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S.M. le Roi Mohammed VI préside la première causerie religieuse du mois de Ramadan

Thème de la conférence : «L'avenir de l'Homme réside dans le juste milieu et la modération» qui constituent pour les musulmans les seules voies pour atteindre l'équité
S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, accompagné de S.A.R. le Prince Mo

S.M. le Roi Mohammed VI préside la première causerie religieuse du mois de Ramadan
Cette causerie a été animée par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq sur le thème «L'avenir de l'Homme dans le juste milieu et la modération» en s'inspirant des versets 1 jusqu'à 9 de la sourate «Arrahmane» (Le Tout-Miséricordieux) : «Le Tout-Miséricordieux a enseigné le Coran (...). Donnez toujours le poids exact et ne faussez pas la pesée».

Le conférencier a d'emblée souligné que l'objectif de cette causerie est de tenter d'expliquer les concepts du juste milieu et de la modération dans un cadre humain global, ajoutant que le juste milieu figure dans de nombreux versets coraniques en tant que concept central dans le Coran et axial dans l'Islam et ne se résume pas à une simple retenue volontariste face à l'exagération, l'excès, l'extrémisme aussi bien dans le comportement que dans la parole et l'action.

Après avoir traité le concept de modération dans sa dimension collective et en tant que mode de vie, M. Toufiq s'est basé sur plusieurs axes à savoir : l'authentification du concept de la modération, sa réalisation, la position des musulmans par rapport au système qui incarne actuellement ce concept et la contribution de ces derniers à ce système.

S'agissant de la genèse du concept de la modération dans le Coran et la Sunna, le conférencier a invoqué plusieurs versets qui appellent à éviter l'abus et l'extrémisme, notamment dans l'adoration et dans la vie quotidienne.
Il a à cet égard cité des versets de sourate «Arrahmane» (Le Tout-Miséricordieux) :

«Le Tout-Miséricordieux. Il a enseigné le Coran. Il a créé l'homme. Il lui a appris à s'exprimer clairement. Le Soleil et la Lune évoluent selon un calcul minutieux. Et l'herbe et les arbres se prosternent. Et quant au ciel, Il l'a élevé bien haut. Et Il a établit la balance. Afin que vous ne transgressiez pas dans la pesée. Donnez toujours le poids exact et ne faussez pas la pesée», véridique est la Parole de Dieu.

Ce verset, a dit M. Toufiq, met en évidence la dimension universelle de l'Homme, en ce sens qu'il est la créature de Dieu, abstraction faite de son observance de telle ou telle religion, soulignant que le Très Haut a bien voulu débuter cette sourate par l'un de ses noms en l'occurrence «le Tout-Miséricordieux» afin que sa magnanimité puisse combler l'Homme et les univers.

Après avoir créé l'Homme, Dieu lui a appris à s'exprimer clairement en ce sens qu'Il lui a appris à connaître des choses le concernant et d'autres liées à son Créateur et à l'univers. De même que la nature et ses composantes tels le Soleil, la Lune, les étoiles et les arbres ont été mises à la disposition de l'Homme, a expliqué M. Toufiq.

Et de poursuivre que la différence entre l'Homme et les composantes de l'univers réside dans le fait que ces dernières ont été créées pour se prosterner et tournent selon un système bien défini, alors que l'Homme est en mesure d'agir sur son programme initial, en rapport avec le degré de conformité avec le Coran, l'Homme jouissant de liberté, laquelle le place à un niveau élevé par rapport aux autres créatures. Cette liberté dont bénéfice l'Homme lui impose de faire prévaloir la justice vis-à-vis de Dieu et à l'égard de sa personne.

Se référant à certains ouléma, M. Toufiq a indiqué que le juste milieu en Islam est la seule voie pour atteindre l'équité escomptée, affirmant que la justice n'est pas une action neutre, mais un engagement et une tendance à faire prévaloir le droit.

Suivant cette acception, l'on peut aujourd'hui dire que l'Islam est la religion de la balance, mais aussi de la modération et de la pondération, a dit M. Toufiq, ajoutant que l'Homme a été appelé à faire montre de modération, car lors de sa création, l'Homme est porteur d'une nature où la liberté est liée à son prix, à savoir la tentation de la tyrannie et de la perdition. Le second objectif réside dans la mise en œuvre des prescriptions coraniques qui appellent à faire le bien ici-bas et à récuser le mal.

