Menu
Search
Vendredi 26 Décembre 2025
S'abonner
close
Vendredi 26 Décembre 2025
Menu
Search

Salle Ibn Yassine : un patrimoine en danger de … fermeture

Précarité et absence d'installations sportives, voilà le grand goulot du sport national aux côtés du problème du management des ressources financières et du potentiel humain.

No Image
La semaine dernière, l'opinion sportive a été sidérée de voir deux équipes de Rabat, aller en découdre sur une terra nullus, près de la Citerne Portugaise. Qui ne connaît les problèmes de vétusté de l'infrastructure sportive dans la capitale ? Le Complexe Prince Moulay Abdallah est pour l'énième fois fermé pour réfection du gazon. L'herbe du FUS est très fragile, ses gradins crasseux. Celle du Barid a perdu son éclat. Le terrain du Hilal est toujours en terre battue, les matches sont suivis debout, faute de gradins.

Le terrain Al Amal Yacoub El Mansour, en terre battue également, se convertit de temps à autre en Souk à l'occasion de l'Achoura et autres fêtes. Au terrain Pex, les travaux de construction des gradins ont été interrompus voilà une éternité. Le complexe de Takaddoum n'est pas exploité.

Le légendaire terrain du Stade Marocain, ouvert après 6 ans de fermeture, ne vaut que par sa pelouse. Ses gradins exigus remontent à l'ère coloniale. Le terrain du château, gazonné par Bouchaib Ben Dariouch, demande un sacré budget pour son aménagement. Jouxtant le marché de gros, joueurs et spectateurs reniflent à longueur de matches des odeurs nauséabondes, provenant des amas de plumes de poulet en décomposition, jetés au pied du mur de démarcation. Sur la rive droite, à Salé, le stade de la Marche Verte a retrouvé ses origines de Jnan, propice pour les cultures maraîchères.

Au sommet de la colline de Bettana, la salle Boubker Amar tarde à ouvrir ses portes. Et dire que le coup de pioche a été donné il y a 20 ans ! Elle est toujours en finition! Qui dit mieux ? Quant à la salle du FUS, elle plonge dans les ténèbres après la coupure de l'électricité, due au retard du paiement de la redevance ou à un court-circuit. Comment peut-on savoir du moment que la communication est loin d'être le fort de ce club qui postule au rôle de locomotive du football rbati ? La salle du Stade Marocain est dans un état piteux. Celle de Takaddoum ressemble à un silo de blé. La salle Mamoun au quartier Océan se débat comme elle peut mais arrive quand même à abriter des manifestations tout comme la salle Ibn Yassine, en service sept jour sur sept.

La vielle Dame est fatiguée après trois décennies de loyaux services non-stop, avec un creux permanent dans l'estomac. Le revêtement du sol a été refait une seule fois, en 1988 alors que la durée de vie du tapis est de 10 ans maximum. Les sièges, très inconfortables et majoritairement cassés, ont été changés une seule fois, en 1975 ! L'éclairage ne répond pas aux normes. Pire encore, le groupe électrogène est en panne depuis des lustres. On imagine la panique en cas de coupure de l'électricité un soir, à l'occasion d'une grande manifestation. Quant à la sonorisation, il faudrait disposer d'oreilles numériques et de tympans en peau de chamois.

Une dizaine d'employés, occasionnels, travaillent depuis des décennies sous la conduite de directeurs impuissants, qui se relayent sans regrets, car toujours livrés à eux-mêmes, sans moyens financiers. En l'absence d'une dotation budgétaire, la salle s'autofinance par les maigres recettes provenant des matches officiels et officieux (mini-foot) et de diverses manifestations. Une salle qui navigue en solitaire, luttant contre vents et marées, pour assumer avec courage son rôle de service public.

Mais, jusqu'à quand ? Dieu seul le sait. Ce qui reste cependant probable est que les basketteurs et les handballeurs de la capitale seront un jour en quête d'un pied de terre hors de Rabat. A l'instar de l'ASS qui joue " at home " sur la rive gauche, à la … salle Ibn Yassine. Encore elle!

Lisez nos e-Papers