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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Le textiles invente les fibres «bio»

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Bambou, maïs, crabe ou déchets de soie : tout est bon, ou presque, pour fabriquer de nouveaux textiles qui prétendent à la fois améliorer le bien-être des consommateurs et préserver l'environnement. "Nous voulons contribuer, à notre échelle, à une dimension écologique", affirme Dominique Heuillard, directeur des opérations de la société Louis Vidon, l'un des exposants au salon du textile Première Vision qui s'est tenu du 19 au 22 septembre au Parc d'expositions Paris-Nord Villepinte (banlieue de Paris).

L'écologie est "une préoccupation exponentielle des nouvelles générations", ajoute-t-il. Le bambou fait figure d'ancêtre parmi les textiles surfant sur la vague écolo/bien-être."Il est universel, pousse d'un mètre par jour, il n'y a donc pas de déforestation. Et il peut être générateur d'emplois", souligne M. Heuillard. Selon lui, le bambou, originaire essentiellement de Chine, "commence à marcher" auprès des consommateurs. Il fait état d'"une vraie bambou attitude" depuis un an de la part de consommateurs qui apprécient ses capacités absorbantes, son caractère antibactérien et son doux toucher.

Plus inattendu, le "SeaCell", une fibre cellulosique contenant des algues. Ces dernières, riches en minéraux, en oligo-éléments, hydrates de carbone, graisses et vitamines sont réputées protéger la peau et ont des propriétés anti-inflammatoires.

La fibre SeaCell s'enrichit parfois d'argent ce qui, selon la marque, "produit un effet anti-microbien et par conséquent une sensation de propreté extraordinaire". "Nous recommandons de l'utiliser à même la peau pour bénéficier (de ses bienfaits) toute la journée", explique Friederich Ecker, chargé de produit à la firme allemande SeaCell GmbH. Le contact avec la fibre est censé entraîner une "activation du métabolisme cellulaire", aider la circulation sanguine et stimuler la régénération cellulaire de la peau. Certains vont jusqu'à parler à son propos de "vêtement cosmétique", selon M. Ecker.

"Le SeaCell démarre" depuis quatre ou cinq mois, "il est passé du stade de curiosité au stade industriel", précise M. Heuillard. Son entreprise en livre désormais hors d'Europe, en Australie et aux Etats-Unis. La fibre est généralement associée au coton (30% de SeaCell, 70% de coton) pour la fabrication de sous-vêtements. L'avenir de la fibre de maïs, qui a environ deux ans d'existence, se joue à plus long terme -10 à 15 ans-, car "c'est le produit le moins facile à obtenir, il y a un investissement à mettre en place au niveau du fil", selon M. Heuillard.

Quant au Crabyon, fibre dont la molécule est issue de carapaces de crabes, il est censé être hémostatique (susceptible d'arrêter une hémorragie). Comme le bambou, c'est "un éco-produit" car "il y a énormément de crabes", souligne M. Heuillard. Associé au coton (25% de Crabyon, 75% de coton), il peut être utilisé pour fabriquer des sous-vêtements.

Les clients intéressés par cette nouvelle fibre n'ont plus le réflexe, comme il y a un ou deux ans, de renifler le tissu pour s'assurer qu'il est bien inodore, mais le Crabyon est pour l'instant encore marginal, considéré avant tout comme un produit "très, très ludique", explique M. Heuillard. Soucieux d'écologie mais aussi d'éthique, le fabricant italien Mantero, qui fournit en soie des maisons de luxe, vient de se lancer dans le recyclage de ses déchets.

La soie est déchiquetée puis agglomérée à de la laine (50% de laine, 50% de soie) pour créer une sorte de feutrine d'épaisseur variable, baptisée "ReSilk". Elle est utilisable dans l'ameublement et la fabrication de chapeaux, de sacs, voire de douillettes charentaises.
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