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Le FMI incite la Chine à freiner sa croissance pour éviter une surchauffe

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Le Fonds monétaire international (FMI) a incité la Chine à freiner le rythme de sa croissance pour éviter une surchauffe de l'économie.
Dans les conclusions de sa revue annuelle de l'économie chinoise publiée lundi, le FMI a indiqué qu'il était également «approprié» pour Pékin de suivre une politique de taux de change «graduelle et contrôlée». Les Etats-Unis poussent Pékin à libéraliser sa politique de changes de manière à laisser le yuan se réévaluer et mettre fin à l'avantage concurrentiel dont disposent, à leurs yeux, les exportations chinoises.

Selon le FMI, des variations trop brusques dans la valeur du yuan pourraient toutefois «avoir un impact négatif sur la stabilité macroéconomique». Le rapport indique que le Conseil d'administration du Fonds «félicite les autorités chinoises pour leur politique visant à assurer une forte croissance économique» et que celle-ci devrait se poursuivre si les risques font l'objet de mesures correctives.

Selon les prévisions du Fonds, la croissance de l'économie chinoise devrait se maintenir «autour de 10%» en 2006 et «pourrait facilement dépasser» ce taux «à moins que des mesures ne soient prises» pour éviter une surchauffe. «A court terme, un risque substantiel demeure que les politiques macroéconomiques ne soient pas assez fermes pour contenir la croissance de l'investissement», souligne-t-on de même source. «Il faut en particulier que la politique monétaire parvienne à empêcher une explosion de la croissance du crédit qui ferait courir le risque d'un renversement de tendance et d'une forte progression des crédits bancaires non-performants». Le rapport du FMI apporte également son soutien «aux politiques à moyen terme de réforme économique» et souligne notamment «le besoin de rééquilibrer l'économie d'une forte dépendance vis-à-vis des investissements et des exportations vers une plus forte croissance de la demande» intérieure.

Le Fonds doit publier cette semaine ses prévisions révisées de croissance économique mondiale et pays par pays dans le cadre de son assemblée générale annuelle qui se tient à Singapour, avec celle de la Banque mondiale, les 19 et 20 septembre. Les 184 pays membres du Fonds doivent à cette occasion accepter une augmentation des quotes-parts et droits de vote de quatre pays, dont la Chine, pour mieux tenir compte de leur poids économique.

Un porte-parole du ministère du Trésor américain a souligné que les Etats-Unis attendaient en retour que la Chine assume un leadership plus important au sein de l'institution et engage des réformes économiques. «Nous voulons absolument voir le rythme des réformes économiques en Chine continuer ainsi que chez les grands partenaires commerciaux des Etats-Unis», a souligné Tony Fratto.

Il a souligné que le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson -qui participera pour la première fois aux assemblées générales du FMI et de la BM ainsi qu'à la réunion des ministres des Finances du G7 qui les précédera- y insistera pour qu'il y ait une plus grande concertation pour répondre aux déséquilibres économiques mondiaux. Plusieurs économistes craignent que les déséquilibres créés par l'accumulation de devises et de réserves monétaires en Chine en raison d'une croissance dominée par les exportations parallèlement à d'importants déficits budgétaires et commerciaux aux Etats-Unis ne remettent en cause la poursuite de la croissance mondiale.

Selon Tony Fratto, «tous les pays concernés» doivent participer au débat pour «permettre à ces déséquilibres de se corriger tout en réduisant le plus possible les risques pesant sur le système financier international». Henry Paulson devrait soulever la question de la politique de taux chinoise avec ses homologues à Singapour. Mais son porte-parole a indiqué que les discussions sur ce thème n'étaient qu'une partie d'un débat «vaste, profond et complexe» entre les Etats-Unis et la Chine.

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