Menu
Search
Lundi 29 Décembre 2025
S'abonner
close
Lundi 29 Décembre 2025
Menu
Search

Se voulant proche des fidèles : Jean Paul II, le Pontife de l'image

No Image
La puissance de l'image qui a caractérisé le pontificat de Jean Paul II se poursuit jusqu'après sa mort, comme en témoigne la retransmission en mondovision de son ultime passage lundi sur la place Saint Pierre.

De son vivant, Jean Paul II fut le premier à traverser la place Saint Pierre à pied, refusant l'usage traditionnel de la chaise à porteur, se voulant ainsi plus proche des fidèles, plus humain et moderne aux yeux du monde, pour le plus grand bonheur des télévisions et des photographes.

A de multiples reprises, les médias du monde entier l'ont capté, au Vatican ou lors de ses innombrables déplacements, s'approchant de la foule, saluant et serrant les mains des fidèles, embrassant les enfants, s'amusant avec eux.
Défunt, le pape innove encore en matière d'images : sa dépouille n'a pas emprunté le chemin habituel, qui l'aurait fait passer presque directement du palais pontifical à la basilique Saint-Pierre, sans que les fidèles puissent assister à ce transfert.

Lundi après-midi, pour la première fois dans l'histoire du Vatican, le corps d'un pape décédé a été transféré aux yeux de tous, face à plus de 100.000 personnes massées place Saint-Pierre et devant les caméras du monde entier.
Sa dépouille, vêtue de ses habits liturgiques et couchée sur une litière tendue de velours rouge, a été portée par sédiaires vêtus de noir pour un "tour d'honneur" ultime et funèbre à travers la vaste place au pied de la basilique.

Le contraste était saisissant entre un "pape en habit médiéval" et ces milliers de pèlerins qui, à son passage, brandissaient à bout de bras des téléphones portables avec caméras intégrées pour immortaliser l'instant, commente Mauro Covacich, journaliste au Corriere della Sera. Ce cortège funèbre avait effectivement un côté traditionnel, remontant aux temps anciens du catholicisme, rappelant toutes ces fêtes comportant le transport de reliques sur des brancards.
Mais cet instant était aussi particulièrement moderne, "surexposé" pour reprendre l'expression d'un chroniqueur du Corriere della Sera, Aldo Grasso.

L'événement n'était pas sans rappeler les "grand-messes médiatiques" que sont les grands événements sportifs, avec les foules de supporteurs et les salves de flash. Cette "surexposition" est un héritage direct du pontificat du pape défunt. "Jean Paul II parle encore et de manière fracassante, malgré le silence et le détachement imposé par la mort", souligne Andrea Riccardi, éditorialiste pour le journal catholique italien Avvenire.
Lisez nos e-Papers