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l'Italie multiplie les expulsions de ressortissants du Maghreb

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L'Italie juge toujours élevé le risque d'attentats et a multiplié ces derniers jours les expulsions de ressortissants maghrébins soupçonnés de liens avec les mouvements islamistes radicaux, en vertu de nouvelles lois antiterroristes adoptées en juillet.

En moins d'une semaine, deux Tunisiens et un Marocain ont été renvoyés dans leur pays d'origine, le gouvernement estimant qu'ils représentaient « un risque pour la sécurité du pays ».
Adopté le 22 juillet en réaction aux attentats de Londres, le décret-loi du ministre de l'Intérieur Giuseppe Pisanu permet l'exclusion des immigrés « constituant une menace pour la sécurité nationale ou contre lesquels existent des soupçons fondés d'aide ou de soutien aux organisations terroristes ».
L'imam d'origine marocaine Bouriqi Bouchta a été le premier visé par cette nouvelle législation.

Sous surveillance des autorités locales depuis des années, il a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi à Turin (nord) et immédiatement embarqué dans un avion à destination de Casablanca.

Le premier imam d'une grande ville italienne à être ainsi expulsé se défend longuement jeudi dans la presse italienne: « Je ne suis pas un terroriste. Ils ont enquêté sur moi pendant des années sans rien trouver (...) ».
Les autorités italiennes avaient annoncé d'autres expulsions à venir après celle de Bouriqi Bouchta. Les Tunisiens Litayem Amor Ben Chedli, trésorier d'une association culturelle islamique de Côme (nord-ouest), et Ben Said Faycal, ont été interpellés et expulsés ces derniers jours, toujours en vertu des lois antiterroristes.

Un ressortissant algérien, Kamel Bouraib, soupçonné de liens avec le Groupe islamiste armé (GIA) a également été expulsé cette semaine d'Italie. La procédure a été différente pour lui. La préfecture de Pérouse (centre) où il résidait a en effet estimé qu'il ne remplissait pas les conditions pour lui renouveler son permis de séjour. « C'est une stratégie énergique, qui sera suivie d'autres expulsions se justifiant par de graves troubles de l'ordre public et la mise en danger de la sécurité de l'Etat », a expliqué la sous-secrétaire aux Affaires étrangères Margherita Boniver. « Nous disposons pour l'instant de trop peu d'informations pour faire une évaluation objective » de ces cas. «Mais nous avons toujours dit que les musulmans italiens devaient respecter la loi italienne, ce respect étant une condition sine qua none pour coexister et s'intégrer », a déclaré jeudi à l'AFP Abdallah Redouane, secrétaire général du centre islamique culturel d'Italie qui gère la mosquée de Rome, la plus grande d'Europe. « Nous avons confiance dans les institutions italiennes, et notamment dans la justice », a ajouté ce responsable de la seule organisation islamique reconnue en Italie, via un décret présidentiel de 1974.

Depuis les attentats de Londres, les autorités italiennes ont multiplié les déclarations faisant état de risques similaires en Italie.
Plusieurs messages diffusés sur Internet par des cellules islamistes liées à Al-Qaïda ont enjoint Rome de retirer ses quelque 3.000 militaires déployés dans le sud de l'Irak depuis juin 2003.

Entre le 20 et le 25 septembre, des simulations d'attentats terroristes à grande échelle devraient avoir lieu à Milan, avant d'autres exercices similaires à Rome, Turin et Naples.
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