.
On rappellera que dans le même esprit aussi, défiant ce qu'on appelle la «pensée unique» de l'époque, entretenue sur le sort de l'Afrique, il avait déployé un véritable plaidoyer à la Conférence de Rio en 1992 pour tirer la sonnette d'alarme et appeler la communauté internationale à mieux se pencher sur le destin de l'Afrique, victime des cycles naturels de sécheresse et de désertification.
Il faut tout de suite convenir qu'au lendemain du retrait du Maroc de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) qu'il a pourtant largement contribué à mettre sur pied dès 1961 à Casablanca, en dépit des vicissitudes ayant entaché ses rapports avec l'Union africaine qui s'est supplantée ensuite à la première institution panafricaine, notre pays ne s'est pas pour autant détourné de son devoir d'Etat africain. Il a maintenu voire renforcé sa présence en Afrique par le biais de relations bilatérales et de coopération avec la majorité des Etats du continent.
S. M. le Roi Mohammed VI a été, dans cette nouvelle articulation africaine du Maroc, le maître d'œuvre, l'artisan et le défenseur d'une vision de complémentarité Sud-Sud. On peut, pour sacrifier quelque peu à la comparaison raisonnable, s'interroger combien de chefs d'Etat du Nord, arabes ou européens, se sont rendus spontanément en Afrique ces dernières années ? Il est aisé de répertorier également les engagements des uns et des autres, quand ce n'est pas simplement déplorer leur sourde indifférence à l'égard d'un continent qui incarne pourtant l'un des berceaux de l'humanité et dont la civilisation, de Goré à Brasilia, de Kano à la Caraïbe et à Los Angeles, n'a cessé de polir le visage de la culture afro-américaine aujourd'hui mondialisée à travers la négritude, le jazz et le spiritualisme. Ce que l'Amérique, hyperpuissance inégalée des temps modernes, doit à l'Afrique n'a pas de commune mesure avec d'autres ascendances !
C'est dire que l'interpellation déchirée de quelques esprits révoltés contre le splendide isolement de l'Afrique, recluse dans son isolationnisme diplomatique, ses problèmes, ses tragédies et ses pandémies sanitaires, est d'autant plus justifiée qu'elle évoque ce fameux cri déchiré, autrefois lancé par un René Dumont sous la forme d'un livre critique devenu best-selller et slogan des afro-pessimistes: «L'Afrique est mal partie». Le Maroc est africain à plus d'un titre, organiquement, sentimentalement et aussi par un choix que sa conscience lui dicte. Il n'a besoin ni de le prouver ni d'en faire un colifichet de sa diplomatie. Depuis la nuit des temps, il entretient des relations d'une profondeur inaltérée avec les pays d'Afrique dans leurs variantes et leurs composantes multiples.
Au lendemain de sa libération en 1956, il s'est attelé avec quelques autres à la construction de l'organisation panafricaine, destinée à souder les rangs du continent et à faire émerger une conscience collective dont l'objectif est de favoriser l'instauration de la démocratie, par le biais du multipartisme, de conforter les idéaux de liberté, de justice et de développement.
Si les indépendances successives avaient libéré les énergies, de graves problèmes, hérités de la décolonisation, avaient néanmoins surgi en certains pays menacés de sécessions, de séparatismes, d'irrédentismes où la plaie ethnique – génératrice de guerre civile - n'était pas la moindre césure nationale. Aussi, le Maroc n'hésitait-il jamais à assumer la mission de réconciliateur entre les protagonistes, à faire prévaloir en tant que pays frère la raison et, le cas échéant, quand la nécessité s'en faisait sentir, toujours dans un cadre légaliste, notamment des Nations unies, à participer aux opérations de paix. Il en était du Congo en 1960, du Zaïre en avril 1979, de la Somalie en 1994, il en est aujourd'hui de la Côte d'Ivoire et de ...Haïti.
Les contingents marocains, sous bannière de l'ONU, ont pris part au maintien de la paix avec la conviction – suivant les recommandations qui leur sont faites à chaque fois par le Souverain – qu'ils servent les idéaux de la concorde et de la liberté. Ne se départissant jamais de sa mission de réconciliateur, dès lors que les protagonistes en expriment le souhait, S.M. le Roi Mohammed VI déploie de multiples efforts pour renforcer la cohésion des Etats nationaux et de la communauté africaine.
