«Promouvoir une approche commune dans la région euro-méditerranéenne de la législation et des pratiques douanières destinées à lutter contre la contrefaçon et la piraterie».
Tel est l'objectif du séminaire qui se tient depuis lundi dernier à Casablanca. Placée sous le thème «La coopération douanière et lutte contre la contrefaçon et la piraterie destinée aux pays signataires de l'Accord d'Agadir (Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie), et l'Autorité palestinienne», cette rencontre intra-régionale se veut un prélude pour la création d'un réseau d'expertise sur la lutte contre ses fléaux entre les partenaires euro-méditerranéens. Région qui, dans son flanc sud, ressent avec acuité les effets pervers de ces phénomènes.
Une preuve pour le moins édifiante, en 2003, le taux mondial de piratage informatique était de 36 % et un taux de 56 % pour la région MENA (Afrique et Moyen-Orient). Au Maroc, ce pourcentage culmine à 73 %, avec des pertes de plus de 1 milliard de DH durant la même période.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'unique parade reste la coordination des efforts. Selon des études fiables, seules des concertations en permanence peuvent venir à bout et « s'opposer avec succès à ce phénomène structurel qui ne cesse de nuire au tissu des économies des pays du Sud méditerranéen.
Au passage, il faut savoir que le marché des produits contrefaits s'empare de 7 % du commerce mondial, soit 300 milliards d'euros de manque à gagner par an.
Au Maroc, le piratage, pour ne citer toujours que ce fléau, est devenu un problème réel qui commence à prendre de grandes proportions, porte préjudice à l'image du Maroc à l'échelle internationale et détruit le champ de la créativité, de la production et de l'édition. Avec un taux moyen de plus de 70 % pour les secteurs du logiciel, de la musique et du cinéma, le piratage engendre des pertes économiques de près de deux milliards de DH.
Ennemis non seulement de l'investisseur local, mais également étranger, ces phénomènes méritent qu'on les qualifie de «vol de la création» et de «crime» contre la propriété intellectuelle et le droit d'auteur.
Leur amplification, tout en prenant des proportions alarmantes a fini par placer sous leurs fourches caudines bien des pans de l'activité économique. Un peu partout dans la région, la contrefaçon, trop longtemps banalisée, n'est plus aujourd'hui un phénomène marginal.
Tentaculaire, c'est une véritable industrie du faux qui concerne désormais tous les produits de la vie quotidienne : l'habillement, les cosmétiques, les jouets, les pièces de rechange, les produits alimentaires et les médicaments…
Ces productions illicites mettent non seulement les économies et les emplois en péril mais elles présentent également des risques sanitaires importants pour les consommateurs.
Voilà pourquoi, estime Mustapha Mechahouri, ministre du Commerce extérieur, l'attraction des investissements étrangers et la protection de nos consommateurs et de nos économies, exigent, entre autres, un cadre légal et efficace de protection de la propriété intellectuelle et des procédures concertées reposant sur la gestion des risques et l'échange d'informations.
Ouvrant les travaux de la troisième phase de ce séminaire organisé par l'Institut européen d'administration publique (IEAP), M. Mechahouri devait indiquer que, pour lutter avec efficacité contre la piraterie et la contrefaçon, phénomènes qui sont allés crescendo tout en «devenant structurels», le Maroc a hissé ses législations douanières au niveau des standards internationaux.
Et l'achèvement de la mise à niveau des dispositifs juridiques en la matière s'inscrit dans le souci aigu du Maroc d'honorer ses engagements dans le cadre des accords de libre-échange signés avec des pays partenaires et groupements économiques.
Le Maroc, qui avait signé des accords de partenariat et de libre-échange avec l'Union européenne, les Etats-Unis et des pays arabes, s'est attelé sans tarder à réformer son arsenal juridique en matière de lutte contre les délits économiques et ce, par la mise au point d'une batterie de mesures coercitives et de lourdes amendes destinées notamment à optimiser les procédures de contrôle aux frontières.
Pour Bruno Dethomas, ambassadeur et chef de la délégation européenne à Rabat, les fléaux de la contrefaçon et de la piraterie ne se limitent pas à une opération d'évasion aux droits et taxe à l'importation, mais «créent une dynamique de comportements économiques pervers qui affectent les finances publiques, les activités formelles de production, la consommation, la santé et la sécurité des consommateurs dans tous nos pays».
L'ambassadeur européen a tenu à évoquer que le partenariat euro-méditerranéen liant l'UE aux pays méditerranéens a pour objectif de renforcer à la fois l'intégration économique entre l'Union européenne et les pays du bassin méditerranéen, afin de concourir ensemble à l'édification d'une vaste zone euroméditerranéenne de prospérité partagée.
D'emblée, seule une politique de coopération en matière de lutte contre la piraterie et la contrefaçon, basée sur la circulation des informations, la formation et des échanges perpétuels des expériences en la matière constitue la panacée.
Mobilisation, coopération, coordination et synergies… ce sont-là autant de principes cardinaux susceptibles de constituer la véritable riposte.
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Au Maroc, des groupes, qui constituent des circuits organisés et intégrés fabriquent et distribuent illicitement des cassettes audio, CD, des copies de VCD et des cassettes VHS, ont une capacité de fabrication de près de 400.000 cassettes audio et 600.000 CD par semaine à travers des sociétés dont ils changent régulièrement la raison sociale.
Les pertes dues au piratage et à la contrefaçon des CD et des cassettes audio s'élèvent à près de 200 millions de DH
L'Union internationale des producteurs de programmes d'ordinateur (BSA), estime que la contrefaçon dans le secteur informatique à travers le monde engendre des pertes qui se chiffrent à des milliards de dollars.
