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Un lieu de vie du «SOS Village d'enfants» à Dar Bouazza

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C'est aujourd'hui qu'aura lieu l'inauguration du lieu de vie et du terrain de sport de Dar Bouazza, en présence de représentants de la FIFA, de la Communauté européenne et de plusieurs personnalités.

C'est l'expression d'une solidarité agissante pour promouvoir une culture de la paix et de la non violence, le strict respect des droits de l'enfance, la solidarité et le soutien aux objectifs de développement, la réduction de la pauvreté et de la faim, l'éducation pour tous et l'amélioration de la santé maternelle…Autant de notions et de valeurs que les Nations Unies cherchent à développer dans le monde entier et que l'Association des Villages d'Enfants SOS Maroc partage pleinement.

Quel plus beau symbole que ce langage universel qu'est le sport pour illustrer cet engagement contre la solitude et l'abandon, la misère et la violence, contre toutes les détresses. Quel plus beau symbole de paix et d'amitié entre les peuples. Et quel plus beau symbole de respect de la différence. De toutes les différences.

Le Lieu de Vie de Dar Bouazza n'a pas d'autre vocation que de développer ces valeurs : il accueille, depuis déjà trois ans, autour d'une équipe pluridisciplinaire soudée, des jeunes handicapés moteurs et mentaux et leur dispense le soutien affectif et éducatif dont ils ont besoin. Construit et équipé à 60 % par la Communauté Européenne, il offre à tous ceux qui l'habitent le maximum de confort et de possibilités d'éveil. Le terrain de sport que nous aurons le plaisir d'inaugurer le 13 septembre, participe pleinement de cette volonté d'épanouissement et d'ouverture.

Cette inauguration sera l'occasion, en présence de nombreuses personnalités locales et régionales et d'un représentant de la FIFA, et de la Communauté Européenne de nombreuses manifestations culturelles et sportives. Ce sera aussi un moment fort pour présenter à tous ceux qui ne le connaissent pas encore, ce Lieu de Vie dont les objectifs s'inscrivent pleinement dans le programme des Nations Unies pour la décennie 2001-2010.

Le respect de la différence
A une quinzaine de kilomètres de Casablanca, la commune de Dar Bouazza accueille un village d'enfants SOS et, depuis trois ans, un lieu de vie pour adolescents et jeunes adultes handicapés.
D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, des années d'enfance au village SOS de Aït Ourir jusqu'à son arrivée au lieu de vie de Dar Bouazza, Fatema évoque des moments de bonheur très forts.

L'amour de sa mère et de ses frères et sœurs SOS, puis sa vie ici parmi d'autres adolescents et jeunes adultes handicapés moteurs et mentaux, dont l'existence, malgré les douleurs physiques et morales, s'écoule dans un climat paisible, avec toute l'affection et le soutien prodigués par l'équipe pluridisciplinaire qui construit ce lieu de vie au quotidien.
A vingt cinq ans, Fatema regarde la vie bien en face, consciente de sa différence comme de ses capacités. Aujourd'hui, elle met son talent pour la peinture, la danse et la musique au service d'autres enfants. Pour soulager d'autres détresses. Fatema prend son envol…

«Bien sûr, dit Saïd Khatar, directeur de ce centre pas comme les autres et conçu comme la suite logique des activités d'une association présente aux quatre coins de la planète, tout le monde n'a pas la même liberté d'agir que Fatema». Car il y a aussi Fouad, infirme moteur et cérébral, endormi, comme un oiseau sans ailes, sur le lit de sa chambre capitonnée, spécialement conçue et équipée pour lui. Il y a Souad, qui se bat ce jour là contre une méchante porte pourtant grande ouverte. Il y a encore Karim, jeune adulte sourd et muet qui s'active avec un sourire éclatant et une évidente joie de vivre au sein de la ferme pédagogique où s'ébattent vaches, chèvres, animaux de basse cour et dont la terre fraîchement retournée laisse présager les fruits à venir.

Et il y a aussi Nourredine et Zoheir, arpentant ce terrain de sport offert par la Fédération Internationale de Football amateur, dont l'inauguration officielle a lieu aujourd'hui, et qui fait la fierté de tous. Un événement qui mobilise les énergies de tous les responsables, soudés autour de ce lieu de vie unique au Maroc.

Coucher de soleil sur papier recyclé
Il est temps de planter le décor. Nous sommes au cœur de la commune de Dar Bouazza, à toute proximité de la capitale économique du Royaume. De la petite route de campagne qui mène vers le bord de mer, on aperçoit les pavillons pimpants du dernier village d'enfants SOS créé à ce jour. El Jadida puis Agadir accueilleront très bientôt d'autres enfants que la misère et la solitude auraient pu laisser sur le bord du chemin.

A quelques pas du village, le lieu de vie pour adolescents et jeunes adultes handicapés a ouvert ses portes il y a aujourd'hui trois ans. «Ici, dit Saïd Khatar, travaille toute une équipe d'éducateurs spécialisés, de professionnels de santé, de formateurs et d'animateurs». Car à quelques pas de la ferme pédagogique, divers ateliers, menuiserie, arts plastiques, travail sur papier recyclé, participent à l'éveil de tous, grâce au concours des différents animateurs". Brahim, jeune handicapé mental est fier d'arborer le magnifique coucher de soleil sur papier recyclé qu'il vient de réaliser, tandis que la salle réservée aux arts plastiques est entièrement tapissée de dessins aux couleurs éclatantes.

C'est qu'on s'apprête à fêter un double événement : l'inauguration du terrain de sport et les Jeux Mondiaux de la Paix et à accueillir comme il se doit les représentants de la FIFA, les responsables de Village d'enfants SOS Maroc et les autorités locales…

Ecouter et comprendre
Un autre bâtiment abrite une spacieuse salle à manger et une cuisine où Khadouj officie derrière les fourneaux. A regarder le coquet ameublement de ce lieu convivial ou celui des différentes chambres abritant garçons et filles, on, se dit que, malgré la souffrance, il fait bon vivre ici.

Et pour soulager les souffrances, aider à acquérir une certaine mobilité, il y a aussi l'orthophoniste, le sophrologue, la psycho-motricienne et le psychiatre qui fait aussi office de médecin généraliste. " C'est l'écoute qui est essentielle, déclare le docteur Achadi, et c'est là l'essentiel de mon activité. Ces jeunes femmes et hommes viennent me voir spontanément pour exprimer une douleur, une interrogation. Bien sûr, il n'est pas question ici de prescrire un traitement, en dehors des petits soins de santé courants. Je suis avant tout là pour comprendre et aider."

Avec cette conscience claire que beaucoup de ces adolescents, de ces jeunes hommes et femmes n'auront pas tous la chance de Fatema et passeront toute leur vie au sein du lieu de vie de Dar Bouazza. Mais dans le respect absolu de leur différence.
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