En avril 2002, le Souverain présida à Rabat à une médiation importante relative au conflit du Fleuve Mano, entre les chefs d'Etat de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone, engagés alors dans une dangereuse escalade qui menaçait la stabilité de la région et portait préjudice à son image. Le document qu'ils signèrent sous les auspices de S.M. le Roi a valeur de symbole, parce qu'il démontre le poids et l'efficacité d'une négociation directe parrainée par le Souverain, vivement saluée ensuite par les Nations unies et la communauté internationale.
Au plan diplomatique, S.M. le Roi entretient des relations amicales et fraternelles avec les chefs d'Etat africains dont la plupart lui sont d'autant plus familiers que, très jeune, il avait déjà cultivé une approche politique et intellectuelle du continent et de ses potentialités. Autant dire, en effet, que le Souverain a une réelle vision de l'Afrique et que, compte tenu du fait que le Maroc est adossé à celle-ci, elle ne saurait lui être indifférente ni être un objet de contemplation, mais bel et bien un partenaire avec lequel notre pays partage les valeurs essentielles, les opportunités voire aussi les problèmes. La présence du Maroc en Afrique répond en quelque sorte à notre devoir identitaire et une réalité tangible et perceptible au premier abord.
Dans la Côte d'Ivoire, qu'une malheureuse guerre civile fratricide – qui rappelle les tragédies grecques avec leurs folles convoitises politiques – fait voler en éclats, il existe une communauté marocaine installée des décennies durant, aussi longtemps et aussi loin que notre mémoire peut aller. Elle s'est tout simplement, peu s'en faut, « ivoirisée »…A Casablanca, un des boulevards centraux porte le nom de Houphouët-Boigny et en Côte d'Ivoire, ce sont deux boulevards également qui sont baptisés des noms de Mohammed V et de Hassan II.
De même que c'est le Maroc qui a bâti la belle mosquée de Yamoussoukro destinée à accueillir les musulmans ivoiriens et à répandre le message de fraternité et de tolérance. Au Sénégal, c'est une amitié forte et profonde, une interpénétration organique qui surgissent dès lors qu'il s'agit de décrire les relations maroco-sénégalaises et ce destin commun si exemplaire assumé par les deux peuples. Parler de «vocation africaine du Maroc» est naturellement sacrifier à l'euphémisme, mais c'est aussi évoquer une réalité historique tant il est vrai que l'enracinement de notre pays dans le continent demeure une donnée permanente de notre histoire.
En moins de quatre ans, S.M. le Roi Mohammed VI se rend ainsi par trois fois en Afrique, il donne de ce fait la pleine mesure au concept de coopération Sud-Sud et au redéploiement d'une vision articulée sur le codéveloppement et le partage, il conforte aussi les relations séculaires avec les peuples frères d'Afrique, dissipe si besoin les nuages éventuels dans ses relations, enfin, et c'est l'une des préoccupations centrales du Souverain, il met en œuvre avec les dirigeants frères des stratégies communes contre la pauvreté et la misère. «Mettre l'expérience du Maroc à la disposition de nos frères», contribuer à éradiquer les maux, conjuguer les efforts à travers des partenariats concrets et stratégiques, et dans le cas présent, le NEPAD en constitue le pilier, voilà l'un des objectifs majeurs de la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Un objectif d'avant-garde, aux antipodes des discours lénifiants, une profession de foi qui privilégie l'action et anticipe sur l'histoire.
Avant même le Moyen-Age européen, qui était le point de départ de la Renaissance pour l'Occident, l'autoroute des échanges maroco-africains, traversant Marrakech, Essaouira, Tombouctou et jusqu'au cœur du continent pendant des siècles, a constitué comme la veine jugulaire d'un même corps.
Celui-ci était à l'image, fédérée et diversifiée, d'un bloc sur lequel les impérialismes du XIXe siècle jetteront leur dévolu. Sous les Almoravides et les Mérinides, les routes commerciales prospéraient, mais jouaient parallèlement un rôle de relais fondamental de rapprochement.
Notamment entre Sijelmassa et le Ghana, le Drâa et le Soudan et, surtout, de propagation de l'Islam par les savants et commerçants marocains, devenus en l'occurrence les messagers d'un Islam indolent et tolérant, privilégiant l'échange et la parole comme en témoignera plus tard – lors de ce XIXe siècle accaparé par les impérialismes européens – l'œuvre de conviction menée par les confréries Tijania et al-Mokhtaria.
