Rentrés de leurs congés, les opérateurs dans le secteur du papier ont trouvé une grande surprise qui les attend. Il s'agit, selon le président de l'Association des fabricants du papier au Maroc (AFPAP), Mounir Bari, d'un décret qui a été signé en août dernier par le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie et celui des Finances et de la Privatisation, pour instaurer une accélération du démantèlement douanier pour l'activité du papier. «Le comble est que cette décision inattendue ne nous a même pas été communiquée officiellement jusqu'à aujourd'hui et que ne nous l'avons apprise que par nos propres contacts informels», s'indigne M. Bari.
De quoi s'agit-il donc ? Ce décret établit une réduction des droits de douane de 30 à 15 %. Et ce n'est pas tout.
Le décret en question, ajoute M. Bari, prévoit une autre réduction de 12,5 % qui entrera en vigueur en mars prochain, ce qui porte le cumul des réductions à opérer à 17,5 % en quelques mois.
Comme conséquente immédiate de cette décision, les opérateurs ne pourront pas échapper à une baisse de leurs prix. «Nous devons revoir à la baisse nos prix de 15 %, voire de 20 %», s'alarme Mohcin Sefrioui, P.-D.G. de Safripac, basée à Tanger.
«Etant donné que notre marge ne dépasse guère les 5 %, nous ne pourrons pas supporter cette baisse des prix, ce qui nous expose à une fermeture de nos usines», renchérit le directeur général de Papelera de Tétouan, Youssef Fassi-Fihri qui focalise sur le cas de la société qu'il dirige.
Ainsi, s'interroge-t-il, « comment une société qui était en grande difficulté et qui subit actuellement un plan de redressement pénible peut-elle survivre à une telle situation ? ».
Par ailleurs, si c'est vrai que les professionnels ont été surpris par cette nouvelle mesure, il n'en est pas moins vrai que le projet existait depuis 2004, mais différemment.
En effet, selon Hicham Qadiri, directeur général Pôle commercial et marketing du groupe CMCP (Compagnie marocaine des cartons et des papiers), l'accélération du démantèlement douanier, dont l'objectif était d'harmoniser les droits de douane, devait être accompagnée par des mesures qui en atténueront l'effet négatif sur le secteur, comme la baisse des prix de l'énergie. En tous cas, selon H. Qadiri, c'est ce qu'avait promis aux opérateurs le département de l'Industrie, qui est l'initiateur de ce projet.
De même, ce démantèlement accéléré, ajoute-t-il, devait être général pour toucher toutes les autres industries et non pas seulement
l'industrie du papier.
Surtout que, s'étonne M. Sefrioui, «le motif invoqué pour justifier cette décision, à savoir la lutte contre la contrebande, ne concerne en rien notre activité». Celle-ci fait plutôt face, explique-t-il, aux importations déloyales, à la sous-facturation et à la manipulation de la nomenclature douanière. A ce sujet, ajoute-t-il, la profession avait proposé au département de tutelle la création d'un centre technique, dont l'idée a été accueillie favorablement par le ministère, mais sans suite.
Confrontés à cette nouvelle décision, les opérateurs ne comptent pas se résigner. Ils prévoient de faire des démarches auprès de la Primature pour prévenir la sortie de ce texte.
«L'enjeu est de taille», selon les membres de l'AFPAP. Ce secteur assure la moitié des besoins du pays en papier, soit 200.000 tonnes pour une valeur de deux milliards de Dhs. Il emploie directement 1.800 personnes
et 90.000 d'une manière indirecte.
En 2005, les six sociétés, qui sont actives dans ce secteur, ont investi 356 millions de Dhs et prévoient d'investir 2,4 milliards de Dhs dans les trois années à venir.
De même, selon Y. Fassi-Fihri, la contribution du secteur en terme d'impôts est de 200 millions de Dhs et le manque à gagner pour l'Etat, si cette décision est appliquée, sera de 70 millions de Dhs.
De quoi s'agit-il donc ? Ce décret établit une réduction des droits de douane de 30 à 15 %. Et ce n'est pas tout.
Le décret en question, ajoute M. Bari, prévoit une autre réduction de 12,5 % qui entrera en vigueur en mars prochain, ce qui porte le cumul des réductions à opérer à 17,5 % en quelques mois.
Comme conséquente immédiate de cette décision, les opérateurs ne pourront pas échapper à une baisse de leurs prix. «Nous devons revoir à la baisse nos prix de 15 %, voire de 20 %», s'alarme Mohcin Sefrioui, P.-D.G. de Safripac, basée à Tanger.
«Etant donné que notre marge ne dépasse guère les 5 %, nous ne pourrons pas supporter cette baisse des prix, ce qui nous expose à une fermeture de nos usines», renchérit le directeur général de Papelera de Tétouan, Youssef Fassi-Fihri qui focalise sur le cas de la société qu'il dirige.
Ainsi, s'interroge-t-il, « comment une société qui était en grande difficulté et qui subit actuellement un plan de redressement pénible peut-elle survivre à une telle situation ? ».
Par ailleurs, si c'est vrai que les professionnels ont été surpris par cette nouvelle mesure, il n'en est pas moins vrai que le projet existait depuis 2004, mais différemment.
En effet, selon Hicham Qadiri, directeur général Pôle commercial et marketing du groupe CMCP (Compagnie marocaine des cartons et des papiers), l'accélération du démantèlement douanier, dont l'objectif était d'harmoniser les droits de douane, devait être accompagnée par des mesures qui en atténueront l'effet négatif sur le secteur, comme la baisse des prix de l'énergie. En tous cas, selon H. Qadiri, c'est ce qu'avait promis aux opérateurs le département de l'Industrie, qui est l'initiateur de ce projet.
De même, ce démantèlement accéléré, ajoute-t-il, devait être général pour toucher toutes les autres industries et non pas seulement
l'industrie du papier.
Surtout que, s'étonne M. Sefrioui, «le motif invoqué pour justifier cette décision, à savoir la lutte contre la contrebande, ne concerne en rien notre activité». Celle-ci fait plutôt face, explique-t-il, aux importations déloyales, à la sous-facturation et à la manipulation de la nomenclature douanière. A ce sujet, ajoute-t-il, la profession avait proposé au département de tutelle la création d'un centre technique, dont l'idée a été accueillie favorablement par le ministère, mais sans suite.
Confrontés à cette nouvelle décision, les opérateurs ne comptent pas se résigner. Ils prévoient de faire des démarches auprès de la Primature pour prévenir la sortie de ce texte.
«L'enjeu est de taille», selon les membres de l'AFPAP. Ce secteur assure la moitié des besoins du pays en papier, soit 200.000 tonnes pour une valeur de deux milliards de Dhs. Il emploie directement 1.800 personnes
et 90.000 d'une manière indirecte.
En 2005, les six sociétés, qui sont actives dans ce secteur, ont investi 356 millions de Dhs et prévoient d'investir 2,4 milliards de Dhs dans les trois années à venir.
De même, selon Y. Fassi-Fihri, la contribution du secteur en terme d'impôts est de 200 millions de Dhs et le manque à gagner pour l'Etat, si cette décision est appliquée, sera de 70 millions de Dhs.
