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Mandat bien chargé et feuille de route bien tracée pour Moulay Hafid Elalamy

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Le match des quarts de finale de la Coupe du monde Allemagne-Argentine n'a pas empêché le déroulement des élections du président et de son tandem à la tête de la Confédération générale des entreprises du Maroc. La candidature unique de Moulay Hafid Elalamy semble n'avoir surpris aucun des grands patrons de ce pays. Dans les coulisses, la convivialité des discours le démontre largement.

Même en off, les décideurs préféraient arborer un large sourire aux journalistes et se passer de commentaires. Il faut dire que l'homme qui a retenu un large veto dans la salle n'a pas été, lui aussi, surpris par son aura.

Des «congratulations» fusant de partout et des salutations entre les différents membres ont signé l'ambiance d'un après-midi pas comme les autres pour la CGEM. Même Hassan Chami, le président sortant, semblait bien soulagé de ne plus avoir à porter un fardeau aussi lourd que celui d'être le coach du tissu économique marocain.

Si à bien comprendre, le nouvel homme de la situation semble bien résolu à appuyer sur l'accélérateur pour œuvrer résolument en faveur de la proximité sociale.

Les chantiers déjà entrepris dans ce sens démontrent que la Confédération s'est engagée à accompagner les grandes orientations du pays et qui s'inscrivent en large partie dans l'INDH.
L'action Entreprises/Associations de quartiers, lancée le mois de septembre 2005, en témoigne.

La Confédération a, en effet, pour mission de promouvoir, aujourd'hui, l'action citoyenne. Une action citoyenne qui devra passer par le développement de la responsabilité sociale. Bien des colloques ont été organisés à cette fin sous la houlette de la CGEM ou en dehors…

Aujourd'hui, la Confédération devra mettre les bouchées doubles pour faire de ce volet une partie intégrante de l'entreprise marocaine. Et pour ce faire, la CGEM devra recruter davantage de membres… D'une pierre deux coups, elle ne sera plus taxée d'élitiste!

La Confédération compte bien s'y employer. Si en effet en 2005, le nombre d'adhérents atteignait les 1.869, cet indicateur affiche 2.204 pour cette année. En nombre de sièges, le chiffre est passé de 4.214 à 7.101.

Pour ce qui est des cotisations, les encaissements n'ont atteint que les 63% du montant dû soit 13.765.000 dirhams au lieu de 21.748.500. La responsabilité sociale devant commencer par là, le nouveau président devra le prendre en ligne de compte. Les membres devront donner l'exemple.
Bref, les chantiers sont nombreux et les défis également.

En prenant la parole, après le dépouillement des bulletins de vote, Moulay Hafid Elalamy a clairement énuméré les chantiers et surtout la façon de faire. A travers son discours, l'homme promet un nouveau rythme de fonctionnement de la Confédération, une nouvelle mesure dans les discours avec les pouvoirs publics pour trancher sur des questions aussi cruciales que celles de l'allègement fiscal, de l'AMO, ou de la facture énergétique grevant la compétitivité des entreprises marocaines.

Des chantiers d'ailleurs qui ont déjà été ouverts du temps de Hassan Chami. En les identifiant, la Confédération se trouve sur plusieurs fronts. Et ce n'est que par ses membres, par leur lobbying et leur positionnement dans le tissu économique et social marocain qu'elle pourra les boucler brillamment.

L'aspect social est primordial. Il devra se traduire par un dialogue soutenu et intelligent avec les partenaires sociaux…Les actions déjà effectuées dans ce sens ont été de sensibiliser les entreprises sur des dossiers aussi importants que celui du Code du travail, de l'AMO, des accidents du travail, des retraites, du SMIG…

Sur le plan de l'allègement fiscal au niveau de l'entreprise pour encourager les recrutements en son sein, le lobbying auprès du ministère des Finances devra se faire sans plus tarder. Déjà, le dernier événement organisé sur l'évolution de la croissance économique par le Centre marocain de conjoncture a permis de revenir sur cette problématique.

Le débat qui a recruté dans ses intervenants, entre autres, Salaheddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, Hassan Chami, Mohamed Lahlou, président du CNCE, Ferid Belhaj, représentant de la Banque mondiale à Rabat, avait largement permis de revenir à la charge.

Cette problématique a été, d'ailleurs, soulevée à l'occasion devant Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation. L'homme avait pourtant esquivé diplomatiquement la question de savoir si les impôts sur le revenu seront diminués ou non…

Aujourd'hui, il faudra aux membres de la Confédération de faire preuve d'encore plus de diplomatie pour soulager l'entreprise sur le plan fiscal. D'autres chantiers ayant trait au business proprement dit devront se poursuivre.

Et spécialement sur le dossier des exportations, la Confédération s'est employée jusqu'à aujourd'hui à la mise en relation des hommes d'affaires, la mise en place de conventions de partenariat. Des efforts certes louables mais il s'agira aussi d'accompagner les entreprises désireuses de s'exporter dans leur aventure. Rien qu'à lui tout seul, l'accord de libre-échange signé entre le Maroc et les Etats-Unis nécessite une approche spécifique.

La sensibilisation sur le marché américain par les différentes entités dont notamment l'AMCHAM (Chambre de commerce américaine) demeure encore insuffisante compte tenu des opportunités d'affaires existantes pour les opérateurs marocains et ce, dans plusieurs domaines (artisanat, textile, cuir…).

L'hôtelier Karim Bouâyad, propriétaire de l'hôtel Amine à Marrakech avait déjà tiré la sonnette d'alarme en 2003. L'expert, qui s'est positionné également dans le consulting à l'export, avait déjà déclaré, à l'époque à un hebdomadaire économique de la place, qu'il ne s'agit pas d'exporter pour exporter mais qu'il s'agit d'exporter dans la durabilité pour entretenir des relations pérennes et stables.

Le rôle de la CGEM sera, en effet à ce niveau, de faciliter la création de consortium pour rehausser les capacités à l'export. Certaines filières ont déjà pu faire l'intégration de cette forme de management dans leur fonctionnement.

Celle qui se trouve en tête de lice est celle du jeans et du sportswear. Le Maroc n'en est pourtant qu'à un stade embryonnaire dans ce genre de mise en affaires.

L'accompagnement de la CGEM et des associations professionnelles sectorielles est donc nécessaire à ce niveau. Dans d'autres également. La liste est longue et le programme d'actions de Moulay Hafid Elalamy semble bien fourni. Un document de plus de trois cents pages a été concocté à l'occasion. De quoi meubler tout un mandat !
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