Ce n'est pas un hasard si feu S.M. Hassan II, ouvrant un chapitre de son livre « Le Défi », avait écrit en 1976 sur le ton de la superbe métaphore que
«le Maroc ressemble à un arbre dont les racines nourricières plongent profondément dans la terre d'Afrique et qui respire grâce à son feuillage bruissant aux vents de l'Europe». L'enracinement africain du Maroc est une réalité qui s'est renouvelée tout au long des siècles.
Et Sa Majesté le Roi Mohammed VI, tout à sa fidélité à l'esprit de son défunt père et à ses ancêtres, inscrivant sa démarche dans une vision prospective, incarne plus que jamais l'architecte moderne de la nouvelle relation maroco-africaine. Participant au Sommet Europe-Afrique, organisé au Caire il y a quatre ans, le Souverain prononça devant le parterre de chefs d'Etat et de responsables euro-africains un discours aux retentissements considérables.
Une manière de bréviaire où l'audace et la vision politique bousculaient à coup sûr les frilosités. Dans la pure logique des débats objectifs et prémonitoires, le Souverain avait proposé une annulation des dettes contractées par un certain nombre d'Etats du continent à l'égard du Maroc, autrement dit – traduction politique exige et au-delà de l'équation maroco-africaine - la mise en œuvre d'une redynamisation des rapports entre le Sud et le Nord avec, condition sine qua non, leur nécessaire rééquilibrage, l'engagement concret du Nord.
On rappellera que dans le même esprit aussi, défiant ce qu'on appelle la «pensée unique» de l'époque, entretenue sur le sort de l'Afrique, il avait déployé un véritable plaidoyer à la Conférence de Rio en 1992 pour tirer la sonnette d'alarme et appeler la communauté internationale à mieux se pencher sur le destin de l'Afrique, victime des cycles naturels de sécheresse et de désertification.
Il faut tout de suite convenir qu'au lendemain du retrait du Maroc de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) qu'il a pourtant largement contribué à mettre sur pied dès 1961 à Casablanca, en dépit des vicissitudes ayant entaché ses rapports avec l'Union africaine qui s'est supplantée ensuite à la première institution panafricaine, notre pays ne s'est pas pour autant détourné de son devoir d'Etat africain. Il a maintenu voire renforcé sa présence en Afrique par le biais de relations bilatérales et de coopération avec la majorité des Etats du continent.
S. M. le Roi Mohammed VI a été, dans cette nouvelle articulation africaine du Maroc, le maître d'œuvre, l'artisan et le défenseur d'une vision de complémentarité Sud-Sud. On peut, pour sacrifier quelque peu à la comparaison raisonnable, s'interroger combien de chefs d'Etat du Nord, arabes ou européens, se sont rendus spontanément en Afrique ces dernières années ? Il est aisé de répertorier également les engagements des uns et des autres, quand ce n'est pas simplement déplorer leur sourde indifférence à l'égard d'un continent qui incarne pourtant l'un des berceaux de l'humanité et dont la civilisation, de Goré à Brasilia, de Kano à la Caraïbe et à Los Angeles, n'a cessé de polir le visage de la culture afro-américaine aujourd'hui mondialisée à travers la négritude, le jazz et le spiritualisme. Ce que l'Amérique, hyperpuissance inégalée des temps modernes, doit à l'Afrique n'a pas de commune mesure avec d'autres ascendances !
C'est dire que l'interpellation déchirée de quelques esprits révoltés contre le splendide isolement de l'Afrique, recluse dans son isolationnisme diplomatique, ses problèmes, ses tragédies et ses pandémies sanitaires, est d'autant plus justifiée qu'elle évoque ce fameux cri déchiré, autrefois lancé par un René Dumont sous la forme d'un livre critique devenu best-selller et slogan des afro-pessimistes: «L'Afrique est mal partie». Le Maroc est africain à plus d'un titre, organiquement, sentimentalement et aussi par un choix que sa conscience lui dicte. Il n'a besoin ni de le prouver ni d'en faire un colifichet de sa diplomatie. Depuis la nuit des temps, il entretient des relations d'une profondeur inaltérée avec les pays d'Afrique dans leurs variantes et leurs composantes multiples.
Au lendemain de sa libération en 1956, il s'est attelé avec quelques autres à la construction de l'organisation panafricaine, destinée à souder les rangs du continent et à faire émerger une conscience collective dont l'objectif est de favoriser l'instauration de la démocratie, par le biais du multipartisme, de conforter les idéaux de liberté, de justice et de développement.
