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La preuve

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S.M. le Roi Mohammed VI entend faire de son périple dans le Sud la preuve qu'il n'est de diplomatie crédible que fondée sur les réalités du terrain. A la veille de la présentation devant les Nations unies du projet d'autonomie pour les provinces sahariennes, le Souverain se livre donc à une démonstration sans appel.

Sur le plan politique d'abord, l'accueil enthousiaste que la population lui réserve à chaque étape témoigne que le Roi du Maroc est naturellement partout chez lui, dans les provinces du Sud au même titre que dans les autres régions. La joie visible des habitants de Maatallah est le démenti le plus cinglant aux élucubrations d'une certaine presse, nationale et internationale, qui persiste à décrire ce quartier de Laâyoune comme le «fief et l'îlot de résistance» de ceux qui seraient sensibles aux thèses des séparatistes.

L'approche du Souverain est ensuite économique. L'essor des provinces du Sud est patent. La volonté de S.M. le Roi d'impulser une croissance systématique n'a jamais fléchi. A Laâyoune le vaste plan qu'il a dévoilé, d'une véritable politique de l'eau, est typique de ces chantiers du règne qui doivent assurer l'ancrage du Royaume dans la modernité. De même pour son intention de transformer Boujdour en pôle de développement régional.

La mise en valeur des industries de la pêche va faire de la ville le premier port sardinier du monde tandis que les investissements prévus sur la superbe corniche, courant tout au long de la côte, transformeront l'arrière-pays en une authentique Riviera.

Au-delà de toute préoccupation conjoncturelle, il y a une logique irréfutable à consentir à cet immense territoire le pouvoir de traiter «localement» de ses affaires «locales».

Le particularisme des provinces sahariennes est une évidence qu'il est tout à fait justifié de prendre en compte. Le fédéralisme américain ou allemand est visiblement un heureux compromis puisqu'il a favorisé tout à la fois la puissance et la prospérité.

La France, qui avait bâti sa République sur la centralisation, a fini par comprendre que, dans le monde contemporain, l'initiative venue d'en bas est souvent plus efficace que la décision tombée d'en haut. Quant à la récente annonce par les nationalistes basques de leur renonciation à la violence, elle confirme l'utilité du système espagnol des « autonomies » qui, tel le roseau, plie mais ne rompt point.

Inutile alors de s'attarder sur la mauvaise foi des journaux de Madrid qui, surtout à droite, persistent à nier la marocanité du Sahara en accusant Rabat de manipuler les populations du Sud. Nostalgique, sans oser l'avouer, du passé colonial, cette presse s'en remet en fait à l'Algérie et à ses affidés sahraouis du soin de la venger de l'Histoire.

L'audience que l'émissaire libyen, Ahmed Kadhaf Al-Dam, s'est vu accorder par le Souverain en pleine tournée Royale est autrement significative. Mouammar Al Kadhafi a fait dire publiquement par son envoyé spécial que la Libye est opposée à toute nouvelle division du Maghreb. Ce message est un avertissement clair à Alger : pour les autorités de Tripoli, c'est S.M. le Roi Mohammed VI qui parle vrai.

La légitimité de la thèse marocaine sur le Sahara s'explique par une continuité qui se compte en siècles. Mais, aujourd'hui, il s'y ajoute une confirmation éclatante. Celle qu'apporte la démocratie. Comme l'a annoncé le Souverain à l'occasion, le 6 novembre, du trentième anniversaire de la Marche Verte, ce ne sont pas seulement les partis politiques, à Rabat, qui ont été associés à la définition de cette « autonomie élargie».

Les populations du Sud et leurs élus sont aussi consultés. Face aux Nations unies, ce souci d'écoute au plus haut niveau sera l'un des arguments du Maroc les plus convaincants.
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