Le ministre a souligné que les orientations coraniques, qui interviennent pour transcender les dysfonctionnements existant au niveau social, tiennent compte du fait que les affaires de la collectivité sont communes et complexes, suscitant nécessairement de nombreuses divergences, c'est pourquoi la collectivité fait appel, pour leur organisation, aux institutions.

C'est sur cette base, a-t-il dit, que nous comprenons le fait que le saint Coran montre plus de fermeté dans sa condamnation de la déviation des collectivités, que dans celle des individus, car la dérive de la collectivité entraîne la décadence des civilisations.

M. Toufiq a indiqué que l'Islam impose une idéologie pour s'assurer que le comportement de la collectivité soit empreint de modération et que celle-ci ordonne le bien et enjoigne le mal, l'objectif étant le redressement permanent pour maintenir le juste milieu. Il a considéré que cette idéologie est une pensée pédagogique englobant l'ensemble des thèmes liés à la morale et où se rencontrent les obligations spirituelles et les intérêts de la communauté ici-bas.

Le conférencier s'est interrogé sur le processus conduisant à la réforme au sein d'une société invoquant à cet égard le verset coranique disant : «Et si Dieu ne neutralisait pas une partie des hommes par une autre, la terre serait certainement corrompue. Mais Dieu est Détenteur de la Faveur pour les mondes».

(Verset 251, sourate “La Vache”), faisant remarquer que ce verset est une des preuves de la perpétuation en l'homme de la tradition divine, qui se traduit par ce qu'on appelle aujourd'hui la dynamique sociale.

Il a fait observer que les actions successives des communautés tendant à perpétuer la tradition divine consistant à éviter la corruption sur terre, sont survenues pour la plupart en dehors de l'histoire des musulmans, et se sont opérées à un rythme accéléré au cours des quatre derniers siècles aboutissant à un progrès matériel accompagné d'une évolution intellectuelle, politique et sociale qui se résume actuellement dans le système de la démocratie. A l'issue de cette causerie, M. Toufiq a présenté à S.M. le Roi, une copie conforme à l'originale des deux parties du Coran manuscrites par le Sultan Abou El Hassan Al Marini qu'il avait dédié à la Mosquée Al-Aqsa.

La copie originale de ce manuscrit, qui se trouve au Musée islamique à Al-Qods Acharif, est la plus connue des séries de Coran manuscrites par ce sultan mérinide et dédiées aux deux Lieux Saints et autres.

Ces deux parties du Coran, mises au jour à l'initiative du ministère des Habous et des Affaires islamiques témoignent de l'intérêt manifesté par les Sultans du Maroc à l'endroit du Livre Saint.

Par la suite, S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, a été salué par plusieurs ouléma participant aux causeries religieuses. Il s'agit de Cheikh Mohamed Sayed Tantaoui, Grand Imam et Cheikh Al Azhar Acharif, de MM. Hamza Tounda Malek, enseignant des études islamiques à l'Université Abadan (Nigeria), Zakaria Idriss Oubouh Hassani, enseignant à l'université Ilory et ex-ministre à la Wilaya d'Ido (Nigeria) et Ibrahim Cheikh Bouchi, conseiller, vice-président des affaires religieuses (Nigeria).

Le Souverain a été également salué par le Pr. Abdallah Oustad Younès, membre de l'instance de l'Ifta'a et du Conseil islamique (Nigeria), le Pr Imam Haj Aboubaker, membre du Conseil islamique nigérian, M. Mahmoud Khalaf Jarad Al Aissaoui, Imam et prêcheur à la mosquée Cheikh Abdelkader Kilani à Bagdad, Taleb Akhiar chaikh Maa Al Ainane, un des ouléma mauritaniens, le Pr Toufiq Sebti, président de l'instance de rassemblement des musulmans de France, Abdallah Boussouf, vice-président du Conseil français de la religion islamique, Haidar Dimitrik, secrétaire général de l'instance représentative de la communauté turque en France et Mounir Kadiri Boudchich, docteur en théologie et systèmes de pensées et de communication en France.
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