Si les indépendances successives avaient libéré les énergies, de graves problèmes, hérités de la décolonisation, avaient néanmoins surgi en certains pays menacés de sécessions, de séparatismes, d'irrédentismes où la plaie ethnique – génératrice de guerre civile - n'était pas la moindre césure nationale. Aussi, le Maroc n'hésitait-il jamais à assumer la mission de réconciliateur entre les protagonistes, à faire prévaloir en tant que pays frère la raison et, le cas échéant, quand la nécessité s'en faisait sentir, toujours dans un cadre légaliste, notamment des Nations unies, à participer aux opérations de paix. Il en était du Congo en 1960, du Zaïre en avril 1979, de la Somalie en 1994, il en est aujourd'hui de la Côte d'Ivoire et de ...Haïti.
Les contingents marocains, sous bannière de l'ONU, ont pris part au maintien de la paix avec la conviction – suivant les recommandations qui leur sont faites à chaque fois par le Souverain – qu'ils servent les idéaux de la concorde et de la liberté. Ne se départissant jamais de sa mission de réconciliateur, dès lors que les protagonistes en expriment le souhait, S.M. le Roi Mohammed VI déploie de multiples efforts pour renforcer la cohésion des Etats nationaux et de la communauté africaine.
En avril 2002, le Souverain présida à Rabat à une médiation importante relative au conflit du Fleuve Mano, entre les chefs d'Etat de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone, engagés alors dans une dangereuse escalade qui menaçait la stabilité de la région et portait préjudice à son image. Le document qu'ils signèrent sous les auspices de S.M. le Roi a valeur de symbole, parce qu'il démontre le poids et l'efficacité d'une négociation directe parrainée par le Souverain, vivement saluée ensuite par les Nations unies et la communauté internationale.
Au plan diplomatique, S.M. le Roi entretient des relations amicales et fraternelles avec les chefs d'Etat africains dont la plupart lui sont d'autant plus familiers que, très jeune, il avait déjà cultivé une approche politique et intellectuelle du continent et de ses potentialités. Autant dire, en effet, que le Souverain a une réelle vision de l'Afrique et que, compte tenu du fait que le Maroc est adossé à celle-ci, elle ne saurait lui être indifférente ni être un objet de contemplation, mais bel et bien un partenaire avec lequel notre pays partage les valeurs essentielles, les opportunités voire aussi les problèmes. La présence du Maroc en Afrique répond en quelque sorte à notre devoir identitaire et une réalité tangible et perceptible au premier abord.
Dans la Côte d'Ivoire, qu'une malheureuse guerre civile fratricide – qui rappelle les tragédies grecques avec leurs folles convoitises politiques – fait voler en éclats, il existe une communauté marocaine installée des décennies durant, aussi longtemps et aussi loin que notre mémoire peut aller. Elle s'est tout simplement, peu s'en faut, « ivoirisée »…A Casablanca, un des boulevards centraux porte le nom de Houphouët-Boigny et en Côte d'Ivoire, ce sont deux boulevards également qui sont baptisés des noms de Mohammed V et de Hassan II.
De même que c'est le Maroc qui a bâti la belle mosquée de Yamoussoukro destinée à accueillir les musulmans ivoiriens et à répandre le message de fraternité et de tolérance. Au Sénégal, c'est une amitié forte et profonde, une interpénétration organique qui surgissent dès lors qu'il s'agit de décrire les relations maroco-sénégalaises et ce destin commun si exemplaire assumé par les deux peuples. Parler de «vocation africaine du Maroc» est naturellement sacrifier à l'euphémisme, mais c'est aussi évoquer une réalité historique tant il est vrai que l'enracinement de notre pays dans le continent demeure une donnée permanente de notre histoire.
En moins de quatre ans, S.M. le Roi Mohammed VI se rend ainsi par trois fois en Afrique, il donne de ce fait la pleine mesure au concept de coopération Sud-Sud et au redéploiement d'une vision articulée sur le codéveloppement et le partage, il conforte aussi les relations séculaires avec les peuples frères d'Afrique, dissipe si besoin les nuages éventuels dans ses relations, enfin, et c'est l'une des préoccupations centrales du Souverain, il met en œuvre avec les dirigeants frères des stratégies communes contre la pauvreté et la misère. «Mettre l'expérience du Maroc à la disposition de nos frères», contribuer à éradiquer les maux, conjuguer les efforts à travers des partenariats concrets et stratégiques, et dans le cas présent, le NEPAD en constitue le pilier, voilà l'un des objectifs majeurs de la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Un objectif d'avant-garde, aux antipodes des discours lénifiants, une profession de foi qui privilégie l'action et anticipe sur l'histoire.
