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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

L'industrie compenserait à l'avenir le manque à gagner agricole

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Longtemps conditionnée, dans une large mesure, par le niveau de pluviométrie, l'économie marocaine peut espérer à l'avenir se défaire de cette dépendance.

Même si la configuration actuelle devrait se maintenir encore quelque temps, avec une croissance économique relativement instable, alternant des hauts et des bas en fonction des conditions climatiques, les activités non agricoles, notamment industrielles, sont en mesure de jouer un rôle plus important dans les années à venir, relève Ahmed Abboudi, directeur général du Centre marocain de la conjoncture (CMC).

En effet, estime-t-il, «l'industrie marocaine connaîtrait, à l'avenir, une nouvelle dynamique, notamment sous l'impulsion de la nouvelle politique nationale en matière de développement industriel».
Les prémices de ce renversement de tendance sont déjà perceptibles, soutient-il, au vu des résultats réalisés par les activités non agricoles au cours de cette année.

«C'est vrai que l'activité agricole a marqué l'économie nationale cette année, avec une très bonne récolte, mais la contribution des activités non agricoles a été également plus importante que lors des années précédentes, avec une croissance soutenue et, surtout, régulière», nous a-t-il
expliqué.

En effet, de 3% comme moyenne de croissance par le passé, ces activités commencent à évoluer à des niveaux plus conséquents, soit près de 5%. Ainsi, l'activité industrielle s'accroît de 5%, le BTP de 7,5% et les services de 4,6%.
Ce qui fait dire à A. Abboudi que l'on assiste à la naissance d'un nouveau cycle de croissance en 2006, sous l'effet du lancement par l'Etat de grands projets d'infrastructures qui commence à donner ses fruits.

Dans leur élan, ces activités sont donc en mesure «de compenser le manque à gagner au niveau de l'agriculture», selon le D.G. du CMC qui précise que cette perspective est fonction de la poursuite de la bonne dynamique au niveau des infrastructures de base, d'une mise en œuvre rigoureuse de la nouvelle politique nationale en matière de développement industriel et des politiques sectorielles.

Pour assurer la réussite de cette stratégie, «les pouvoirs publics se doivent d'accélérer la réalisation de certaines réformes d'accompagnement, notamment la lutte contre l'informel, la réforme de l'Administration, la refonte du dispositif de promotion et l'utilisation des leviers innovants de dynamisation du tissu industriel tels les fonds d'amorce sectoriel et les fonds de restructuration», insistent les auteurs du bilan économique et social du CMC.

Ce qui permettra au Maroc de se doter d'un tissu productif industriel développé, tourné vers l'export et centré sur un certain nombre de secteurs où le Maroc détient des avantages comparatifs (l'automobile, l'électronique, l'agroalimentaire, l'industrie de transformation des produits de la mer et l'artisanat).

De même, le Royaume sera appelé à mettre l'accent sur les nouveaux métiers tels que l'offshoring, l'exshoring, la sous-traitance orientée vers l'export…
C'est à ce prix là seulement, estime-t-on au CMC, que l'on peut atteindre les objectifs ambitieux fixés pour cette politique.

Il est à rappeler à ce sujet que les concepteurs de cette stratégie tablent sur une accélération marquée de la croissance, avec une génération d'un PIB additionnel de 91 milliards de dirhams et d'une création d'environ 440.000 emplois à l'horizon 2013.

Actuellement, le secteur industriel contribue à hauteur de 17% du total du PIB du pays. Il est constitué essentiellement des entreprises privées dont le nombre est à peu près de 7.800, réalisant un chiffre d'affaires de plus de 202 millions de Dhs et employant plus de 445.000 personnes.

L'activité industrielle enregistre plus de 50 millions de Dhs de recettes à l'export, dont la grande partie est réalisée par le textile et cuir et les industries chimiques et parachimiques, avec respectivement 34% et 29%.

En terme d'emplois, c'est le secteur du textile qui en est le principal pourvoyeur (48%), suivi de l'activité de la chimie et de la parachimie (20%) et des industries agroalimentaires.

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