Tel est l'objectif du séminaire qui se tient depuis lundi dernier à Casablanca. Placée sous le thème «La coopération douanière et lutte contre la contrefaçon et la piraterie destinée aux pays signataires de l'Accord d'Agadir (Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie), et l'Autorité palestinienne», cette rencontre intra-régionale se veut un prélude pour la création d'un réseau d'expertise sur la lutte contre ses fléaux entre les partenaires euro-méditerranéens. Région qui, dans son flanc sud, ressent avec acuité les effets pervers de ces phénomènes.
Une preuve pour le moins édifiante, en 2003, le taux mondial de piratage informatique était de 36 % et un taux de 56 % pour la région MENA (Afrique et Moyen-Orient). Au Maroc, ce pourcentage culmine à 73 %, avec des pertes de plus de 1 milliard de DH durant la même période.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'unique parade reste la coordination des efforts. Selon des études fiables, seules des concertations en permanence peuvent venir à bout et « s'opposer avec succès à ce phénomène structurel qui ne cesse de nuire au tissu des économies des pays du Sud méditerranéen.
Au passage, il faut savoir que le marché des produits contrefaits s'empare de 7 % du commerce mondial, soit 300 milliards d'euros de manque à gagner par an.
Au Maroc, le piratage, pour ne citer toujours que ce fléau, est devenu un problème réel qui commence à prendre de grandes proportions, porte préjudice à l'image du Maroc à l'échelle internationale et détruit le champ de la créativité, de la production et de l'édition. Avec un taux moyen de plus de 70 % pour les secteurs du logiciel, de la musique et du cinéma, le piratage engendre des pertes économiques de près de deux milliards de DH.
Ennemis non seulement de l'investisseur local, mais également étranger, ces phénomènes méritent qu'on les qualifie de «vol de la création» et de «crime» contre la propriété intellectuelle et le droit d'auteur.
Leur amplification, tout en prenant des proportions alarmantes a fini par placer sous leurs fourches caudines bien des pans de l'activité économique. Un peu partout dans la région, la contrefaçon, trop longtemps banalisée, n'est plus aujourd'hui un phénomène marginal.
Tentaculaire, c'est une véritable industrie du faux qui concerne désormais tous les produits de la vie quotidienne : l'habillement, les cosmétiques, les jouets, les pièces de rechange, les produits alimentaires et les médicaments…
Ces productions illicites mettent non seulement les économies et les emplois en péril mais elles présentent également des risques sanitaires importants pour les consommateurs.
Voilà pourquoi, estime Mustapha Mechahouri, ministre du Commerce extérieur, l'attraction des investissements étrangers et la protection de nos consommateurs et de nos économies, exigent, entre autres, un cadre légal et efficace de protection de la propriété intellectuelle et des procédures concertées reposant sur la gestion des risques et l'échange d'informations.
Ouvrant les travaux de la troisième phase de ce séminaire organisé par l'Institut européen d'administration publique (IEAP), M. Mechahouri devait indiquer que, pour lutter avec efficacité contre la piraterie et la contrefaçon, phénomènes qui sont allés crescendo tout en «devenant structurels», le Maroc a hissé ses législations douanières au niveau des standards internationaux.
Et l'achèvement de la mise à niveau des dispositifs juridiques en la matière s'inscrit dans le souci aigu du Maroc d'honorer ses engagements dans le cadre des accords de libre-échange signés avec des pays partenaires et groupements économiques.
Le Maroc, qui avait signé des accords de partenariat et de libre-échange avec l'Union européenne, les Etats-Unis et des pays arabes, s'est attelé sans tarder à réformer son arsenal juridique en matière de lutte contre les délits économiques et ce, par la mise au point d'une batterie de mesures coercitives et de lourdes amendes destinées notamment à optimiser les procédures de contrôle aux frontières.
Pour Bruno Dethomas, ambassadeur et chef de la délégation européenne à Rabat, les fléaux de la contrefaçon et de la piraterie ne se limitent pas à une opération d'évasion aux droits et taxe à l'importation, mais «créent une dynamique de comportements économiques pervers qui affectent les finances publiques, les activités formelles de production, la consommation, la santé et la sécurité des consommateurs dans tous nos pays».
L'ambassadeur européen a tenu à évoquer que le partenariat euro-méditerranéen liant l'UE aux pays méditerranéens a pour objectif de renforcer à la fois l'intégration économique entre l'Union européenne et les pays du bassin méditerranéen, afin de concourir ensemble à l'édification d'une vaste zone euroméditerranéenne de prospérité partagée.
D'emblée, seule une politique de coopération en matière de lutte contre la piraterie et la contrefaçon, basée sur la circulation des informations, la formation et des échanges perpétuels des expériences en la matière constitue la panacée.
Mobilisation, coopération, coordination et synergies… ce sont-là autant de principes cardinaux susceptibles de constituer la véritable riposte.
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Pertes de plus de 1 milliard de DH
Au Maroc, des groupes, qui constituent des circuits organisés et intégrés fabriquent et distribuent illicitement des cassettes audio, CD, des copies de VCD et des cassettes VHS, ont une capacité de fabrication de près de 400.000 cassettes audio et 600.000 CD par semaine à travers des sociétés dont ils changent régulièrement la raison sociale.
Les pertes dues au piratage et à la contrefaçon des CD et des cassettes audio s'élèvent à près de 200 millions de DH
L'Union internationale des producteurs de programmes d'ordinateur (BSA), estime que la contrefaçon dans le secteur informatique à travers le monde engendre des pertes qui se chiffrent à des milliards de dollars.
