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«Hammal», un métier ingrat

Les porteurs gagnent à peine 10 à 20 DH pour chaque cargaison transportée
Derb Omar à 17 heures, c'est l'heure où le quartier commerçant de Casablanca ressemble le plus à une ruche. Voitures, camions, piétons, charrettes, tout y est. Et plus enc

«Hammal», un métier ingrat
Ils ont entre 18 et 55 ans. Il est quasi impossible de passer par la place El Nasr sans les apercevoir s'attelant devant des charrettes remplies de marchandises dont le poids peut atteindre plus de 600 kg, moyennant une modique somme, n'excédant pas 20 DH.

Si ces gens exercent ce métier, ce n'est en aucun cas un choix. «Si je fais ce travail, c'est pour gagner de quoi faire vivre ma famille», précise Hamid coiffé d'un chapeau «tarraza» pour se protéger des rayons du soleil.

Même son de cloche chez Salem, 23 ans, dont les traits du visage en disent long sur ce travail pénible. «Quelqu'un qui, comme moi, n'a pas été à l'école n'a pas énormément de choix à faire. Il doit accepter ce qui lui est proposé et surtout ce qu'il trouve comme travail, sinon, il deviendra mendiant ou délinquant», précise-t-il.

En dépit de leur travail pénible, les porteurs sont payés 10 à 20 DH pour chaque cargaison transportée. En fait, il n'y a pas de prix fixe, tout dépend de la générosité du commerçant.

Un «taleb mâachou» peut gagner jusqu'à 100 DH jour. Une somme dérisoire, compte tenu de l'effort qu'il déploie pour transporter la marchandise d'un lieu à l'autre.

La cargaison est souvent lourde, ce qui explique leurs brûlures au niveau des épaules et des inflammations au niveau de la colonne vertébrale.

«Ce n'est pas rigolo de faire ce travail. Parfois, c'est un calvaire, surtout quand on a du mal à se frayer un chemin entre les piétons et les voitures avec plus de 600 kg sur les épaules», confesse Salem. Et d'ajouter, «La véritable souffrance, c'est le ventre affamé. Quand tu penses à cela, tu fonces comme un dingue sans calculer».

En dépit de la souffrance, ils se disent satisfaits, même si leur gain n'est pas conséquent. Ils méritent plus, comme l'affirme un marchand : «Ces gens là sont de confiance, on peut leur faire transporter une marchandise dont la valeur peut atteindre jusqu'à 500.000 DH sans crainte».

Selon lui, le prix devrait être de 50 DH pour chaque cargaison transportée et pourtant, il ne paye que 20 DH. La présence des porteurs conjuguée à celle des taxis, des voitures et des camions engendre des bouchons au niveau de cette artère.

Fatima, une habituée de derb Omar, souligne que le quartier avec tout ce monde : voitures, camions, piétons, charrettes, porteurs, marchandises par terre, estafettes de police, poussettes et bébés s'apparente beaucoup plus à une fourmilière qu'à un quartier commercial.

Ces images interminables qui défilent à longueur de journée devant vous, vous donnent l'impression de vivre à Bombay et ça devient stressant de passer par cet endroit, car il faut faire attention à la circulation, mais également aux porteurs.
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