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Trois questions à Mustapha Mansouri

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Le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle souligne que la lutte contre le travail des enfants nécessite la combinaison des efforts de tous les acteurs de la société. La loi est là pour interdire le phénomène. Mais, on ne peut pas du jour au lendemain vaincre un fléau ancré dans la société depuis des siècles.

Le Matin : La loi interdisant le travail des enfants au Maroc existe. Pourtant des milliers d'enfants travaillent au Maroc. Pourquoi ?

La loi vient d'être adoptée il y a environ huit mois à travers le code du travail. Nous savons que le travail des enfants est d'un apport très important pour les familles pauvres et rurales. A cause de la non-généralisation de l'enseignement au Maroc pendant des années, le travail des enfants est inéluctable. Plus le niveau du revenu est bas plus les parents essaient de faire travailler leurs enfants pour avoir un minimum de ressources pour vivre. Une étude démontre qu'une famille qui envoie son gosse travailler d'une manière précoce n'est pas gagnante. Car si cet enfant bénéficie d'une éducation normale, il a plus de chance d'avoir un revenu plus important. Le travail des enfants est perdant pour les parents.

Il semble qu'il existe une certaine difficulté dans l'application de la loi. Cela est dû à quoi ?

On ne peut pas changer une réalité qui dure depuis des lustres. Pendant des siècles, les enfants travaillent dans l'artisanat, l'agriculture…Aujourd'hui, nous avons une volonté de lutter contre le fléau et interdire le travail des enfants. La loi existe. Mais, on ne peut pas l'appliquer d'une manière répressive et sévère. Certaines personnes ne comprennent pas encore que le phénomène du travail des enfants est interdit. Dans les campagnes les plus reculées, on n'est pas au courant de l'existence de cette loi. Donc, on doit faire un effort de sensibilisation à travers l'école, les médias et la société civile.

Que comptez-vous faire à l'heure actuelle pour combattre le fléau ?

Aujourd'hui, nous comptons sensibiliser les familles à travers des campagnes de sensibilisation. Nous avons déjà fait une campagne de sensibilisation avec Insaf, une association à Casablanca, à la télévision et chez les familles. Nous sommes en train de continuer ce travail. Bien évidemment, ce n'est pas demain que le phénomène va disparaître. Le gouvernement doit présenter aux familles dans les campagnes des solutions alternatives. Il faut dispenser aux agriculteurs les moyens nécessaires pour vivre dignement. C'est une lutte de longue haleine.
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