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Portrait de Jean Dezombre, résident engagé : Le tourisme de masse pollue la ville

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Appartenant à la vague des nouveaux retraités français installés à Marrakech, Jean Dezombre pense déjà au retour dans l'Hexagone pour y finir ses jours. « Personnellement, je me plais ici, car je garde des souvenirs extraordinaires d'un séjour de deux mois en 1967 où pour la première fois j'ai eu le déclic pour penser vivre ma retraite dans la ville ocre, mais mon épouse a du mal à s'y adapter, car elle est nostalgique de la France », explique le secrétaire général de l'Association démocratique des Français à l'étranger (ADFE). En ce qui concerne la différence avec ses collègues de l'Union des Français de l'étranger, il annonce sans ambages: « Eux, ils appartiennent à la droite, alors que nous sommes de la gauche. Notre vocation est de mettre en relation les Français, apporter l'aide à ceux qui ont en besoin tout en informant les nouveaux arrivants.

Il faut dire que notre association est majoritairement composée d'enseignants et surtout de couples mixtes», réplique M. Dezombre. Habitant Vernon, petite ville dans la région parisienne, cet ancien homme de finances dit être amoureux de Marrakech et le rêve de s'y installer l'a caressé lorsqu'une des ses amies avait voulu réaliser un projet mais depuis abandonné. «J'étais entraîné par l'élan d'une amie qui voulait créer un projet touristique, lequel projet a été abandonné.
Au début, je voulais acheter un riad . Mais j'ai opté pour un terrain, qui s'est révélé un lot à problèmes puisqu'il appartenait à plusieurs héritiers.

Du coup, je l'ai laissé tomber pour louer une villa », ajoute-t-il. Toutefois après l'installation, ce nouvel arrivant voit actuellement les choses autrement. Pour lui, la capitale du Sud n'est plus ce qu'elle était jadis. « Ce qui me déçoit aujourd'hui, c'est que les Marrakchis sont devenus obsédés par l'argent qu'ils peuvent se faire avec les touristes. Marrakech est en train d'être polluée par le tourisme de masse, dit le responsable de l'ADFE. D'autre part, l'extension urbaine et la pollution sont en train de dégrader son charme».

Autre critère favorisant cette immigration, la libéralisation du ciel marocain, qui a mis fin au monopole historique de la Royal Air Maroc et d'Air France, place désormais Marrakech, son soleil hivernal et l'hospitalité légendaire de ses habitants à moins de 250 euros aller-retour des principales villes françaises. Pour les nouveaux qui s'apprêtent à franchir le pas, ce Parisien conseille : «Pour ceux qui envisagent de faire le grand saut pour venir s'installer dans la ville ocre, je leur dis de ne pas abandonner tout en France. Laissez au moins une position de repli avant de prendre la décision. Ce n'est pas parce qu'il y a du soleil à Marrakech que c'est facile.»
R. T.
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