Menu
Search
Dimanche 05 Mai 2024
S'abonner
close
Dimanche 05 Mai 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

La guerre aux cardiopathies congénitales

Des associations se battent pour sauver les enfants "bleus"

La guerre aux cardiopathies congénitales
Youssef, Mohamed, Younès… et bien d'autres enfants marocains ont en commun le vécu douloureux de la maladie. Tous sont nés avec des malformations cardiaques mortelles, mais tous ont eu la chance, pour leur grand bonheur, d'avoir croisé sur leur chemin les associations " Leïlah" et "Les Bonnes Œuvres du Cœur" à qui ils doivent la vie.

"En fait, ces cardiopathies congénitales sont complexes et non opérables au Maroc. Aucun chirurgien de chez nous ne peut les opérer. S'il n y avait les missionnaires qui nous arrivent de l'étranger en ramenant avec eux du matériel, ces enfants cardiaques ne survivraient jamais. Il en meurt 10 par jour au Maroc ", nous apprend une jeune bénévole de l'association Les Bonnes Œuvres du Cœur qui préfère garder l'anonymat.

Il s'agit donc, d'une coopération bien structurée qui orchestre harmonieusement ces opérations de sauvetage entre " Leïlah " et les Bonnes Œuvres du Cœur. Cette dernière association repère les malades issus de familles défavorisées. Son président, le Dr Saïd Jennane, prépare le dossier médical des petits patients et l'envoie à la première association pour une prise en charge médicale totale. Une fois le document reçu par la présidente, Laïla Haloui-Glenza, il est transféré à Monaco où un cardiologue sur place décide d'une date pour l'opération. " C'est là où les problèmes commencent.

Paperasserie et formalités du visa ne sont pas faciles à régler", affirme-t-elle. Une fois ces soucis bouclés, l'enfant est mis dans l'avion en compagnie de sa maman. Direction : Nice en France. Arrivés à destination, les enfants sont accueillis et conduits au centre cardio-thoracique de Monaco où ils sont assistés jusqu'à leur admission. " Le jour de l'opération, nous tenons la main de la maman quand son enfant est dans le bloc. Nous nous occupons d'elle quand son bébé est en réanimation. Elle est obligée de rester à l'extérieur du centre parce que l'opération est assez compliquée et dure longtemps. Mais le bonheur est énorme quand l'enfant s'en sort. Celui-là même qui était bleu à son arrivées repart tout rose", affirme, émue, la présidente de l'association.

Depuis février 2006 et jusqu'à fin janvier 2007, " Leïlah " a réussi à opérer, à titre humanitaire, 14 enfants dont 7 Marocains et 7 Egyptiens. La dernière opération en date remonte au 12 janvier quand le petit Younès Daoud a été pris en charge par ses soins. Le bébé, âgé de 7 mois à peine, souffrait de transposition des gros vaisseaux, une cardiopathie congénitale complexe cyanogène. Il est rentré au Maroc mardi 23 janvier, tout rose et dans un état de santé satisfaisant après avoir passé une seule nuit en réanimation au centre monégasque.

Une première dans l'histoire de " Leïlah ", ce patient a été pris en charge à 100 % par l'AMO, qu'il s'agisse du transport, du séjour ou des frais cliniques. Une belle initiative saluée chaleureusement par l'association, qui la souhaite pérenne.

"C'est un enfant issu d'une famille démunie, dont le père est ouvrier déclaré à la CNSS et payé hebdomadairement. Il n'a même pas de bulletin de paie. Et pourtant, il a pu bénéficier de cette prise en charge. C'est une chance pour lui et une action à encourager, surtout que n'avons pas une sécurité sociale comme en France. Et c'est un bon début", se félicite Laïla Haloui.

Des enfants sauvés et d'autres qui attendent leur tour pour l'être, c'est ce qui fait le quotidien de l'association " Leïlah " et de sa présidente depuis que le destin a mis sur sa voie la petite Zaineb qu'elle a sauvée, ouvrant ainsi la porte à une activité humanitaire soutenue. A partir du 28 janvier, la grande dame recevra trois enfants : Douâe (2 ans), Rami (4 mois) et Mohamed (2 ans) qui seront opérés grâce à la contribution de bénévoles. Un appel est lancé aux bonnes volontés et aux âmes charitables pour donner la chance de vivre à des enfants menacés par le spectre de la mort.

____________________________

Qui est " Leïlah " ?

L'association Leïlah est née en octobre 1997, à l'initiative de Laïla Haloui-Glenza. Sensible à la pluri-ethnie, cette dernière désirait favoriser les échanges culturels et le rapprochement des cultures arabe, marocaine et européenne à travers l'association. Laïla a alors travaillé sans relâche, en créant et en participant à de nombreux événements culturels, que ce soit sur les sols français (Var et Alpes-Maritimes), marocain ou égyptien.

Sensible à la détresse des enfants en mal de soins, et à celle de leur famille, elle a donné très rapidement une envergure humanitaire à son association. Elle s'est, dès lors, attachée à rassembler des fonds pour pouvoir soigner, en France ou dans leur pays d'origine, des enfants atteints de malformations cardiaques.

Géographiquement, l'association s'attache à l'heure actuelle à soigner des enfants originaires du Maroc (pays d'origine de la fondatrice de l'association), mais aussi d'Égypte où Laïla Haloui-Glenza a longuement séjourné. L'association "Leïlah" repose essentiellement sur le travail de sa fondatrice et du bénévolat.
Lisez nos e-Papers