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Le secteur de la briqueterie analysé pour l'amorce d'une mise à niveau nécessaire

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Le marché de la briqueterie a été diagnostiqué au terme d'une étude effectuée le mois de janvier dernier. Une étude rendue possible à travers le soutien de l'Union européenne.

Commandée et réalisée sous la houlette du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, l'ANPME (Agence nationale pour la promotion de la PME) et l'Association professionnelle qui régit le secteur, l'investigation a porté sur une quinzaine de briqueteries.

Sur une période de deux mois, les consultants ont pu ainsi établir un diagnostic pour élaborer un plan d'actions visant la structuration de tout un secteur. Le domaine est d'ailleurs voué à se développer compte tenu de la demande croissante dans la construction.

Le déficit estimé à 1,2 million de logements alimente la forte demande en matériaux de construction. Le programme des 150.000 logements sociaux par an, lancé par les pouvoirs publics en 2009, confirme également l'intérêt à mettre à niveau le marché de la briqueterie. Dans le tourisme et conformément à la Vision 2010, la demande ne pourra qu'être dans sa phase ascendante.

Toujours est-il que le diagnostic de l'échantillon rappelle des enjeux. Des enjeux de restructuration des unités de production dans l'optique d'amélioration de la qualité de l'offre et de la diversification de celle-ci. L'analyse de l'offre a fait, en effet, ressortir l'étroitesse de la gamme produite ainsi que sa qualité très variable selon les unités de production.

«Dans la très grande majorité des usines, le service qualité qui contrôle la production des produits est quasi absent. Seules quelques briqueteries sont dotées de laboratoires de contrôle et d'essais. Il existe cependant une qualification processus et certaines usines seraient qualifiées ISO 9001 bien que le système ne semble pas très vivant », rapportent les analystes sollicités pour la réalisation de l'étude. Globalement, le management au sein de ces sites de production s'avère insuffisant.

L'absence des fonctions Marketing et Ressources humaines en témoigne. L'aspect financier demeure également rudimentaire et c'est le paiement cash qui prévaut laissant supposer une gestion au black.

La fonction Recherche et développement n'existe que chez un seul des briquetiers. C'est dire que les opportunités d'élargir la gamme ne sont pas d'actualité aujourd'hui.

Côté prix, la variation constatée entre les différents produits est importante. C'est ainsi que la brique de Nador est commercialisée à 0,8 DH alors qu'à Rabat elle avoisine les 2 DH. Celle conçue de 6 trous varie de 0,7 à 1,5 DH.
Bref, le prix de vente actuel à la tonne varie de 350 à 500 DH la tonne selon le type de marché.

En termes de capacité de production, elles ont été estimées en 2003 à près de 3 millions de tonnes. En 2005, cet indicateur a atteint les 4 millions de tonnes par an. Les prévisions 2006 tablent sur un seuil de 5 millions de tonnes par an. Ce niveau sera atteint par la mise en route d'une douzaine de fours de tunnel.
Ces nouvelles lignes induiront normalement la fermeture des anciens fours Hoffman. Un signe en somme d'une volonté de mettre à niveau le secteur.

L'étude «benchmarking» s'établit, par ailleurs, sur la comparaison de certains indices de l'industrie de la terre cuite marocaine par rapport à ceux observés dans des pays voisins ou des pays de référence. Les résultats révèlent que «le Maroc a une production de briques importantes plus grande que celle de la France, mais qui reste cependant modeste par rapport à l'Italie, la Turquie ou surtout l'Espagne.

Au niveau des exportations, la brique marocaine traverse difficilement les frontières. Cerise sur le gâteau, l'engouement à la construction en Espagne devra s'arrêter dans les prochaines années, ce qui entraînera certainement une surproduction de la brique espagnole. Cet état risquerait alors d'affecter les marchés de la brique voisins dont notamment celui du Maroc.
Partant de cette série de constats, il est clair que d'importants ajustements sont attendus dans le secteur.

Le plan d'actions confectionné à l'issue de cette étude prévoit, entre autres, l'incitation à l'investissement dans le sud du pays.

Ceci ne pourra, cependant, être réalisé qu'à travers l'octroi d'autorisations d'exploitation des carrières. Un travail en somme attendu au niveau du ministère de l'Energie et des Mines. Il s'agira également de prospecter ces régions de telles sortes à redynamiser l'investissement dans ce domaine à travers la quête de nouveaux sites.

Les analystes préconisent également un accompagnement de l'administration en direction des nouvelles briqueteries pour qu'elles puissent développer une image de marque et un argumentaire de vente cohérent et justifié. Cette recommandation découle du constat que les propriétés des briqueteries du sud demeurent moins connues que celles du nord du pays.

Les auteurs de l'étude proposent également un renforcement du rôle de l'association qui représente la profession. Il devra passer par l'organisation de commissions de différentes formes ayant chacune des missions distinctes. De l'aspect technique au marketing, ces formes d'organisation devront permettre la structuration de l'industrie dans toutes ses composantes.

Optimisation de l'investissement

D'un autre côté, la maîtrise du coût énergétique représente un autre cheval de bataille. La recherche d'autres énergies plus économiques a été fortement recommandée par le comité de pilotage de ladite étude sectorielle. L'amélioration des rendements de production, l'optimisation de l'utilisation des ressources et l'investissement technique sont autant de défis à relever dans ce secteur.

Car les opportunités existent compte tenu de l'explosion des constructions.
Si les producteurs de briques marocains ne les saisissent pas en améliorant leurs processus de fabrication, c'est l'industrie de la briqueterie espagnole qui risquerait à terme de le faire.

Les actions devront être appliquées sans plus tarder. Il en va également de la sécurité des constructions. Le respect des normes de construction au service du citoyen -toute catégorie de revenus confondus- est fortement attendu. La réussite du programme national dans le logement social en dépend. Un autre thème qui s'intègre de par son caractère de première nécessité à l'INDH…
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