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«Nous considérons que l'IS doit être décliné par palier»

«Nous ne donnons jamais de chiffres ni pour la croissance ni pour l'emploi»

«Nous considérons que l'IS doit être décliné par palier»
Le Matin : Quelles sont les grandes lignes de votre programme, sachant que vous vous êtes plus basé sur des idées que le patronat a longtemps défendues ?
Hammad Kessal :
Laissez-moi d'abord définir l'idéologie du parti, pour planter le décor. Il n'y a aucune contradiction entre notre référentiel idéologique et celui de la 116ial-démocratie. Il est l'unique système à avoir résisté à tous les chocs.

Notre programme s'en inspire et nous nous sommes basés sur deux éléments importants. Le premier, c'est le rapport du cinquantenaire. Aucun parti n'y a fait référence, bien qu'il soit une mine d'informations donnant des pistes de réflexion.
D'abord, la PME, qui représente 90% du tissu économique marocain, est laissée pour compte. Jamais, il n'y a eu de politique de développement de ce secteur. Aujourd'hui, c'est la PME qui crée la richesse au Maroc.

Elle est implantée dans toutes les régions, mais elle souffre d'isolement. Personne ne lui fait confiance, ni les autorités, ni les banquiers, ni les assureurs et fournisseurs.

Qu'en est-il de la fiscalité ?

Elle a toujours été considérée comme un problème comptable, jamais comme un outil de développement et de justice 116iale.
Avec tous les accords de libre-échange que le Maroc a signés, la fiscalité devient un handicap. Elle est déséquilibrée, dans la mesure où des secteurs et des régions profitent d'exonérations et d'autres pas. Elle crée des frustrations qui provoquent l'évasion fiscale, faisant que 80% des impôts sont payés par moins de 20% des entreprises. Nous considérons que l'IS doit être déclinée par palier, comme pour l'IR et la TVA. Aujourd'hui, certaines entreprises ne paient pas d'impôts et achètent des factures pour éviter de payer l'IS.

De grandes entreprises ont recours à ce marché des factures, devenu florissant. Nous sommes pour un taux de l'IS de 10%, qui ramènera plusieurs entreprises de l'informel et mettra un terme à ce marché parallèle. Quant aux entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires entre 1 et 3 millions de dirhams, qui sont majoritaires au Maroc, on propose un taux de l'IS variant entre 15 et 20%. Toutes les PME vont adhérer à ce système et n'oscilleront plus entre le formel et l'informel.

Que proposez-vous pour dynamiser la croissance ?

S'agissant du taux de croissance, nous ne donnons jamais de chiffres. Idem pour ce qui est de l'emploi.
Pour la simple raison que le taux de croissance est un résultat. Avant, il faut qu'il y ait des moteurs. Il faut d'abord régler le problème d'attraction des investisseurs. Si ces derniers vont vers l'immobilier et le spéculatif et pas vers l'industrie, il n'y aura pas de
croissance.

Idem, si la bonne gouvernance n'est pas au rendez-vous. Par ailleurs, la balance commerciale du Maroc est toujours déficitaire. Nous exportons des tomates, mais aucun produit à valeur
ajoutée, parce qu'on n'investit pas dans la recherche et développement. Le Maroc avait les meilleurs chercheurs agronomiques dans les années 50. Ils sont tous partis ailleurs. La Tunisie n'a pas d'accord de libre-échange avec les USA, mais sa balance commerciale avec ce pays est excédentaire de 500 millions de dollars par an.

Le Maroc, malgré l'ALE, a une balance commerciale avec les USA qui est déficitaire de 149 millions de dollars. Le troisième moteur de la croissance est la consommation. Avec un SMIG à 1900 DH, il est pratiquement impossible de relancer la croissance par la consommation.

Cette situation a tué la classe moyenne qui s'appauvrit de plus en plus sous le poids des dettes. Il n'y aurait jamais eu de PJD au Maroc s'il y avait eu une vraie classe moyenne.
L'autre élément important pour nous est la TVA, qui comporte aujourd'hui plus de 5 taux. C'est du charabia, dans aucun pays du monde n'en a autant.

Nous demandons deux taux, de 7 et 12 %. Le premier permettra à l'agriculture de se moderniser et le second permettra à la classe moyenne de consommer des produits à meilleure valeur ajoutée.
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